L'Espagne au temps de Velázquez

26 mars 2015
L’Espagne de Velázquez est celle du Siècle d’or, ce fameux « Siglo de oro » qui doit son nom au rayonnement culturel de la péninsule ibérique...

Diego Velazquez, Balthasar Carlos et son nain, vers 1631, 128 x 102 cm, huile sur toile, Museum of Fine Arts, Boston, © Museum of Fine Arts, Boston

L’époque est pourtant contrastée : l’Empire de Charles Quint se délite peu à peu, et la grande puissance économique du XVIe siècle décline. La conquête de l’Amérique et de ses trésors ne suffit pas à enrayer l’inexorable déclin du royaume et l’appauvrissement général jette les plus miséreux dans les rues des deux plus grandes villes de l’époque : Madrid et Séville.

L’Église toute puissante exerce alors sa domination sans partage : les Morisques sont expulsés en 1610, et l’Inquisition traque les protestants après avoir poursuivi les juifs et les maures.



Et pourtant, peintres, écrivains, poètes, musiciens produisent d’innombrables chefs-d’œuvre : Miguel de Cervantès publie son Don Quichotte, Calderon La vie est un songe, et Lope de Vega invente la comedia nueva. À la suite du Greco, toute une nouvelle génération de peintres apparaît avec Zurbaran, Murillo, Pacheco et, surtout, Velázquez. Tous ont démarré leur carrière à Séville, l’ancienne capitale délaissée au profit de Madrid. Mais la cité andalouse est encore, par sa population, la quatrième ville d’Europe. C’est un port important d’où l’on s’embarque pour l’Amérique, une nouvelle Babylone, une « cité joyeuse ». Elle attire artistes, aristocrates et aventuriers, à l’abri des cent soixante-dix tours de ses remparts arabes, possède cinq théâtres et... de très nombreux couvents et églises, commanditaires de tableaux religieux. Les jésuites notamment, ardents promoteurs de la Contre-Réforme catholique, y sont très présents et très actifs : une aubaine pour les artistes, chargés d’édifier les fidèles au moyen de leurs pinceaux.



C’est dans ce contexte que le jeune Velázquez fait ses débuts, vers 1617, dans les pas de son maître – et futur beau-père – Francisco Pacheco. Maître vite dépassé par l’élève appelé à poursuivre sa carrière à Madrid, comme peintre du roi Philippe IV.





Sylvie Blin



Découvrez la vidéo l'Espagne de Velázquez


A lire aussi
Tout le magazine