Ceci est un anorak - Carambolages : les secrets des œuvres

4 mai 2016
L'exposition Carambolages rassemble 185 œuvres plus variées et originales les unes que les autres. Pour vous aider à les découvrir, le Grand Palais vous propose d'en mettre quelques unes en lumière tout au long de l'exposition.

Anorak inuptiat ou yup’ik, Alaska, début du XXe siècle, intestin de phoque barbu, tendon, peau d’oiseaux, Paris, musée du quai Branly

Ceci est un anorak - Carambolages : les secrets des œuvres



Pour la confection de leurs vêtements imperméables, les Inuits de l’Arctique ont utilisé un matériau qui peut paraître, au premier abord, improbable, des intestins de phoque barbu, de baleine, d’otarie ou de morse.



Les boyaux lavés à l’eau et / ou à l’urine sont pelés, puis grattés pour ne garder qu’une seule couche fine: la sous-muqueuse. Le plus souvent c’est l’intestin grêle qui est utilisé, le plus long. Après séchage, les intestins sont ouverts afin de former des bandes de quinze à trente centimètres de large. À l’aide de tendons ou de fibres végétales, la couturière agence ensuite ces bandes de manière à réaliser l’anorak selon des modèles variant selon les groupes, le statut des individus – et l’usage différenciant par exemple les vêtements de chasse en mer et les tenues de cérémonie. Souples, légers et imperméables, ces parkas en intestin peuvent également apporter une protection contre les mauvais esprits pour des occasions festives et rituelles ; ils sont alors parés de décorations plus importantes. Articles de grande valeur, les anoraks d’intestin ont très tôt été échangés avec les marins européens et russes.



L’anorak présenté provient de l’Alaska et se rapporte aux communautés inuptiat ou yup’ik. Comme quelques autres similaires des collections du musée du quai Branly, il pourrait avoir été collecté à l’extrême fin du XIXe siècle. Conçu à partir d’intestin grêle de phoque barbu, il présente des manches longues et une capuche, et s’enfile par la tête. Les bandes d’intestin sont placées dans le sens vertical sur les parties ventrale et dorsale, horizontalement le long des manches. De fines bandes de peaux d’oiseaux marins sont cousues et bordent les extrémités des poignets, l’ouverture du capuchon et le bas du vêtement. Ces traits pourraient permettre de l’attribuer aux Yup’ik de la côte sud-ouest de l’Alaska.














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