Carnet de Voyage : Troisième escale, l’Orient

Carnet de Voyage : Troisième escale, l’Orient

22 July 2014
C'est l'été ! Alors durant tout le mois de juillet, le Grand Palais vous emmène en voyage à travers l'art. Au programme : l'Europe, l'Orient, l'Océanie et enfin, l'Amérique pour clôturer ce tour du mon artistique !

Eh oui, les artistes aussi partent en vacances : quête artistique, recherche d’un ailleurs, traditionnel voyage en Italie, fascination pour l’Orient… Le lien entre les artistes et le voyage est très fort et commun à toute époque. Nouvelle semaine, nouvelles destinations ! Cap sur l’Orient, avec cette escale, le Grand Palais vous ouvre les portes des mille et une nuits. Terres de mystère, les pays orientaux sont depuis très longtemps une source d’inspiration majeure pour les artistes. 


Intérieur de harem par Jean Joseph Benjamin Constant © RMN-Grand Palais / Philipp Bernard

Depuis ses tout premiers échanges avec l'Occident, l'Orient est aux yeux des artistes un territoire de fascination. Nombreux sont les peintres qui ont porté leur regard au-delà de l’Europe pour capturer l’âme de cet Orient lointain. Les œuvres qui donnent à voir cet ailleurs exotique sont réunies sous la bannière de l’Orientalisme. On ne parle pas de « mouvement » car il ne caractérise pas une manière de peindre mais plutôt des thèmes qui rassemblent des artistes aux œuvres et aux personnalités très différentes. Chacun à leur manière, ils ont tenté d’exprimer le parfum, les paysages, la chaleur et le mystère qui émanent de ces pays envoutants.

  

Femmes d'Alger dans leur appartement par Eugène Delacroix © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage





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La figure souvent associée à ce courant, c’est Eugène Delacroix. Deux ans après la prise d'Alger, Delacroix, déjà célèbre pour la Barque de Dante et La Liberté guidant le peuple, part pour le Maroc. Sur le chemin du retour, il fera escale à Alger durant deux jours. Cette halte suffira à inspirer l’artiste puisque c’est lors de ce séjour qu’il réalise les fameuses Femmes d'Alger dans leur appartement (voir ci-contre).

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Village oriental par Félix Ziem © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

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Beaucoup d’autres artistes, au gré de leurs voyages, trouvent en cet Orient, une grande source d’inspiration. Les nombreux paysages égyptiens et algériens de Théodore Chassériau, Jean-Charles Tardieu, Eugène Fromentin ou encore Félix Ziem (ci-contre Village oriental par Félix Ziem) en sont d’ailleurs la preuve.

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Le Pays de la soif par Eugène Fromentin © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

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Les sujets orientaux sont une mine d’or pour ces artistes en quête de motifs nouveaux. La campagne de Napoléon en Egypte (1798-1801), la découverte des temples égyptiens et bien sûr, le désert. Etendue de sable à perte de vu, écrasée par un soleil qui peut devenir mortel. Cet espace aride est rendu de manière impressionnante par certains (ci-contre, Au pays de la soif par Eugène Fromentin).

 

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L'Esclave blanche par Jean Jules Antoine Lecomte du Noüy © RMN-Grand Palais / Gérard Blot

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Le désert a fasciné les peintres au moins autant que le harem. Le sérail et la sensualité de la femme orientale sont propices à tous les fantasmes. À partir de 1704, après la traduction des Mille et Une Nuits, l’image sensuelle de la femme du harem inspire les peintres occidentaux. L’interdiction d’entrer dans ces harems, provoque chez les artistes à l’instar de François Boucher, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Jean-Léon Gérôme ou Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ (voir ci-contre L'Esclave blanche) une vision fantasmée de cet espace secret et de ses occupantes. 

 

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Arabe d'El-Aghouat en burnous par Charles-Henri-Joseph Cordier © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda

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Ce goût pour l’exotisme se traduit aussi dans la grande peinture d’histoire et dans la peinture religieuse. On retrouve en Orient les paysages qu’avaient connus le Christ et les personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Palestine, Egypte, autant de décors qui ont inspiré la peinture religieuse de l'époque. La sculpture, elle aussi est présente dans ce « mouvement » de l’Orientalisme. Les bustes polychromes de Charles Cordier (ci-contre Arabe d'El-Aghouat en burnous) sont la preuve de l’extension de ces thèmes dans tous les domaines artistiques.


Au XXe siècle aussi, lorsqu’Henri Matisse effectue un séjour en Afrique du nord en 1912, l’Orient conserve tout son pouvoir de fascination. On garde de ce séjour des vues de la ville de Tanger, témoins de la vision de l’artiste de cet Orient envoutant.

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Bien que la vision des pays orientaux par les artistes soit parfois caricaturale et fantasmée, les paysages et scènes de vie de ces terres ensablées représentaient pour eux une source d’inspiration intarissable. Certains peintres ont poussés le voyage plus loin en mettant le cap sur l’extrême Orient. La Chine et le Japon regorgent eux aussi de thèmes inédits à explorer. Naitrons des influences nouvelles, des modes. La chinoiserie, très en vogue dans les arts décoratifs du XVIIe siècle. Mais aussi le japonisme, qui fait de l’art du Pays du soleil levant un modèle pour les artistes du XIXe siècle à l’instar de Bonnard, Monet ou Van Gogh.

 

Pour prolonger cette escale

Au cœur des contes des Mille et Une Nuits 

En Egypte, Nubie, Palestine et Syrie 

En Algérie 

En Chine 

Au Japon

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