Dada

Dada

6 July 2021

Marcel Duchamp (1887-1968) Fontaine (Urinoir), 1917 céramique (matière), faïence, glaçure, peinture (technique) 63 x 48 x 35 cm Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou Achat à Alexina Duchamp en 1986 © Succession Marcel Duchamp / ADAGP, Paris, 2012 © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Christian Bahier / Philippe Migeat



« Vous aussi, bel homme, jolie femme, vous êtes dada, seulement vous ne le savez pas. Demain dada aura un visage différent d'aujourd'hui et pour cette raison sera dada. Dada, c'est la vie. » Jean Arp (artiste dada, 1886-1966)

Les origines de Dada

Dada, mouvement d’avant-garde, apparaît pendant la première guerre mondiale. Il serait né le 8 février 1916 au café Terrasse à Zurich (Suisse). Mais pourquoi le nom Dada ? Le nom Dada est né du hasard : un coupe-papier aurait été glissé à l’intérieur d’un dictionnaire, il serait tombé sur le mot « dada ».



L’artiste contemporain Marcel Duchamp (1887–1968) est considéré comme le précurseur de Dada avec ses premiers ready-made.

Qu’est ce qu’un ready-made ?

Il s’agit d’un objet de notre quotidien présenté comme une œuvre d’art. Le plus célèbre ready-made de l’artiste se nomme Fontaine. Il s’agit d’un urinoir retourné et signé sous le pseudonyme R. Mutt. Pour la petite histoire, Marcel Duchamp est, à cette époque, membre de la Société des artistes indépendants de New York (USA) qui tient son premier salon le 9 avril 1917. Tous les artistes pouvaient y exposer le travail d’art de leur choix et cela sans sélection de la part des organisateurs. Mais, la «sculpture » que présenta Marcel Duchamp, sous un faux nom, est tout de même refusée. Les membres du salon considèrent que « sa place n’est pas à une exposition d’art et ce n’est pas une œuvre d’art, selon quelque définition que ce soit ». La question de la place des œuvres d’art au sein des musées est alors posée. Et, la grande question que tout le monde se pose aujourd’hui : qu’est-ce qui fait une œuvre ? Le mouvement dada avait sa propre revue : dada « 391 ». Elle est publiée par Francis Picabia entre 1916 et 1924 (année de la fin du mouvement). Il avait également un manifeste, le manifeste Dada, publié en 1918 par Tristan Tzara (écrivain franco-roumain, co-fondateur de dada, 1896-1963). Le mouvement dada est à la fois un mouvement intellectuel, littéraire et artistique.

Caractéristiques d’une œuvre « dada »

Les artistes dada réalisent des sculptures. Ils utilisent les techniques du collage et de l’assemblage. Ils cherchent à provoquer des réactions en intégrant l’humour dans leurs œuvres. L’artiste ne doit plus peindre et ne doit plus faire de représentation illusionniste et symbolique. Il crée avec la pierre, le bois, le fer, l’étain. Les artistes dada libèrent les matériaux. Les principaux représentants dada sont :



• Raoul Hausmann (1886–1971)

• Jean Arp (1886–1966)

• Kurt Schwitters (1887–1948)

• Marcel Duchamp (1887–1968)

• Sophie Taeuber (1889–1943)

• Max Ernst (1891–1976)

• Tristan Tzara (1896–1963)



Jean Arp réalise Trousse d’un da en 1920. Cette œuvre est à la fois tableau et sculpture ; on appelle cela un « relief ». Il utilise des éléments bruts (ici du bois flotté), qu’il recouvre de peinture. Il récupère et transforme des déchets pour créer une œuvre et introduit un jeu entre les couleurs et les matériaux. Jean Arp travaille à la fois la sculpture par le relief et la picturalité par la peinture. Il crée le rythme par les différents plans, mais il n’y a pas pour autant de hiérarchie dans la composition.



Raoul Hausmann conçoit un assemblage appelé Tête mécanique, l’esprit de notre temps (1919). L’artiste recompose une tête en utilisant différentes sources d’inspiration. Il mélange les matériaux et les objets en remplaçant les émotions par de la mécanique. Les objets de récupération que l’on retrouve sur cette marotte (tête qui sert aux coiffeurs pour la fabrication de perruques) sont : un gobelet métallique, un morceau de ruban de couturière, les rouages d’une montre, un rouleau de caractère d’imprimerie, un porte monnaie, un double décimètre, des clous… Raoul Hausmann réduit l‘homme moderne à une tête mécanique.



 

Raoul Hausmann (1886-1971) L’esprit de notre temps (Tête mécanique), 1919 sculpture, 32,5 x 21 x 20 cm Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou - Achat en 1974 © ADAGP © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Droits réservés





 

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