Dynamo - parcours de l'exposition

24 mars 2013
Vision et Espace en 16 œuvres

L’exposition était organisée en quatre parties :

une introduction consacrée aux Contemporains et leurs installations les plus récentes,

puis deux parties principales sur les thèmes de la Vision et de l'Espace,

enfin, en conclusion, les œuvres des Pionniers de l'art cinétique de la première moitié du XXe siècle.

 
  • CONTEMPORAINS met en avant des réalisations les plus récentes d'artistes comme Fujiko Nakaya, John Armleder, Anish Kapoor, Philippe Decrauzat, Jeppe Hein, Carsten Höller,  Ann Veronica Janssens, François Morellet. 




Les nymphes dans la brume...une oeuvre inédite... par Rmn-Grand_Palais

  • VISION explore la perception de la lumière, des couleurs et des formes. Comment, en jouant avec notre vision, les artistes arrivent-il à créer différentes illusions d’optique et nous donnent des sensations inhabituelles.
Neuf effets pour explorer la vision : 
  1. La « claire voie ». En général, on utilise l’expression « Claire voie » pour décrire les constructions qui font passer la lumière du jour. En art, cela devient des tableaux, des reliefs et des sculptures qui jouent sur la transparence et l’immatérialité. Construites à claire-voie, elles laissent la lumière et le regard y circuler librement, comme ici dans l'œuvre du célèbre artiste Victor Vasarely (1906-1997).

 

Victor Vasarely, Sorata-T, 1953, Peinture sur verre, acier, Zurich, collection Museum Haus Konstruktiv, don de Werner et Gabriele Merzbacher Stiftung, © Victor Vasarely, Adagp, Paris, 2013


  1. La permutation. En mathématiques, la permutation permet d'arranger différemment un même objet répété plusieurs fois. Si l'on prend par exemple une série de chiffres de 1 à 6, on peut l'écrit 1, 2, 3, 4, 5, 6;  on peut aussi permuter ces chiffres et les écrire ainsi :  6, 4, 2, 1, 3, 5.

    Les artistes utilisent la permutation dans leurs œuvres pour organiser un même motif géométrique qu'ils répétent mais disposent, à chaque fois, de façon différente. Une opération qui demande des calculs complexes, mais le résultat est impressionnant !

    Par exemple : disons que le 1 est un carré rouge, le 2 un carré jaune, le 3 un bleu, le 4 un orange, le 5 un vert et le 6 un violet. Tu les places dans cet ordre. Puis, tu permutes ta série de chiffres : 6, 4, 2, 5, 3, 1, on aura : violet, orange, jaune, vert,  bleu, jaune; tu peux permuter de nombreuses fois ces couleurs. L'idée est aussi de créer des effets visuels intéressants. 
L'œuvre de Klaus Staudt, ci-dessous, est un bel exemple de permutation : une multitude de carrés blancs, plus ou moins en relief et orientés différemment, anime la surface du tableau. L'effet sur ta vision est surprenant : en te déplaçant, le jeu d'ombre et de lumière fait vibrer la surface et ta vision sur l'œuvre change. 

 

 

  1. Le concentrique/l’excentrique. En géométrie, les cercles concentriques sont enfermés l'un dans l'autre. Ils ont le même centre, à l’inverse des cercles excentriques, qui sont légèrement décalés. Sais-tu qu’en utilisant des cercles, on peut créer des illusions et « hypnotiser » le regard du spectateur ?

    Julio Le Parc est un grand spécialiste des cercles concentriques. Le choix des couleurs est très important. Ici, il a placé les couleurs froides à l'extérieur, le vert et le bleu, et peint le centre avec des couleurs chaudes, rouge, orange puis jaune. On a un effet de profondeur, l'impression d'être dans un tunnel au bout duquel la lumière attire l'œil.

 

Julio Le Parc, Mendoza, 1928, Acrylique sur toile 200 × 200 cm, Collection particulière, © Atelier Julio Le Parc / ADAGP, Paris 2013
  1. L’interférence. Imagine lancer deux cailloux dans l'eau. Que se passe-t-il ? Deux ondes de vagues en forme de cercles concentriques se croisent. C'est le phénomène d'interférence. Dans la même logique, les artistes superposent des formes identiques décalées pour obtenir des effets variés.



    François Morellet utilise trois grandes trames faites de tubes métalliques et en forme de losange. Elles sont montées sur des tiges et posées de façon décalée l'une par rapport à l'autre. Trois moteurs les mettent en mouvement. Elles s'interfèrent pour composer des motifs différents.

 

  1. L’immersion. S'immerger c'est se plonger dans quelque-chose. Imagine un espace rempli de lumières colorées ou une pièce noyée dans le brouillard. Carlos Cruz-Diez, Philippe Rahm, Ann Veronica Janssens… t'invitent à entrer dans leurs univers étranges où tu perds tous tes repères et te donnent une sensation de flottement, voire de vertige…

 

Ann Veronica Janssens, Daylight blue, sky blue,medium blue, yellow, 2011, Brouillard artificiel, filtres colorés, Paris, galerie Air de Paris et Kamel Mennour, © Ann Veronica Janssens, Adagp, Paris, 2013 / Photo avec l'amabilité d'Air de Paris et Kamel Mennour, Paris
  1. La distorsion. Le mot distorsion désigne la déformation d'un objet. Certains artistes cherchent à déformer les formes géométriques et les perspectives pour créer des effets différents, par exemple l’effet d'un volume qui change en fonction des déplacements de l’observateur.



Joël Stein,  avec Anamorphose, donne un bel exemple d'anamorphose: dans une boîte aux parois concaves habillées de miroirs déformants, un cylindre multicolore s'y reflète et se déforme.

