Hokusai : le Fou de peinture
Hokusai : le Fou de peinture
Il fut aussi un « maître du pinceau », dépassant le statut d'artisan pour atteindre à celui d'artiste à part entière.
Dès la fin du XVIIIe siècle, dans les années 1795-1800, il signe plusieurs peintures autonomes et se rapproche de l'école Rinpa. Nourri de l'influence chinoise, il adopte un style original, et s'ouvre aux techniques picturales occidentales comme la perspective ou l'accentuation des ombres. A la différence de l'école de peinture japonaise traditionnelle, essentiellement décorative, il réalise des œuvres isolées, au fini parfois impeccable, réalisées d'après de nombreuses études, ou au contraire très spontanées, comme peintes sur le motif. Il aborde tous les thèmes, portraits de courtisanes, natures mortes de fleurs, animaux (Cormoran posé sur un rocher) ou scènes de genre (Récolte de coquillages à marée basse).
Hokusai n'était pas le seul, ni le premier, à se consacrer à la peinture : d'autres artistes avaient choisi cette voie, mais en se mettant au service du shogun ou d'un seigneur. Jaloux de son indépendance et indifférent aux honneurs que pouvait procurer ce statut, Hokusai n'était préoccupé que de son art.
En 1834, à près de soixante-quatorze ans, il réduit considérablement sa production d'estampes, jusqu'à l'abandonner presque totalement cinq ans plus tard. Il en délaisse également les thèmes traditionnels, pour se consacrer à des sujets religieux ou à la description de la nature, faisant preuve, une fois de plus, d'originalité dans son inspiration. Tout au long de sa vie, Hokusai aura ainsi su se renouveler et affirmer une véritable personnalité artistique.
Sylvie Blin