La vie en couleur, les autochromes Lumière
La vie en couleur, les autochromes Lumière
En effet, Louis la considérait comme son chef d’oeuvre, fruit de nombreux efforts, des années durant, pour passer de la méthode artisanale à la production industrielle. Ce fut la clé de sa commercialisation au grand public en 1907.
Comme les plaques « Étiquettes bleues », ces photographies étaient obtenues sur des plaques de verre. La particularité du procédé Autochrome Lumière était d’intégrer, à une plaque en noir et blanc, un écran composé de millions de grains de fécule de pomme de terre. Ceux-ci, teintés en trois couleurs (à savoir rouge-orangé, vert et bleu-violet). Ce réseau trichrome était étalé sur une plaque de verre recouverte d’une émulsion noir et blanc au gélatino-bromure d’argent, puis laminé par une pression de plusieurs tonnes pour uniformiser la couche et augmenter sa transparence à la lumière. La plaque ainsi obtenue était prête à l’emploi. Les grains de fécule servaient à filtrer à échelle microscopique, les radiations colorées de la lumière. Ainsi, comme dans la peinture pointilliste, c’est la globalité du regard qui recomposait l’impression de couleurs.
Cette diapositive présentait un défaut principal : il était impossible d’effectuer des tirages couleur sur papier. En revanche, elle se prêtait très bien aux procédés d’impression, et des magazines de l'époque l’utilisèrent pour illustrer leurs colonnes. Dans les années suivant son invention, des millions de plaques vierges sont sorties de l’usine spécialement installée en vis-à-vis des usines de Monplaisir.
Véritable procédé de photographie picturale, l’Autochrome Lumière passera progressivement du support verre au film et sera le seul disponible jusqu’à la fin des années 30, lorsque apparaitront les procédés couleurs chimiques.