Carambolages : le choix de Sébastien...

20 juin 2016
L'exposition Carambolages se poursuit ! Une exposition pas comme les autres qui met le visiteur et son ressenti au centre du parcours. Découvrez dès à présent quelle œuvre marquante certains d'entre eux ont choisi...

Dans les couloirs de l’exposition Carambolages, des curieux se prêtent au jeu en répondant aux questions de Johanna et Sarah, volontaires des services civiques en médiation numérique au sein du Grand Palais. Aujourd’hui, c’est le cas de Sébastien, étudiant chercheur, qui nous explique son choix.


Aby Warburg, Mnemosyne Atlas, Panel 79, 1929, © The Warburg Institute, London.

Pourquoi cette œuvre ?

C'est tout bête, mais de par son côté monumental, cette œuvre attire le regard et attise la curiosité. On doit en faire le tour, et elle nous questionne. On comprend ensuite que la structure représente un cerveau... Et elle fait donc parfaitement écho à Carambolages. Pour moi c'est Carambolages. C’est la première œuvre que l’on voit et elle est placée juste à côté de la règle du jeu, donc elle préfigure ce qu’on peut attendre de l’exposition : un jeu intellectuel. Ce sont des dédales, qui font fonctionner différentes zones du cerveau, émotion, souvenir, dans lesquelles on peut se projeter et faire un travail de mémoire. C'est une projection mentale, de son cerveau et de ses questions.



Que vous évoque-t-elle ?

Elle m'évoque un labyrinthe, une architecture utopique dans laquelle on peut se perdre. Au premier abord, je pense à l’univers d’Hunger Game mais aussi aux plans de l’architecte d’Hitler, Albert  Speer et sa Germania, dont l'architecture s'inspirent toutes deux de la Rome antique. Il y a un côté dystopie effrayante.

 

Cette œuvre me touche personnellement. Elle représente le cheminement, l’exploration, la déambulation : ce sont des choses caractéristiques du musée en général. Dans le centre de l’œuvre, on note qu’il y a trois pôles du savoir explicités sur le plan : Ils jouent sur le rêve, l’oubli, et la mémoire. Ce sont trois choses que l’on retrouve dans une visite au musée.

 

Et bien sûr il y a cette esthétique du gigantesque, dans laquelle on peut se perdre. Cela me fait penser à l’expérience du visiteur, qui peut lui-même se sentir un peu seul, ou dans une bulle, et ce qu’il soit seul ou accompagné lorsqu’il va visiter une exposition. Les dédales du labyrinthe qu’on voit se dessiner dans l’œuvre me font penser à un grand musée, comme le Louvre par exemple.

Plus personnellement, cette œuvre me fait penser à ma thèse. C’est une très belle métaphore et incarnation du chercheur face à sa recherche, toujours en prenant l’idée phare de l’œuvre qui est le labyrinthe, la déambulation. Car pour moi faire une recherche c’est aussi la capacité d’associer des choses qui sont totalement disparates pour leur donner un sens. Mais ça rejoint le sens de l’œuvre aussi : elle nous renvoie à nos projections mentales, ses questionnements et notre rapport à la mémoire.




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