Fragonard et "La Lecture Dangereuse"

20 novembre 2015
“Jamais fille chaste n’a lu de romans”, Rousseau, préface de La Nouvelle Héloïse, 1761.

Jean-Honoré Fragonard, La Lettre © The Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn-Grand Palais / image of the MMA

Au XVIIIe siècle, la pratique de la lecture se diffuse. De nombreuses catégories sociales accèdent ainsi à des modes de connaissance qui peuvent remettre en cause l’ordre établi. Parmi les productions littéraires qui inspirent la méfiance des autorités, le roman suscite régulièrement anathèmes et réprobations morales. C’est avec ce type de littérature que fraye volontiers Fragonard. Les représentations de lecteurs, et de lectrices plus encore, abondent dans son œuvre. Nombre de moralistes réprouvent l’influence corruptrice des romans sur un lectorat féminin jugé trop sensible et donc vulnérable. Les représentations ambiguës voire franchement licencieuses abondent.



Mais la littérature n’est pas la seule corruptrice des mœurs. La correspondance se développe considérablement au XVIIIe siècle. Un type de littérature privilégié, le roman par lettres, témoigne de cet essor sans précédent manifesté par les plus grands succès littéraires du siècle, de La Nouvelle Héloïse de Rousseau en 1761 jusqu’aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos en 1782. Les échanges de correspondances se retrouvent dans l’oeuvre de Fragonard avec sans doute une même signification amoureuse et délicieusement prohibée.

 

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