Découvre qui est Bill Viola ?

27 février 2014


Bill Viola est un artiste américain, vidéaste, né à New York le 25 janvier 1951. Il est sans conteste le plus célèbre représentant de l’art vidéo, depuis 1975 à aujourd’hui, mêlant tableaux en mouvement et installations monumentales occupant tout un un espace en intérieur ou en extérieur.

Tu peux découvrir une vingtaine de ses plus grandes œuvres (1977 à 2013) qui étaient exposées au Grand Palais, du 5 mars au 21 juillet 2014.

Bill Viola, Going Forth By Day (détail), 2002, « First Light » (panneau 5), installation vidéo sonore, cycle de cinq projections, 36 minutes, performers : Weba Garretson, John Hay, Collection Pinault, Photo Kira Perov

Intrigué(e) ?

Voici quelques informations sur cet artiste afin de mieux comprendre son univers.

Carte d’identité 

Nom de naissance : Viola

Prénoms : Bill

Date de naissance : 25 janvier 1951

Lieu de naissance : New York

Nationalité : États-Unis

Profession : vidéaste

Nom d’artiste : Bill Viola

Quelques œuvres importantes :

The Passing (1991) The Greeting (1995) The Crossing (1996) Five Angels for the Millenium (2001) Observance (2002)

Biographie

1951 : Bill Viola nait à New York, (États-Unis).

À 9 ans, il s'occupe de l'« équipe de télévision » de l'école publique de Queens, à New York. 

À 18 ans,  il s'inscrit à l'école d’art de la Syracuse University, à Syracuse, New York, où il étudie la peinture et la musique électronique. C'est là qu'il découvre la vidéo. Il joue aussi de la batterie dans un groupe de rock local. 

À 20 ans, il intégre le "département des études expérimentales" de son université. Il est pionnier dans l'utilisation de nouveaux moyens d'expression, comme la vidéo en couleur. Il est l'un des membres fondateurs du groupe de vidéo Synapse

À 21 ans, il créé ses premières vidéos et est conservateur à l'Everson Museum of Art de Syracuse. Il expose Wild Horses, sa première vidéo, à l'exposition Saint-Jude International, en Californie.

À 22 ans, il obtient sa licence en études expérimentales à la Faculté des arts visuels et scéniques de la Syracuse University et rencontrera David Tudor qui deviendra un ami de longue date.

Deux ans plus tard, il rencontre Bob Bielecki, ingénieur du son. Ils travaillent sur leur premier projet de collaboration et exposent pour la première fois Il Vapore en Europe, à Florence en Italie.

À 29 ans, il part au Japon avec une bourse d'échange culturel. Il étudie avec le maitre zen et peintre Daien Tanaka, qui deviendra un maitre pour lui tout au long de sa vie.  Par la suite, il voyagera au Japon, dans l'Himalaya, au nord de l'Inde pour observer l'art religieux et les rituels des monastères bouddhistes tibétains. Le Whitney Museum of American Art de New York présentera une rétrospective de son œuvre. 

À 34 ans, il commence un projet à long terme sur la conscience animale. Il passe trois mois dans un troupeau de bisons dans le Wind Cave National Park aux États-Unis et, plus tard, reçoit le prix Polaroid Video Art Award for outstanding achievement.

Deux ans se sont écoulés lorsqu'il termine sa première vidéo long métrage, I Do Not Know What It Is I Am Like, une étude sur la conscience animale et la transcendance humaine - autrement dit, ce qui est au delà de ce que l'on pense.  Sa mère décède en février 1991, il aura 41 ans. Ce sera aussi la naissance de son deuxième fils, Andrei.

À 45 ans, il représente les États-Unis à la 46e biennale de Venise avec cinq nouvelles installations vidéo sur les thèmes de la communication interrompue et de la conversation sacrée. Il publie son premier recueil de textes, Bill Viola : Reasons for Knocking at an Empty House.  Son père décède en janvier 1999. 

À 50 ans, il expose The Quintet of the Astonished, la première œuvre sur le thème des passions, à la National Gallery de Londres. Il exposera aussi pour la première fois à New York, dans la James Cohan Gallery

 

En 2000, réalisation de Ascension, une projection vidéo en couleur sur un mur de dix minutes. Elle représente un homme qui plonge soudainement dans l'eau, rompant ainsi le calme du paysage sous-marin. Il remontera, puis redescendra, pour enfin disparaître dans les ténèbres, le paysage redevenant ainsi calme et paisible.

Bill Viola, Ascension, 2000, installation vidéo sonore, 10 minutes, performeur : Josh Coxx, Bill Viola Studio, Long Beach, Etats-Unis, Photo Kira Perov

À 54 ans, il présente à Athènes, lors des Jeux olympiques, The Raft. Il présente une nouvelle œuvre créée afin de donner un monde visuel à l'opéra de Wagner Tristan et Iseult, représenté en partie au Disney Hall. Sa version complète est présentée, pour la première fois, à l'Opéra de Paris, en 2005.

