L'académisme

5 juillet 2012
L’académisme : un style officiel dicté par l’Académie des beaux-arts, en France.


Histoire de l'Académie



Le terme académie désigne à la fois un groupe de savants reconnus, qui jugent les productions dans leurs disciplines: les sciences, les arts..., et le lieu où ils se réunissent pour débattre. La première Académie en France fut créée par Richelieu en 1635 : l'Académie française. Elle avait pour but de surveiller et de perfectionner la langue française. En 1648, l'Académie royale de peinture et de sculpture est créée pour contrôler les productions artistiques mais aussi pour protéger les artistes. Après la Révolution, elle fut renommée Académie des beaux-arts.

 

Les règles de l'Académie



Depuis sa création, l'Académie des beaux-arts est sévère. Elle dicte des règles que l'artiste doit suivre scrupuleusement. Elle classe les genres de peinture:

  • la peinture d'histoire est le plus noble des genres, l'artiste doit représenter des faits de l'histoire ou de la littérature antique
  • le portrait est apprécié par les particuliers
  • le paysage, la nature morte et les scènes de genre sont considérés comme moins importants

Dans chaque genre, l'artiste doit mettre l'accent sur la figuration humaine et le nu, très apprécié, plus que sur le reste du décor.

 

Rentrer à l'Académie



Les jeunes peintres sont formés à l’École des beaux-arts. Ils doivent présenter un "morceau d'agrément" à l'Académie. Au concours annuel, les meilleurs élèves, qui remportent le prix de Rome, partent étudier les grands maîtres de la Renaissance, en Italie. De retour en France, ces artistes sont assurés d'une grande carrière.

 

Le Salon

Le Salon officiel, dirigé par l’Académie des beaux arts, présente les productions de ces peintres. Ceux qui ne répondent pas aux critères de peinture de l’Académie sont refusés. Le Salon était très important pour ces artistes car ils étaient exposés devant tous les amateurs parisiens. C’était un excellent moyen de se faire connaître et de vendre ses œuvres.

 

François Joseph Heim (1787-1865) Charles X distribuant des récompenses aux artistes, à la fin du Salon de 1824 au Louvre, 1824 Huile sur toile. H. : 1,73 ; L. : 2,56 m Paris, musée du Louvre ©RMN / Gérard Blot
François Joseph Heim (1787-1865) "Charles X distribuant des récompenses aux artistes, à la fin du Salon de 1824 au Louvre", 1824 Huile sur toile. H. : 1,73 ; L. : 2,56 m Paris, musée du Louvre ©RMN / Gérard Blot

L'académisme au XIXe siècle



Au XIXe siècle, l’Académie veut que les peintres représentent des sujets nobles et qu'ils maîtrisent le dessin. Les grands modèles sont les peintres de la Renaissance comme Raphaël et ceux du néo-classicisme français comme David. L’académisme a souvent été critiqué, car ces règles strictes peuvent empêcher la créativité de certains artistes. Les impressionnistes, très appréciés de nos jours, s’opposaient à ce système trop rigide. Aujourd’hui, on essaie de remettre les peintres académiques en valeur.

 

Alexandre Cabanel (1823-1889)

Ce peintre a eu une carrière glorieuse. Il fut très apprécié de son temps. En 1863, il présente au salon La Naissance de Vénus. Le corps de la femme est idéalisé. Il ne présente aucun défaut.

Alexandre Cabanel (1823-1889) Naissance de Vénus, 1863 Huile sur toile. H. : 1,3 ; l. : 2, 25 m Paris, musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Alexandre Cabanel (1823-1889) Naissance de Vénus, 1863 Huile sur toile. H. : 1,3 ; l. : 2, 25 m Paris, musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Jean-Léon Gérôme (1824-1904)

Cet artiste se passionne pour l'antiquité. Il aime restituer les moindres détails de cette époque passée. Pour cela, il étudie beaucoup les ouvrages et les représentations antiques, pour être le plus fidèle possible. Il s'opposera fortement au mouvement impressionniste qui était pour lui un "déshonneur" à l'art français. Il sera pendant longtemps professeur à l'École des beaux-arts, enseignant cette peinture académique qu'il aime tant à ses élèves. Une exposition se déroule au musée d'Orsay en ce moment sur cet artiste.



 

Jean Léon Gerôme (1824-1904) "Jeunes Grecs faisant battre des coqs" dit aussi "Un Combat de coqs", 1846 Huile sur toile. H. : 1,4 ; l. : 2 m Paris, musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Jean Léon Gerôme (1824-1904) "Jeunes Grecs faisant battre des coqs" dit aussi "Un Combat de coqs", 1846 Huile sur toile. H. : 1,4 ; l. : 2 m Paris, musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

 

A lire aussi

Jeu de Méli-Mélo : la mosaïque du Grand Palais

Article - 31 décembre 2023
MAIS QUEL BAZAR !
Les parties qui composent la mosaïque du Grand Palais ont toutes été mélangées.
Le maître mosaïste de l'atelier Guilbert-Martin, a besoin de toi pour les remettre dans l’ordre !

L'impressionnisme

Article - 5 juillet 2022
Au début des années 1860, de jeunes peintres se regroupent pour créer une nouvelle peinture. Ils se détachent des règles trop strictes de l'Académie.

Edouard Manet

Article - 5 juillet 2022
Édouard Manet (1832-1883) est l'héritier du réalisme. Il suit les idées de Courbet et cherche à supprimer les conventions académiques. Il veut représenter la "vie moderne".
Tout le magazine