Trois questions autour de l'exposition Artistes & Robots
Trois questions autour de l'exposition Artistes & Robots
Artistes & Robots
Au Grand Palais du 5 avril au 9 juillet 2018
Réservez votre billet ICI
#ArtistesEtRobots
Tout d'abord, quel est le propos général de cette exposition ?
Après la photographie, l’art vidéo, le design, l’art cinétique, la bande dessinée, le Grand Palais a voulu présenter la première exposition muséographique consacrée à « l’imagination artificielle », terme générique pour regrouper l’art robotique, l’art génératif et algorithmique.
Que doit-on entendre par « robot » dans le cadre d’une exposition d’art ? Peut-on définir des catégories ?
Dans la première séquence, nous présentons des robots qui créent des oeuvres : ils sont visibles et s’activent à l’aide de corps ou de bras qui dessinent, peignent ou gravent. Leurs mouvements plus ou moins habiles sont parfois si drôles et si « physiques » qu’on leur prêterait volontiers une réactivité, une dimension animale ou humaine, voire une psychologie.
Dans la troisième séquence, l’Intelligence Artificielle est au service du corps ajouté et d’un savoir-faire de plus en plus étendu. C’est la séquence la plus inquiétante parce qu’elle touche potentiellement à notre intégrité physique.
Existe-t-il déjà une histoire de l’art robotique et a-t-on assez de recul pour en saisir le sens et la portée ?
Ici, des artistes créent des systèmes artificiels pour générer des oeuvres qu’ils ne pourraient pas créer avec des médiums traditionnels, et en effet, ce chapitre de l’histoire de l’art ne date pas d’hier. Plus de 60 ans nous séparent des premières machines à créer de Nicolas Schöffer en 1956 avec Cysp 1 ou des Méta-matics de Tinguely de 1959. Pour les oeuvres les plus techniquement sophistiquées comme le Robot Arhats de Murakami (2016), l’histoire est très ancienne. Depuis que les fictions existent (sous l’Antiquité), les humains ont rêvé de créatures artificielles qui sauraient faire les mêmes choses qu’eux et peut-être mieux qu’eux. Disons que nous en sommes aux débuts de l’histoire des arts numériques mais en étant capables de la resituer sur la longue durée.