Alexander Calder et l’abstraction : un fondement de la collection Fisher
Alexander Calder et l’abstraction : un fondement de la collection Fisher
Son arrivée à Paris sera par ailleurs déterminante. S’il a peu créé, c’est dans cet environnement qu’il a eu « envie de faire les choses à sa façon » armé de fils et de morceaux de fer. Ses sculptures abstraites voient en effet le jour dans les années 30 à l’heure où l’avant-garde artistique bat son plein à Montparnasse et Montmartre, noyaux du renouveau culturel. Aujourd’hui, leur identité visuelle est si forte que l’on ne les nomme plus : mobile et Calder résonnent quasiment de manière synonymique. Baptisé ainsi sous les conseils de Marcel Duchamp, « le mobile désigne quelque chose qui bouge, mais il renvoie aussi à l’idée de motivation. »
Alexander Calder tient une place à part dans la collection Fisher puisqu’il est le seul artiste moderne à proprement parler. Sa présence n’a cependant rien d’étonnant tant l’artiste américain fascine Donald Fisher : « À mon avis, Calder est le plus grand sculpteur qui ait jamais vécu, car il est si créatif. Il y a dans son œuvre une telle variété et il a tout créé avec des matériaux qui ne coutaient pratiquement rien. » L’œuvre de Calder est en effet vivante et attrayante par ses couleurs et son esprit ludique donne à celui qui l’observe une incroyable énergie.
De plus, son apport dans le courant abstrait est déterminant dans la constitution de l’art d’après-guerre et postérieur à 1960. L’abstraction est en effet une préfiguration évidente à l’expressionnisme abstrait et à son contre-courant le minimalisme. Père spirituel et socle de l’art contemporain, Calder constitue donc l’un des fondements de la collection Fisher dont Ellsworth Kelly se fait indéniablement l’héritier.
Pauline Weber