L'apprentissage du fauvisme

16 septembre 2013
Au début du siècle, la révolution picturale se fait par la couleur : c'est le fauvisme, auquel adhère Georges Braque à ses débuts.

Braque n'a que 23 ans lorsqu'il découvre la peinture fauve de Matisse, Derain et Vlaminck au Salon d'Automne de 1905. Une révélation pour le jeune artiste qui adhère aussitôt aux idées du fauvisme et détruit sa production antérieure. Avec son ami le peintre Othon Friesz, lui aussi conquis par cette révolution picturale, il part à Anvers avant de gagner le Midi, à la fin de l'été 1906.



Le Midi est depuis longtemps devenu la terre des partisans de la couleur, depuis que Signac et Matisse, notamment, y ont planté leur chevalet. Mais c'est aussi, pour Braque, le pays de Cézanne, figure mythique et tutélaire pour toute une génération d'artistes. À L'Estaque, près de Marseille, là même où Cézanne a peint plusieurs de ses chefs-d'œuvre, il réalise des marines et des paysages flamboyants, d'abord marqués par le divisionnisme, juxtaposant des touches de couleur pure pour recomposer la réalité du petit port méridional. Puis la touche se fait plus fluide, le trait sinueux, les contrastes d'ombre et de lumière se creusent dans « Paysage de l'Estaque » (Chicago).



Avec ses murs roses et ses bateaux multicolores, « Le Port de La Ciotat » (Washington), témoigne encore d'une forte parenté avec les œuvres violemment colorées de Matisse et de Derain. Mais Braque  n'en structure pas moins sa composition, avec des plans successifs clairement soulignés. Dans le « Nu assis », les ombres vertes et mauves, cernées par l'épaisseur d'un trait sombre fermement tracé au pinceau, sont contenues par le dessin.

Cette propension à rendre les formes et les volumes va inéluctablement s'affirmer chez Braque, jusqu'à l'abandon progressif de la couleur et la rencontre, au printemps 1907, avec Picasso. Une autre aventure artistique va alors commencer.

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