Miró à Paris : à voir et à rêver !
Miró à Paris : à voir et à rêver !
En 1921, Miró travaille dans un atelier situé au 45 rue Blomet (Paris 15e) qu’il sous-loue à l'artiste Pablo Gargallo. Il a pour voisin André Masson, avec qui il se lie d’amitié. Grâce à ce dernier, il fait la connaissance de nombreux poètes et écrivains, qui tous entendent créer un nouveau langage poétique : Michel Leiris, Georges Bataille, Robert Desnos, Antonin Artaud, Raymond Queneau... En 1925, Louis Aragon, Paul Eluard et Pierre Naville rendent visite à Miró pour voir ses dernières peintures. Aragon alerte André Breton qui lui rendra visite à son tour.
Miró partage leurs défis et tisse avec cette communauté effervescente des liens d’amitié forts. La lecture de leurs oeuvres le stimule et lui fait vite ressentir le besoin de « dépasser la “chose plastique” pour atteindre la poésie ». Il veut aller au-delà de la peinture : plutôt qu’exprimer l’immédiateté, il veut transmettre les sensations que lui procure ce qu’il voit, ce qui l’entoure, tout comme le poète arrive à aller jusqu’au bout de ses émotions grâce aux mots.
L'attachement à sa terre natale
Une liberté nouvelle envahit les supports du peintre. Miró installe un langage tourné désormais presque entièrement vers la poésie. Un alphabet novateur est mis en place.
Le bleu du ciel, la figure du paysan et la nature méditerranéenne forment le berceau de ce nouveau langage onirique qui anime ses compositions. L’homme rural est une figure symbolique dans l’œuvre de Miró. Il la simplifie et la réduit aux quelques éléments essentiels comme le bonnet rouge catalan, la «barretina», comme avec Tête de Paysan Catalan (ci-contre).
Des témoins racontent que, lors de ses premiers séjours parisiens, le peintre gardait près de lui un rameau d’olivier et un fruit de caroubier, évocations de cette région à laquelle il demeure profondément lié.