Anselm Kiefer - Monumenta 2007

18 janvier 2012
Un nouveau regard sur le Grand Palais
De l'espace monumental du Grand Palais a germé une idée géante : Monumenta. Demander chaque année à un artiste majeur contemporain de créer une œuvre spécialement conçue pour l'espace de la Nef. Un pari relevé par Anselm Kiefer pour la première édition en 2007, puis par Richard Serra en 2008 et par Christian Boltanski en 2010.

 

Édition 2007 : Chute d’étoiles, Anselm Kiefer (30 mai - 8 juillet 2007)

Voir le média:Monumenta 2007, Anselm Kiefer. Vue panoramique.
Monumenta 2007, Anselm Kiefer. Panoramique de Verenglückte Hoffnung. © Coll. Grand Palais, cliché François Tomasi
 
Sous l'immense verrière du Grand Palais, Anselm Kiefer crée Chute d'étoiles. Des maisons de tôles, de plaques de béton et autres matériaux de récupération abritent des peintures de l'artiste allemand et convoquent les poètes Ingebrog Bachmann, Paul Celan ou Voyage au bout de la nuit de Céline. Images et matières se conjuguent pour créer une intensité émotionnelle et esthétique.

 

« L'exposition au Grand Palais s'appelle Sternenfall. C'est un titre que j'ai donné à certains de mes tableaux il y a des années. Ce titre comprend la naissance et la mort de l'univers avec toutes ces étoiles qui naissent et meurent chaque jour comme des êtres humains. 100 millions d'années pour une étoile c'est peut-être comme une minute pour nous. Les rapports de temps sont différents. Et quand une étoile meurt, elle explose, elle devient incandescente, blanche et elle explose en envoyant toutes sortes de débris et de poussières dans l'univers à des distances inimaginables. Et puis cette matière se rassemble, coagule et forme de nouveau une étoile, une autre étoile. Sternenfall parle de ce métabolisme universel, ce métabolisme de la nature et des astres. Ce titre ne comprend pas seulement notre vie, il comprend l'univers. » Anselm Kiefer



La manifestation a attiré plus de 135 000 visiteurs en moins de cinq semaines.
 

Édition 2008 : Promenade, Richard Serra (7 mai - 15 juin 2008)

Voir le média:Promenade sous la Nef
Monumenta 2008, Richard Serra. Promenade sous la Nef. © Coll. Grand Palais, cliché Didier Plowy
 
Le grand artiste américain Richard Serra, connu pour ses sculptures monumentales, expose pour cette deuxième édition de Monumenta une œuvre inédite et magistrale. Cinq immenses plaques d'acier s'élèvent dans la Nef du Grand Palais. En se promenant à travers ces lames de métal patinées par la rouille, le visiteur fait une expérience unique. Plus qu'un choc esthétique, une véritable confrontation avec sa propre finitude, sa place dans le monde, sa corporalité.



Chacun réagit différemment devant les plaques d'acier : certains sourient en silence, d'autres touchent les sculptures timidement, d'autres dansent devant comme face à un totem, d'autres semblent pris de vertige… En tout cas le succès est au rendez-vous : l'exposition de Richard Serra a attiré 142 000 visiteurs en 35 jours, avec un pic d'affluence le 17 mai lors de la Nuit des musées.
 
Emouvante cérémonie sous la Nef mardi 6 mai 2008 : l'artiste Richard Serra recevait de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, les insignes de commandeur dans l'ordre des arts et des lettres. Très ému, Richard Serra a rappelé combien Brancusi et Giacometti avaient influencé son œuvre.
 
Un événement unique s'est déroulé le samedi 7 juin 2008 sous la Nef : le concert Solo Piano du compositeur américain Philip Glass a enthousiasmé un public de 5000 personnes, réunis autour de l'œuvre de Richard Serra.
Edition 2010 : Personnes, Christian Boltanski (13 janvier - 21 février 2010)

 
Voir le média:Une œuvre qui renvoie à l'inéluctabilité de la mort et à la fragilité de la vie humaine
Monumenta 2010. Une œuvre qui renvoie à l'inéluctabilité de la mort et à la fragilité de la vie humaine. © Collection Grand Palais, François Tomasi
 
Pour sa 3e édition, Monumenta ne se déroule pas en été mais en hiver, dans la Nef du Grand Palais non chauffée. Telle est la volonté de Christian Boltanski pour son installation inédite : Personnes. L'artiste français a en effet conçu son exposition comme une expérience frappante, à la fois physique et psychologique, où le froid joue un rôle essentiel pour placer le spectateur dans l'œuvre et non devant elle.

