La donation Braque au Musée national d’art moderne

20 novembre 2013
De septembre à novembre 1963, la bibliothèque Jacques Doucet présente une exposition posthume « Braque-Char ». Une estime réciproque lia le peintre et le poète, donnant lieu à une création fructueuse.

Georges Braque meurt le 31 août 1963. Alberto Giacometti le représente sur son lit de mort (exécutant en tout six dessins sur un carnet). Le 3 septembre, l’Etat organise dans la cour Carrée du Louvre des funérailles nationales, durant lesquelles Malraux prononce un éloge funèbre mémorable. Le peintre est enterré dans le cimetière marin de Varengeville, en Normandie. Marcelle, son épouse, décédera deux ans plus tard. Elle repose à ses côtés.

 

Le dernier livre d’artiste de Braque, Lettera amorosa, paru le 21 mars 1963, à Genève, sera le fruit merveilleux de cette étroite collaboration. Vingt-sept lithographies en couleurs y illustrent avec brio les vers puissamment évocateurs du grand poète résistant. En hommage à leur amitié, Marcelle offrira en 1965 à Char le dernier tableau peint par Braque : La Sarcleuse (1963).


Anonyme admirant les toiles de Braque au Musée d'art moderne © Ina

En mai 1964, la galerie Maeght salue à son tour l’artiste disparu à travers une exposition simplement intitulée : « Hommage à Georges Braque ».

 

En 1965, peu de temps avant sa disparition, et conformément au souhait de son mari, Mme Braque effectue une donation. Des tableaux que le peintre avait gardés chez lui et ne voulait pas voir sortir hors de France. Ne pouvant vivre sans être entourée de ces œuvres au quotidien, Marcelle Braque les conserva à ses côtés jusqu’à sa mort. Claude Laurens, fils du sculpteur Henri Laurens et fils adoptif de Braque, fut l’exécuteur testamentaire des deux artistes. Quatorze peintures et cinq sculptures entrent dans les collections du Musée national d’art moderne (situé alors dans le Palais de Tokyo, aujourd’hui au Centre Pompidou), à Paris.



En 1966, une exposition présenta, en sus du fonds du musée, entre les œuvres de jeunesse et de la maturité, une salle centrale réunissant les œuvres de cette donation, témoignage des diverses étapes de l’œuvre de Braque. A cette occasion, les audioguides (dispositif fraîchement inauguré) délivrent aux visiteurs ces commentaires : « Ce qui s’impose devant les toiles de Braque, c’est l’unité d’une œuvre, certes diverse, mais toujours éprise de mesure, de discrétion, de bon goût et de beau métier. Et beaucoup plus sensible à la paix des choses qu’au drame humain. »



A lire aussi : George Braque : de la visite téléguidée à l'audioguide (Archives Ina)

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