Paul Durand-Ruel. Le pari de l'impressionnisme

Manet, Monet, Renoir...

Du 9 octobre 2014 Au 8 février 2015
Musée du Luxembourg
affiche Paul Durand-Ruel
Description

Le Musée du Luxembourg présente la première exposition consacrée à Paul Durand-Ruel (1831 – 1922), le plus grand marchand d’art du XIXe siècle, découvreur des Impressionnistes et inventeur du marché de l’art moderne. Autour de Cézanne, Renoir ou Monet, le parcours réunit quatre-vingts chefs-d’oeuvre de l’impressionnisme et retrace le moment où une avant-garde artistique accède à la reconnaissance internationale sous l’impulsion d’un marchand passionné.



Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais en collaboration avec le musée d’Orsay, la National Gallery Londres et le Philadelphia Museum of Art.


LA « BELLE ÉCOLE » DE 1830
Paul Durand-Ruel désigne ainsi les peintres romantiques comme Delacroix, mais aussi les tenants du paysage réaliste, Rousseau, Troyon, Dupré, ou encore Corot, Barye, Millet et Courbet, tout en traduisant son admiration profonde pour cette géné- ration. La « belle école de 1830 » est au cœur des activités de la galerie, un magasin de papeterie et de fournitures pour artistes, transformé par le père de Paul en un commerce de tableaux modernes parmi les plus importants d’Europe. Quand Paul en reprend les rênes au milieu des années 1860 et l’installe rue Laffitte au cœur du marché de l’art parisien, il intensifie son soutien à ces artistes. Il achète en nombre, recherche une exclusivité afin de contrôler les prix et aide à la formation de grandes collections, autant de méthodes qu’il appliquera aux impressionnistes. Pour Durand- Ruel en effet, les deux générations ne sont pas uniquement liées par des affinités esthétiques, mais par l’expérience commune et fondatrice d’un décalage entre le temps de la création et celui du succès.
 
LA DÉCOUVERTE DES IMPRESSIONNISTES ET DE MANET
Durand-Ruel rencontre Monet et Pissarro, par l’intermédiaire de Daubigny en 1870-1871 à Londres, où ils trouvent refuge pendant la guerre franco-prussienne et la Commune. Monet et Pissarro avaient exposé au Salon à Paris la décennie précédente, mais Durand-Ruel est alors séduit par les tableaux clairs, souvent peints en plein air dans la capitale anglaise. Il acquiert et expose leurs œuvres à Londres où il a une succursale de 1870 à 1875. À son retour à Paris, le marchand s’intéresse à Sisley, Degas et, dans une moindre mesure alors, à Morisot et à Renoir. Surtout, en janvier 1872, il visite l’atelier de Manet et lui achète 21 tableaux d’un coup. Pour tous ces artistes, cette rencontre marque un tournant décisif : Durand-Ruel montre leurs œuvres dans ses galeries parisienne, londonienne et bruxelloise. S’il vend peu de tableaux, un embryon de réseau d’amateurs aventureux se constitue, ce qui encourage les peintres, à l’exception de Manet, à s’affranchir d’un système académique hostile en organisant chez le photographe Nadar une première exposition de groupe en 1874, acte de naissance public de l’impressionnisme.
 
DURAND-RUEL ET LES EXPOSITIONS
L’EXPOSITION IMPRESSIONNISTE DE 1876
Durand-Ruel encourage les expositions collectives des impressionnistes, en prêtant des œuvres en 1874 ou en abritant dans sa galerie celle de 1876. De son côté, le critique Duret enjoint Pissarro à « frapper et impressionner avantageusement le public et les bourgeois », car « cette exposition va attirer l’attention et sera décisive pour l’ennemi ». La manifestation réunit 250 œuvres de 19 artistes. Pour Mallarmé, fervent admirateur de Manet, « l’Impressionnisme est le véritable et le principal mouvement de la peinture contemporaine ». À cette occasion, Edmond Duranty publie une sorte de manifeste du mouvement, La Nouvelle Peinture, à propos du groupe de peintres qui expose dans les galeries Durand-Ruel. Dès lors, la galerie est associée à l’impressionnisme aux yeux du public : « Ces gens sont fous, mais il y a plus fou qu’eux, c’est un marchand qui les achète ! ». Affrontant une grave crise financière, Durand-Ruel n’achète pourtant plus à partir de 1874. Les artistes traversent alors une période difficile : « un silence de mort plane sur l’art », confie Pissarro.
 
DURAND-RUEL ET LES EXPOSITIONS
L’EXEMPLE DE MONET EN 1883 ET EN 1892
Au début des années 1880, Durand-Ruel reprend ses achats grâce à de nouveaux apports financiers. L’embellie est de courte durée, mais les centaines de peintures acquises lui permettent de consacrer des expositions individuelles à Boudin, Monet, Renoir, Pissarro et Sisley en 1883. Ce type d’expositions, si rare en France qu’il suscite la résistance des artistes, vise aussi à montrer le sérieux d’une peinture toujours contestée. Comme le montre l’exemple de Monet, l’artiste et le marchand proposent une sorte de rétrospective, confrontant des œuvres des débuts avec les tableaux récents de Normandie. Les expositions de 1883 se soldent par un échec commercial, mais recueillent un succès critique, en particulier pour Monet. Surtout, avec le développement des séries dans son œuvre, l’espace de la galerie apparaît comme une composante essentielle d’un projet esthétique où les tableaux sont conçus comme un ensemble, avant d’être dispersés chez les collectionneurs.
 
NEW YORK, BERLIN, PARIS, LONDRES : L’APOTHÉOSE DE L’IMPRESSIONNISME
Au début des années 1880, Durand-Ruel se lance à la recherche de nouveaux marchés : il envoie des œuvres à Londres, mais aussi à Berlin et à Boston en 1883, puis en 1886 à New York, où il ouvrira une galerie. Le marchand devient l’interlocuteur privilégié d’amateurs fortunés, tels les Havemeyer à New York, les Palmer à Chicago, ou encore Alexander, le frère de Mary Cassatt à Philadelphie. La conquête du marché américain marque un tournant. L’impressionnisme s’engage sur la voie du succès commercial et de la reconnaissance internationale sous l’impulsion de Durand-Ruel, véritable arbitre du goût et pourvoyeur des grandes collections privées et publiques en Europe et aux Etats-Unis au tournant du XXe siècle. En 1905, il réunit aux Grafton Galleries à Londres plus de 300 œuvres de Manet et des impressionnistes. L’exposition couronne avec éclat une aventure commencée trente ans plus tôt dans cette même ville et traduit la place nouvelle et centrale désormais acquise par la figure du marchand d’art. « Imposer » des « artistes très originaux », écrivait Durand-Ruel en 1885 : ces principes, assumés avec ténacité et conviction, définissent une nouvelle vision qui sera revendiquée par des générations de galeristes jusqu’à aujourd’hui.

Horaires


  • Ouverture tous les jours (à noter : il n’y a aucun jour de fermeture hebdomadaire)
  • Les mardis, mercredis, jeudis, de 10h à 19h    
  • Les lundis et vendredis de 10h à 22h    
  • Les samedis et dimanches de 9h à 20h    
  • De 10h à 18h les 24 et 31 décembre    
  • Fermeture le 25 décembre

Tarifs
Tarifs :



Plein : 13,5 €

Réduit : 9€




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