Le Pop Art

22 juin 2012

Roy Lichtenstein (1923-1997) Hot-dog, 1964 Tôle, 61,2 x 122,2 cm. Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou Achat en vente publique à Maître Francis Briest Paris (Paris) en 1989 © Estate of Roy Lichtenstein, New York/ ADAGP, Paris 2012 © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Philippe Migeat

« L’art, c’est déjà de la publicité. La Joconde aurait pu servir de support à une marque de chocolat, à Coca-Cola ou à tout autre chose. » Andy Warhol (1928-1987), artiste pop.

Les origines du Pop Art

Le terme Pop Art est une abréviation de popular art qui signifie « art populaire ». Ce mouvement est né en Angleterre dans les années 1950 et s’est ensuite développé aux États-Unis. En 1960, John Fitzgerald Kennedy est nommé président des États-Unis. Il entre en fonction le 20 janvier 1961. Il entreprend plusieurs réformes sociales. A travers ses discours, il instaure «l’american way of life» : (le rêve américain : la vie, la liberté, la recherche du bonheur). Entre 1962 et 1969 : les foyers s’équipent de télévisions, cela favorise un nouveau mode de vie. Le Pop Art émerge donc, aux États-Unis dans les années 1960. Cet art s’inspire de la culture de masse et de la société de consommation. Ainsi les artistes du Pop Art représentent l’art comme un produit consommable : éphémère, bon marché et jetable. La publicité, les médias, la bande dessinée et la télévision vont être les principales sources d’inspiration de ce mouvement. Le Pop Art est critiqué, à cause de son utilisation d’images du quotidien qui sont alors négligées voire méprisées. Mais aussi par l’utilisation répétitive de la sérigraphie qui permet de réaliser des séries d’œuvres et non plus une œuvre unique. Ainsi l’œuvre d’art acquière un nouveau statut. On passe de l’unique au multiple ; cela marque un grand changement par rapport aux idées classiques de l’art.

Caractéristiques d’un œuvre « pop »

Les artistes pop utilisent le collage, la peinture acrylique, la sérigraphie. Ils emploient des couleurs vives.

Le Pop Art anglais

Le Pop Art anglais joue le rôle de précurseur.



Richard Hamilton (1922 – 2011) réalise l’affiche de l’exposition This Is Tomorrow à la Whitechapel Gallery à Londres en 1956. Elle est considérée comme étant l’œuvre fondatrice, le symbole du Pop Art. Just what Is it That Makes Today’s Homes so Different, so Appealing ? (Qu’est-ce qui rend les intérieurs aujourd’hui si différents, si attirants ?) montre l’intérieur d’une habitation d’un jeune couple. Un homme est présenté comme « Monsieur muscle » et sa femme comme une pin-up. On peut voir des objets qui symbolisent la société de consommation :



• L’aspirateur est un objet du quotidien, il montre la relation avec la publicité.

• Le journal est un outil médiatique, il relate les informations.

• La télévision est allumée.

• Au plafond, une image du cosmos est représentée cela montre l’idée de la conquête de l’espace.

• Le tapis reprend les compositions de Jackson Pollock, il s’agit d’une critique importante de l’expressionnisme abstrait américain.

• L’homme tient une sucette géante où est inscrit dessus le mot « Pop ».



Ce langage plastique vient critiquer l’american way of life et utilise la technique du collage.

Le Pop Art américain

C’est aux États-Unis que le Pop Art se développe plus largement et perdure dans le temps.



Roy Lichtenstein (1923-1997) réalise ses premiers tableaux avec des images tirées des bandes dessinées à partir de 1961. Le dessin est le plus souvent cerné d’un trait épais sur un fond de petits points serrés. Il utilise à la fois une trame et des aplats de couleurs comme dans l’œuvre Hot-dog.



Andy Warhol (1928-1987) est une figure centrale du mouvement Pop Art. Il est considéré comme le Pope of the Pop (« Pape du Pop »). Dans les années 1960, il fonde The Factory, son studio artistique. Mais avant d’être considéré comme un artiste Pop de grande renommée, il débute dans le milieu publicitaire, en 1949, comme dessinateur pour le magazine Glamour. On connaît son œuvre surtout par le procédé de la sérigraphie, qu’il a très souvent utilisé. Il utilise des icônes de l’époque pour critiquer cet american way of life comme dans l’œuvre Marilyn (rose et jaune), il piège l’image de cette star en lui donnant une dimension artificielle. Les bavures montrent quelque chose qui se décompose. Andy Warhol crée une autre œuvre à partir d’un objet de torture, que la société américaine emploie encore aujourd’hui : la chaise électrique. Ainsi il critique la société américaine en montrant l’envers du décor. Il dira même : "On n'imagine pas le nombre de personnes qui accrocheraient chez elles le tableau de la chaise électrique, surtout si les coloris de la toile s'harmonisent avec les rideaux."



 

Andy Warhol (1928-1987) Grande chaise électrique, Décembre 1967 encre (dessin), peinture acrylique, sérigraphie 137,2 x 185,3 cm Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou Don de la Menil Foundation (Houston, Texas - Etats-Unis) en 1976 (en mémoire de Jean de Menil) © The Andy Warhol Foundation for the visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2012 © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Droits réservés





 

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