 

Joël Stein, Anaphormose, 1967. Acier, miroir, bois, éléments mobiles. Collection particulière, Milan. © Joël Stein, Adagp, Paris, 2013 / Photo archives Valmore studio d'arte, Vicenza
  1. Le tactile. Les expositions où l'on peut toucher les œuvres existent-elles ? La réponse est oui, et « Dynamo » en fait partie ! Dans leurs recherches sur le mouvement, certains artistes ont voulu que le spectateur participe à la création. Vous aussi, vous pouvez participer à l’expérience incroyable : bougez, touchez les œuvres !
 
  1. La trame. La trame est une structure géométrique régulière, construit par des lignes parallèles. Par exemple, dans le cahier de notes, ce sont des lignes qui nous guident pour ne pas sauter la ligne. Les artistes utilisent souvent la trame. Grace à sa simplicité et sa régularité, elle permet d’obtenir de multiples effets visuels.

 

François Morellet, Sphère-Trame, 1989, Aluminium, Ludwigshafen am Rhein, Wilhelm-Hack-Museum / prêt permanent de l’association des Amis du Wilhelm-Hack-Museum © François Morellet, Adagp, Paris, 2013 / Photo Musée de Grenoble
  1. Le battement. L’effet du battement lumineux joue un rôle essentiel dans certaines œuvres. Figurez-vous que ce clignotement répétitif de la lumière peut t'hypnotiser !

 

Hugo Demarco, Superposition recto-verso, 1965, Bois, moteur, peinture, lumière noire, Collection particulière, © Photo François Doury


  • ESPACE Au XXe siècle, l’espace devient l’objet de l’expérimentation artistique. Les sept sous-parties de cette exposition montrent les multiples interprétations que les artistes ont donné à l’espace : le corridor lumineux inaccessible de Bruce Nauman, l’ambiance colorée immatérielle de James Turrell, l’environnement vertigineux de Christian Megert …
  1. L’abîme. On parle de « la mise en abîme », quand on fait incruster une image dans l'image elle-même. L'abîme peut être répétée jusqu'à l'infini. C'est exactement ce qui se produit si vous opposez un miroir à un autre miroir.
Ce jeu avec des réflexions de miroirs est au cœur de plusieurs œuvres de l’exposition.

 

Keith Sonnier, Mirror Act, 1969-2013 Miroirs, tubes fluorescents, lumière noire 210 × 210 cm (chaque), Collection de l'artiste, avec l’amabilité de la JGM Galerie, Paris © Keith Sonnier, Adagp, Paris, 2013 / Photo Ace Gallery, Los Angeles
  1. La nuée

Et si on pouvait entrer dans l’œuvre ? Le terme « Nuée » est souvent utilisé comme un synonyme de « nuage ». Les visiteurs peuvent se promener librement au sein du brouillard de Fujiko Nakaya, ou parmi les fils bleus et translucides de Jesús Rafael Soto.

 

Fujiko Nakaya, Cloud Installation # 07156 Grand Palais, 2013, Eau-brouillard générée par 373 diffuseurs de brouillard et un système de moteur de pompe à haute pression, © Fujika Nakaya, Paris, 2013

 

  1. Le champ de force

Pour la science l’expression « champ de force » désigne une partie de l'espace dans lequel agissent différentes forces naturelles : magnétiques, électriques … Au XXe siècle, les artistes ont commencé à les utiliser à leur manière : les sculptures de Calder bougent ainsi grâce au déplacement de l’air, et celles de Takis sont alimentées par l’électromagnétisme.

 

  1. Le halo

Avez-vous déjà observé une tâche de lumière, de forme circulaire, autour de la lune ? Il s’agit du « halo », un phénomène naturel, mais aussi largement utilisé dans le monde de la photographie et de l’art.

 

Ann Veronica Janssens, Purple Turquoise, 2006, Lampes halogène, filtre de couleur dichroïque, tripode, Paris, Kamel Mennour © A. V. Janssens, Adagp, Paris, 2013 / Photo avec l'amabilité de Air de Paris, Galerie Micheline Szwajcer & Kamel Mennour, Paris

 

  1. L’espace incertain

Les espaces labyrinthiques, pénétrables, décomposés …êtes vous sûrs de pouvoir en sortir ?

 

Christian Megert, Environment, Documenta 4, 1968, Miroirs, bois, acrylique, Berlin, avec l'amabilité de la galerie Volker Dielh et Christian Megert © Christian Megert, Adagp, Paris, 2013 / Photo Peter Lengemann

 

  1. Le maelstrom

Le maelstrom est un puissant tourbillon, formé dans la mer. Dans leur exploration du monde des formes, les artistes ont repris le thème de la spirale en le poussant jusqu’à donner naissance à un tourbillon.



 

Nicolas Schöffer, Le Prisme, 1965. Le prisme : bois peint, miroirs, une toile diffusante, programmation Boîte à effets : bois peint, plaque métal ajourées, moteurs, projecteurs disques tournants avec gélatine de couleur, programmateur, système électrique. Paris, Éléonor de Lavandeyra Schöffer . © Nicolas Schöffer, Adagp, Paris, 2013

 

  1. Le Céleste

Synonyme de divin, le céleste est relatif au ciel, et est perçu comme la source du sacré. On retrouve la conception presque mystique de l’espace dans certaines œuvres, qui peuvent faire allusion au système planétaire et au cosmos.



Elías Crespin entraîne ton regard dans une danse lente et spatiale de cercles concentriques. C'est juste magique !

 

Klaus Staudt, 15 Grad - 55 Grad 1/47, 1963, Peinture sur bois et métal, Collection particulière, © Klaus Staudt, Adagp, Paris 2013

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