En 2006, aura eu lieu une des plus grandes expositions de Viola jusqu'à aujourd'hui, Bill Viola : Hatsu-Yume (Premier rêve) qui accueillera environ 340 000 visiteurs au Mori Art Museum de Tokyo. 

La démarche d’un artiste différent 

Bill Viola créé des oeuvres intimistes dans lesquelles il représente sa famille et lui-même.

La vie, la mort, le sommeil, le rêve, l'eau, le feu, le désert..., sont des thèmes qu'il aime traiter avec émotion et spiritualité. Mais l'eau est un élément différent pour lui : le souvenir d’une presque-noyade dans son enfance sera tout au long de sa vie une source d’inspiration pour ses créations. Pour te donner un exemple, en 2005, il réalise Fire Woman, une projection vidéo de très haute définition en couleur. On y aperçoit une silhouette sombre d'une figure féminine qui se dresse devant un mur de flammes. Cette femme avance, tend les bras, et tombe dans son propre reflet. 

 

Bill Viola, Fire Woman, 2005, projection vidéo couleurs haute définition, quatre enceintes, 11 minutes 12 secondes, performer : Robin Bonaccorsi, Collection Pinault, Photo Kira Perov

En 2002, Bill Viola met en scène des cycles d'images projetées en cinq parties différentes. Ces parties explorent les thèmes de notre existence, comme la société, la mort ou l'individualité. Pour la troisième séquence, nommée The Deluge (photo ci-dessous), on y voit un bâtiment en pierre autour duquel des gens se déplacent dans une rue animée, s'amenant à leur routine quotidienne et faisant face à de petits incidents de la vie de tous les jours. Mais un avertissement retenti soudainement et provoque la panique : ceux qui refusent de sauver leur peau devront faire face au déluge...

 

Bill Viola, Going Forth By Day (détail), 2002, « The Deluge » (panneau 3), installation vidéo sonore, cycle de cinq projections, 36 minutes, Collection Pinault, Photo Kira Perov

Viola a aussi réussi à donner vie à la peinture ! En 1995, il représentait les États-Unis à la Biennale de Venise, où il exposait The Greeting, inspiré de la Visitation du peintre maniériste Pontormo (1528-1529). Sur un écran plat, cette œuvre présentait les mouvements ralentis de femmes interprétant les personnages du tableau. En 2000, l'installation était présentée dans l'église Saint-Eustache de Paris. 

La Visitation 1528-1529 Pontormo (dit), Carucci Jacopo da (1494-1556) 16e siècle, Renaissance (période) Peinture sur bois H. : 2.020 m ; L. : 1.560 m Italie, Carmignano, Pieve san Michele (C) Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Raffaello Bencini BEN - Raffaello Bencini / Alinari Archives, Florence

 Des voyages source de création et d’innovation

Viola a énormément voyagé durant sa carrière : au sein des Etats-Unis, Italie, Japon, France, Indonésie, Australie, Allemagne, Tunisie… Chaque destination étant une source d’innovation pour l’artiste. Dans son voyage à Java et à Bali notamment, où il a pu enregistrer de la musique traditionnelle et des spectacles. Au Canada, afin d’enregistrer des paysages de la Prairie en hiver, ou dans le désert du Sahara pour filmer des mirages, à l’aide de téléobjectifs adaptés à la vidéo. 

Son voyage spirituel en Inde, dans le Ladakh, fût aussi pour lui une occasion de filmer et d’observer l’art et les rituels religieux. Des rétrospectives de ses bandes vidéo ont été mises à disposition au Whitney Museum Of American de New York. En 1984, Bill commence par ailleurs un projet de longue haleine sur la « conscience animale » : il passe trois semaines avec un troupeau de bisons dans le Parc national de Wind Cave, dans le Dakota du Sud, puis devient artiste en résidence au zoo de San Diego, en Californie. Plus tard, Perov et Viola se rendent dans les îles Fidji pour observer et filmer la cérémonie hindoue de la marche sur le feu. Une vingtaine d’années plus tard, Bill Viola et Perov se sont même rendus (avec leurs fils Blake et Andrei) à Dharamsala, dans le nord de l’Inde, pour y découvrir les habitations des refugiés tibétains au sommet des montagnes, visiter les monastères et approfondir leur connaissance de la religion et de la culture tibétaines. Et plus encore : ils ont rencontré le dalaï-lama en audience privée, enregistrant une prière pour l’exposition « The Missing Peace : Artists Consider the Dalai Lama » qui ouvre au Fowler Museum of Cultural History, UCLA, à Los Angeles.

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