Brésil indien

Les arts des Amérindiens du Brésil

Du 23 mars 2005 Au 27 juin 2005
Grand Palais, Galeries nationales
Description

{Exposition organisée par la Réunion des musées
nationaux, Paris, et GabineteCultura, São Paulo (Brésil),


dans le cadre de " Brésil-Brésils ", l'Année
du Brésil en France (mars-décembre 2005).

Elle a bénéficié en France du mécénat
de AREVA et du concours de l'Association Française d'Action
Artistique/ Ministère des Affaires étrangères. Elle
a été réalisée en partenariat au Brésil
avec FIESP et Fundação Bienal de São Paulo.

En partenariat avec les média }RFO, FIP, RFI, France 5, A Nous
Paris, Le Parisien{ et }Zurban,{ et avec la Maison des Amériques
latines. }

Consacrée aux identités des Indiens du Brésil, l'exposition
dresse un vaste panorama des cultures indigènes de ce pays, depuis
la préhistoire jusqu'à nos jours. Masques, parures
à plumes, bijoux, armes, figurines, céramiques, instruments
de musique... 350 oeuvres particulièrement belles et significatives
font l'objet d'une mise en scène très étudiée
recourant à des installations, des ambiances sonores, des photographies,
des vidéos, des dessins et divers documents ethnographiques.

Des 500 000 Amérindiens que compte le Brésil, répartis
en 220 groupes sur la quasi-totalité du territoire, 60% habitent
la forêt tropicale. L'exposition vise à rendre compte
de la très grande diversité culturelle, présente
et passée, de ces populations grâce aux derniers apports
de l'anthropologie et de l'archéologie brésiliennes.




En introduction, des photographies présentent les paysages amazoniens
; elles sont dues au photographe brésilien contemporain Arthur
Omar. L'exposition comporte deux sections :



1. la première, à caractère archéologique
et historique, s'attache à montrer l'héritage
du passé (et notamment de la préhistoire) dans les cultures
des Indiens du Brésil ;

2. la seconde, à caractère ethnologique, témoigne
du fait que le souci esthétique joue un très grand rôle
dans ces cultures amérindiennes.

En conclusion de l'exposition, un espace en hommage à Claude
Lévi-Strauss donne pour la première fois un large aperçu
de ses collections.

1. Section archéologique et historique


Art funéraire



Les arts des Indiens sont issus de multiples traditions remontant à
douze mille ans au moins. Nombre d'entre elles ont disparu aujourd'hui
(avec la colonisation notamment) ; d'autres ont beaucoup évolué
au cours du temps. Des statuettes et des vases anthropomorphes ou zoomorphes
(Santarém, Marajoara, notamment), ainsi que des cache-sexe Marajaora,
sont présentés autour d'un ensemble exceptionnel d'urnes
funéraires Caviana, Maraca, Marajoara, Aruã, Guarita.


Gravures et peintures rupestres


Figuratives ou abstraites, les gravures constituent l'une des expressions
artistiques les plus anciennes produites par les Amérindiens du
Brésil sur l'ensemble du territoire comme en témoignent
celles projetées sur les murs de cette section autour d'un
bloc provenant du Pará.


Arts de la transformation



Collectés au XVIIIe siècle pour enrichir les
collections de souverains européens, certains objets relèvent
de pratiques guerrières ou chamaniques. Leur pouvoir dit de "
transformation " aide le chamane à s'approprier les
pouvoirs d'un être mythique ; de même un guerrier peut
s'emparer grâce à eux de la puissance d'un ennemi.
Deux ensembles distincts appartenant à des cultures aujourd'hui
disparues mettent en évidence la permanence de ce phénomène
à travers l'histoire : celui des Jurupixuna (masques) et
celui des Munduruku (trophées de guerre - têtes momifiées
des ennemis).

2. Section ethnologique


L'art au quotidien



Loin de constituer une sphère isolée, l´art touche
à la vie quotidienne des indigènes, qu'il s'agisse
de la décoration des corps et des habitats, de la danse, des outils
ou de toutes les cérémonies. Vidéos et photographies
montrent des scènes de villages très animées : soins
corporels, production des aliments, relation à la nature... Pour
ce qui est des rites, le kuarup, cérémonie vouée
aux morts dans la région du Haut Xingu (affluent de l'Amazone),
associant un rite de passage de jeunes filles vierges, est présenté
dans l'exposition notamment par des photographies de Maureen Bisiliat.
Quant au domaine des techniques, il est illustré par un imposant
piège à pêche Baniwa du Rio Negro, spécialement
réalisé, pour l'exposition, par un indien de cette
tribu.


Vanneries et plumes



Chez les Amérindiens, les arts sont pratiqués par tous les
indigènes. Même s'il existe des " spécialistes
", toute la communauté participe à la confection et
à la décoration des objets. Ces objets sont porteurs de
significations symboliques qui indiquent la place et l'identité
des individus au sein de la communauté et du cosmos. Parmi les
plus belles créations des peuples amérindiens, tressages
et plumes (pièces Urubu-kaapor) témoignent d'une très
grande maîtrise technique et d'un sens aigu de l'expression
symbolique.


Peinture corporelle et sur céramique


Une salle présente sur des bannières de très grandes
photographies de peintures corporelles xikrin. Une autre salle, consacrée
à l'expression esthétique assurini et kadiwéu,
met en correspondance les motifs décoratifs de céramiques
et de peintures corporelles dont un petit film vidéo montre l'exécution.


Cérémonies



Les rituels, accomplis collectivement, sont des manifestations qui intègrent
divers langages artistiques comme la danse, la musique, le théâtre
et l'ornementation corporelle. Ils sont structurés par des
significations en étroite relation avec l'organisation de
la vie sociale. Des instruments de musique (certains ornés de plumes),
accompagnés de petits films montrant comment les indigènes
en jouent, puis des masques (waujã notamment) évoquant des
scènes de danses filmées et projetées sur les murs
concluent la section ethnographique.


Claude Lévi-Strauss et les Amérindiens
du Brésil



Une dernière section est consacrée au père de l'école
d'anthropologie brésilienne. Le visiteur peut y admirer,
pour la première fois, une partie de la collection qu'il
a réunie et qui est aujourd'hui partagée entre le
Brésil et la France. Des objets des Bororo, Kadiwéu, Nambikwara
et Kabisiana sont regroupés en ensembles thématiques accompagnés
de photographies et des vidéos ethnographiques réalisées
par Lévi-Strauss et son épouse Dina.