Le visiteur est accueilli par un mur de ferraille qui, une fois franchi, révèle au fond de la Nef, sous la coupole, une montagne de vêtements amoncelée à la merci d'une pince de grue. Métaphore du doigt de dieu, elle prend au hasard certaines pièces et en rejette d'autres tandis que de part et d'autre de la Nef, des rectangles de vêtements sont alignés à même le sol au son de battements de cœur.

Cette exposition visuelle mais aussi sonore aborde un thème important pour Christian Boltanski, artiste marqué par le souvenir de la Shoah, qui poursuit sa réflexion sur les limites de l'humanité et la dimension essentielle du souvenir : la question du destin et de l'inéluctabilité de la mort.

Monumenta 2010 connaît un grand succès avec près de150 000 visiteurs.
 
Edition 2011 : Leviathan, Anish Kapoor (11 mai - 23 juin 2011)

 
Voir le média:Un visiteur pantois devant le Leviathan d’Anish Kapoor
Un visiteur pantois devant le Leviathan d’Anish Kapoor © ministère de la culture et de la communication, Didier Plowy
 
Pour sa 4e édition, Monumenta invite Anish Kapoor, à investir le Grand Palais. Après Anselm Kiefer (2007), Richard Serra (2008), Christian Boltanski (2010), c’est au tour de cet artiste parmi les plus reconnus et honorés de sa génération de créer une œuvre spécialement conçue pour les 13 500 m2 de la Nef du Grand Palais.

Né à Bombay en 1954, Anish Kapoor vit et travaille à Londres. Parmi ses œuvres marquantes : Sky Mirror (2001), gigantesque miroir concave reflétant le ciel et l’animation de la place sur l’esplanade du Rockefeller Center de New York, Cloud Gate (Chicago, 2004), œuvre immense en acier, absorbant la hauteur des immeubles par son horizontalité, défiant l’urbanisme d’une ville totalement verticale.

Installée au Grand Palais du 11 mai au 23 juin 2011, sa nouvelle œuvre de couleur rouge, intitulée Leviathan, constitue une prouesse technique et artistique qui laisse le visiteur pantois devant et dans cette œuvre à la fois gigantesque et sensuelle.

A une semaine de la fermeture, l’exposition connaît un record de fréquentation par rapport aux précédentes éditions de Monumenta avec plus de 277 680 visiteurs et des pics journaliers allant jusqu’à 10 000 personnes par jour. Grâce à un dispositif de médiation original, les publics les plus divers ont pu recevoir un choc esthétique et culturel unique.





Edition 2012 : Excentrique(s), Travail in situ, Daniel Buren (10 mai - 21 juin 2012)
Voir le média:Edition 2012 : Excentrique(s), Travail in situ, Daniel Buren (10 mai - 21 juin 2012)
Monumenta 2012, Daniel Buren © Mirco Magliocca
 
Après le succès des quatre premières éditions de MONUMENTA confiées au peintre allemand Anselm Kiefer en 2007, au sculpteur américain Richard Serra en 2008, à l’artiste français Christian Boltanski en 2010, puis à l’artiste britannique né en Inde Anish Kapoor, qui attira en 2011 plus de 270 000 visiteurs en six semaines et demi, c’est Daniel Buren, l’un des créateurs français les plus reconnus et honorés dans le monde – tant par ses pairs que par le public -, qui relève le défi du 10 mai au 21 juin 2012. 



Daniel Buren a réalisé près de deux mille expositions dans le monde entier. Né en 1938 à Boulogne-Billancourt, il déclare vivre et travailler in situ, mettant l’accent sur l’importance fondamentale des sites dans lesquels et pour lesquels il crée. Il a ainsi transfiguré le Guggenheim de New York ou la Cour d'honneur du Palais Royal à Paris. En 2012, MONUMENTA lui propose de se confronter à toute la démesure, la beauté, la lumière et l'histoire de la Nef du Grand Palais.

 


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