Paul Durand-Ruel et Théodore Rousseau

21 novembre 2014
Paul Durand-Ruel admirait beaucoup Théodore Rousseau. Dans sa jeunesse, il avait fréquenté cet artiste, qui l’avait aidé à former son jugement artistique.

Théodore Rousseau, Groupe de chênes, Apremont (forêt de Fontainebleau) (c) RMN-Grand Palais (musée du Louvre)















































































À l’automne 1866, Paul Durand-Ruel et Hector Brame se rendirent dans l’atelier du peintre Théodore Rousseau à Barbizon et y découvrirent de nombreuses œuvres. L’achat le plus spectaculaire concerne un groupe de quatre-vingt-onze œuvres, principalement des études à l’huile exécutées en plein air, le tout pour la somme de 100 000 francs. Cette acquisition, qui se situe entre mars et juin 1867, était un pari risqué.



Financièrement, Durand-Ruel n’avait pas encore les reins très solides (son comptable lui conseilla de ne pas se lancer dans l’affaire), et les études de Rousseau étaient encore peu connues. Un investissement à long terme donc, car la valeur individuelle de chaque étude était souvent faible. Mais le marchand fit en sorte de susciter de l’intérêt pour la personnalité de l’artiste, et de montrer que ces études témoignaient de l’intensité de son rapport à la nature.

 

Dans les mois ou les années qui suivirent, il vendit ces études avec des profits considérables. Durand-Ruel était prêt à conserver des œuvres très longtemps, conscient que des ventes précipitées pouvaient nuire à la cote d’un artiste. Durand-Ruel savait qu’il est important d’élaborer un discours critique et intellectuel autour de l’œuvre d’un artiste, car c’était un moyen d’accroître sa valeur économique.

Dans ce but, en janvier 1869, il lança une publication artistique mensuelle, la Revue internationale de l’art et de la curiosité, destinée à publier et à diffuser dans toute l’Europe des articles favorables aux artistes de son écurie.

 



Théodore Rousseau (1812-1867) c'est aussi...

  • De nombreuses heures passées à copier les maîtres au Louvre avec un goût particulier pour Claude Lorrain et les paysagistes hollandais
  • Mais aussi à étudier sur le motif, dans la campagne des environs de Paris
  • Beaucoup de voyages à travers la France qui façonnent sa carrière artistique : Auvergne, Normandie, Jura, Vendée, Berry...
  • Le chef de file de l'école de Barbizon où il s'installe définitivement en 1848
  • Une longue série d'œuvres qui immortalisent les sites de cette école : Gorges d'Apremont (1852), Sortie de forêt à Fontainebleau, soleil couchant (1850-51), Intérieur de forêt dit Le vieux dormoir du Bas-Préau, forêt de Fontainebleau (1836-37)...
  • Une amitié avec Jean-François Millet, autre représentant clé de l'école de Barbizon
  • Le paysage comme refuge face au monde industriel
  • Le précurseur de l'Impressionnisme avec sa juxtaposition de touches de couleur pure pour recréer la lumière



Plus d'articles sur l'exposition Paul Durand-Ruel le pari de l'impressionnisme. Manet, Monet, Renoir (jusqu'au 8 février 2015 au Musée du Luxembourg)



#DurandRuel

A lire aussi

Expo Match au Musée du Luxembourg : rechargez les batteries en famille !

Article - 9 avril 2024
Vous êtes en quête d'une activité à faire en famille pendant les vacances scolaires ? À deux pas du jardin du Luxembourg, l’exposition Match au Musée du Luxembourg est gratuite pour vos enfants et vous propose un parcours original à la découverte des objets de design qui accompagnent le sport, et annoncent son futur étonnant ! Pourquoi et comment en profiter.
Tout le magazine