La répétition dans l'oeuvre de Bill Viola
La répétition dans l'oeuvre de Bill Viola
Si la narration chez Viola est linéaire, elle devient circulaire par son aspect répétitif. Mais la linéarité de son flux n'est que rarement chamboulée, le motif est respecté. Le rythme est pensé comme lors d’une composition musicale, et si l’on peut jouer avec, le métronome est toujours là pour battre la mesure.
Dans sa pièce « Frustrated actions and futile gestures » (2013), Bill Viola finit même par adapter le mythe de Sisyphe, dans lequel Albert Camus imagine un Sisyphe heureux d’accomplir chaque jour les mêmes tâches a priori insignifiantes : à force de les accomplir, il en perçoit de mieux en mieux le sens. Ce qui semblait absurde devient fondamental. La répétition pousse par ailleurs à clore l'espace-temps, et provoque l'isolement du spectateur, comme pour l'obliger à se confronter à son sens profond.