L'art vaudou
Parmi les créations communément associées au vaudou, il est une différence entre celles échappant à la catégorie "art", tels les offrandes et objets fonctionnels conçus pour le culte, et celles issues d'une pratique plastique inspirée de la symbolique et de l'iconographie de la culture vaudouisante. Une catégorie qui, elle-même, appelle à une différenciation entre les sujets porteurs de spiritualité et ceux dénués de cette dimension.
Bien qu'il ne soit pas hougan, prêtre vaudou, comme le grand peintre Hector Hyppolite, le sculpteur André Eugène créé des oeuvres profondément mystiques, chargées de signes religieux invoquant la bonté des dieux, les loas. Une expression du sacré qui dans certains cas peut révéler le métissage du catholicisme et du vaudou. Il n'est ainsi pas rare de voir un loa s'incarner dans le corps d'un saint issu de l'imagerie chrétienne propre aux chromolithographies. Si, comme l'affirme Eugène, tout haïtien est vaudouisant, quelques artistes abordent cependant les thématiques vaudous à des fins purement esthétiques. A leurs oeuvres foisonnantes de références, certains cherchent à donner un cadre et un ordre grâce à l'appropriation des symboles issus des dessins rituels, les vévé. Les emprunts au vaudou permettent alors de structurer une composition vide d'intention spirituelle. De la même façon, l'utilisation fréquente des crânes en sculpture ne peut être perçue telle un écho systématique à la religiosité.
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