Le site du Krak des chevaliers

12 décembre 2016
A l'occasion de l'exposition Sites Eternels au Grand Palais, nous vous présentons plusieurs sites archéologiques en danger. Découvrez ici l'histoire de cette forteresse

Le « Krak » ou forteresse des chevaliers est sans doute l’exemple le plus significatif de l’architecture militaire au Proche-Orient pour la période des Croisades. Ce château fort, l’un des mieux conservés de cette période, domine le paysage environnant, juché sur la montagne du Djébel Ansariyeh dans le prolongement septentrional du Mont Liban, à l'ouest de l'actuelle Syrie. La forteresse aujourd’hui visible fut construite par les Chevaliers Hospitaliers qui l’occupèrent entre 1142 et 1271. Elle témoigne ainsi de cette présence franque durant les États latins d’Orient. Les Mamelouks, dynastie arabe qui mit fin définitivement à cette présence latine, réinvestit ensuite le château pour le transformer légèrement en château de résidence, avec un hammam et un aqueduc. A la différence des autres châteaux forts de la région, et notamment de son voisin, le château de Saladin, plus connu sous le nom de Qal’at Salah El-Din, il subit miraculeusement peu de dommages au cours des siècles.

 


Ni les invasions timourides de Tamerlan en 1400-1401, ni l’installation d’un village au début du XXe siècle ne transforma fondamentalement le lieu. Entre 2012 et 2014, le château a été le terrain d’affrontements et a subi plusieurs bombardements. Malgré certaines parties gisant au sol - piliers et arches -, l’édifice semble aujourd’hui globalement préservé.



CHRONOLOGIE
1031 : Installation d’une garnison kurde sur le site qui prend le nom de « Forteresse des Kurdes ».
1099 : Première croisade.
1110 : La forteresse passe aux mains des Francs, sous l’autorité du comte de Tripoli.
1142 : La gestion et l’entretien de la forteresse est confiée à l’ordre militaire des Hospitaliers, et devient le « Krak des chevaliers ». Elle est agrandie à plusieurs reprises et peut accueillir plusieurs milliers d’hommes.
1271 : Forteresse imprenable, le Krak finit par céder aux attaques du sultan mamelouk Baybars qui contraint les assiégés à se rendre par la ruse.
1920 : Lors de l’établissement du protectorat français, le Krak n’est plus qu’un village fortifié, son importance stratégique ayant disparu en même temps que les Etats Latins.
2012-2014 : Siège de la rébellion, le site est bombardé à plusieurs reprises avant d’être repris par l’armée syrienne.



Découvrez en vidéo la restitution 3D de cette forteresse : 






L'oeuvre ci-dessous, provenant des collections du musée du Louvre et numérisée en 3D par l'agence photo de la Rmn-Grand Palais, sera présentée dans l'exposition Sites éternels à partir du 14 décembre 2016 au Grand Palais. 

Bassin du sultan al-‘Adil II Ahmad ibn ‘Umar al-Dhaki al-Mawsili
Syrie, 1238-1240
métal (alliage cuivreux) martelé, décor gravé, incrusté d’argent et de pâte noire ; D. 47,5 ; H. : 18,5 cm
Paris, musée du Louvre, département des arts de l’Islam, Don Félix Doisteau, 1905
 
Réalisé pour un sultan, ce bassin est un bel exemple de la virtuosité des dinandiers syriens. Un décor très fin est réalisé grâce à des incrustations de plaques et de fils en argent. Les scènes représentées font écho aux activités de l’élite militaire : chasse, joutes et combats. L’intérieur du bassin évoque les divertissements plus raffinés offerts par la musique.



 
Découvrez aussi les autres sites : le site de Khorsabadle site de Palmyrele site de la grande Mosquée des Omeyyades.

Le Ministère de la Culture et la Communication a souhaité placer le numérique au service de la connaissance et de la préservation de ce patrimoine universel pour permettre la poursuite du travail scientifique, en mettant en ligne des parcours numériques accessibles à tous sur les différents sites archéologiques du Proche-Orient. Découvrez le site de du Krak des chevaliers

Mots-clés
A lire aussi

L'exposition Sites éternels se poursuit en ligne

Article - 9 janvier 2017
Des développements numériques en ligne, créés à l'occasion de l'exposition du Grand Palais désormais fermée, permettent de rendre compte de l’état des recherches et de perpétuer le souvenir de ces quatre sites archéologiques en danger.

Sites éternels : la presse en parle

Article - 28 décembre 2016
Jusqu'au 9 janvier 2017, l'exposition gratuite Sites éternels propose une immersion au coeur de quatre sites du patrimoine en danger. Revue de presse
Tout le magazine