Pour préparer votre rencontre avec Paul Gauguin et toutes ses matières au Grand Palais, deux des commissaires de l'exposition ont répondu à nos questions !
Claire Bernardi et Ophélie Ferlier-Bouat, deux des commissaires de l'expo et conservateurs au Musée d'Orsay, nous expliquent ce qu'il vous attend au Grand Palais à partir du 11 octobre prochain.
Deux expositions majeures ont été consacrées à Gauguin par le passé à Paris : une monographie en 1989 et une autre sur les années passées en Polynésie, en 2003. Quel sera le propos de l’exposition de 2017 ?
Effectivement, après l’exposition fondatrice de 1989 déjà au Grand Palais, puis la belle exposition de 2003 sur la production tahitienne de l’artiste, nous présentons au Grand Palais à partir du 11 octobre l’oeuvre de Gauguin sous un jour nouveau, en soulignant l’importance de l’expérimentation dans son processus créatif. A la lumière des recherches récentes sur les techniques et matériaux utilisés par Gauguin, nous voulons révéler les méthodes de travail et les expérimentations de l’artiste dans les domaines les plus divers : peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique, montrant ainsi la remarquable complémentarité de ses créations. Nous mettons ainsi l’accent sur la modernité du processus créateur de Gauguin et sa capacité à repousser sans cesse les limites de chaque médium.
L’exposition, à partir d’une trame chronologique, regroupe les oeuvres autour de thèmes repris par l’artiste parfois jusqu’à l’obsession, proposant ainsi au regard de circuler d’une oeuvre à l’autre, de la peinture à la sculpture, ou encore du dessin à l’oeuvre gravée. Le parcours est également ponctué de salles de projection qui proposent une immersion dans les techniques et les méthodes de travail de l’artiste.
Pourquoi avez-vous intitulé cette exposition Gauguin l’alchimiste ?
Si le terme d’alchimiste n’a jamais été employé pour qualifier Gauguin, il permet de résumer plusieurs de ses particularités : l’idée d’une quête incessante sans véritable point d’achèvement, et sa capacité exceptionnelle à transfigurer les matériaux, à voir en eux des qualités indécelables par le commun des mortels. Il écrit en 1889 : « Avec un peu de boue on peut faire du métal, des pierres précieuses, avec un peu de boue et aussi un peu de génie ! N’est-ce point donc là une matière intéressante ?».
La référence à l’alchimie dans le titre fait également allusion à l’intérêt que portait Gauguin au symbolisme, au mysticisme et à l’occultisme de la fin du XIXe siècle, intérêt qui a guidé son choix de titres énigmatiques, mais aussi la manière étonnante dont il manipule les matériaux. Gauguin l’alchimiste met ainsi de côté la biographie de l’artiste, pour souligner son approche très libre des techniques et des matériaux, un moteur fondamental de son aventure artistique.
Pourquoi Gauguin part-il toujours plus loin, d’abord en Bretagne, puis à Tahiti et finalement aux Marquises ? Que cherche-t-il ? Peut-on comparer sa démarche à celle d’un ethnologue ?
Il n’y a pas de frontière entre le monde personnel et l’univers esthétique de Gauguin : quand il évoque son art, il parle de lui-même ; et ses choix personnels sont toujours guidés par des choix esthétiques. Ainsi, sa volonté d’aller toujours plus loin, de découvrir de nouveaux territoires, correspond à un besoin constant de perfectionner sa pratique artistique. Ses origines péruviennes constituent le vecteur de cette quête d’inconnu et d’ailleurs : Gauguin cherche sans cesse à mettre au jour le versant « sauvage » de sa personnalité, dont il trouve des échos d’abord en Bretagne, puis en Polynésie. Il retient de ces différents lieux et en absorbe uniquement ce qui trouve en lui une résonance intérieure.
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