Enluminure

17 mai 2010

Les Très Riches Heures du duc de Berry, Le Calendrier. Le mois de juillet par les frères de Limbourg (vers 1440) - Chantilly, musée Condé © RMN (Domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda

Le terme d’enluminure désigne les ornements peints ou dessinés sur les manuscrits, textes écrits à la main. Sur une pleine page, une marge, une lettre, ils mettent le texte en lumière ; enluminure vient du latin illuminare qui signifie éclairer.

Les manuscrits enluminés les plus anciens remontent à l’Egypte pharaonique, on utilise du papyrus avec lequel on forme des rouleaux. A la fin de l’Antiquité on lui préfère le parchemin fabriqué à partir de peaux d’animaux. Plus résistant, il est assemblé en cahiers ou codex, ce qui permet d’écrire sur le recto et le verso de la page.

Le Moyen Age est la grande période de l’enluminure. Les manuscrits byzantins reprennent les codes de représentation développés dans l’art grec pour illustrer des textes religieux, c’est le cas du Psautier de Paris, orné au Xe siècle. En Occident, l’enluminure se développe d’abord au VIIe siècle en Irlande et en Angleterre. Les motifs forment des entrelacs géométriques inspirés par l’art celte. Cette production est associée à la création d’abbayes et de monastères qui possèdent des ateliers d’écriture, les scriptoria, où l’on fabrique les livres. La figuration se développe avec les manuscrits carolingiens puis romans, mais c’est surtout à l’époque gothique que l’enluminure prend son essor. L’espace, le modelé, deviennent de plus en plus naturalistes et les décors atteignent un degré de raffinement extrême. L’enluminure n’est plus réservée au domaine religieux et les manuscrits profanes se développent comme les Très riches heures du duc de Berry vers 1413-1416.

Les manuscrits persans sont issus d’une tradition antérieure à l’an 1000. Ils illustrent la littérature profane (mythologie, fables ou poésie) et le Coran. L’influence de la peinture chinoise est très importante sur cet art ; le papier, invention chinoise est le support privilégié. Trois centres se distinguent : Shiraz et Tabriz en Iran et Hérat (actuel Afghanistan). Cette tradition se prolonge jusqu’au XVIIIème siècle alors qu’en Occident le succès de l’imprimerie dans les années 1450 amorce le déclin des manuscrits enluminés.

 

 

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