L’opposition traditionnelle entre un jardin rectiligne et sans surprises, typiquement français et un jardin anglais, où la nature semble libre, s’avère trompeuse.



En réalité le jardin dit « à la française » est d’origine italienne. Adapté en France à la Renaissance, il a été imité dans le reste de l’Europe. Plus justement appelé « jardin régulier », il se découvre et s’admire a priori, depuis le premier étage de la demeure ou d’une terrasse surélevée. L’axe central et les axes secondaires sont soulignés par des allées d’arbres ou d’arbustes taillés. Les théoriciens et jardiniers français ont renforcé le caractère ordonné de ce jardin, dont Versailles est devenu l’archétype.



Par « jardin anglais », on désigne en fait le jardin paysager, né au XVIII^e siècle en Angleterre, de la volonté d’abolir la limite entre jardin et paysage, tout en créant entre la demeure et l’horizon des plans intermédiaires, à la manière d’une peinture. Les chemins y sont sinueux et la déambulation ménage des surprises : monuments, statues, site «pittoresque», etc. Ce type de jardins s’est lui aussi répandu en Europe et notamment en France, dans les années 1780 et à l’époque romantique qui suit.



Découvrez ici un bonus de l'interview du réalisateur du film Meurtre dans un jardin anglais (1982), Peter Greenaway, extrait du film qui accompagne l'expo, Jardins, Paradis des artistes :