Richard Diebenkorn (1922–1993) est célèbre comme peintre figuratif, mais il est peut-être surtout connu pour ses toiles abstraites qui ont pour titres les noms des villes ou des quartiers dans lesquels elles ont été peintes...
Entre 1953 et 1956, années qui conduisent à la transition inattendue et controversée qu’il opère vers la figuration, Diebenkorn exécute près de soixante toiles abstraites portant le titre Berkeley – la ville où il vivait et travaillait alors en Californie –, suivi d’un numéro d’ordre. Des oeuvres comme Berkeley#23 et Berkeley #47, toutes deux peintes en 1955, montrent l’étendue des effets chromatiques et la diversité des compositions qu’il parvient à créer.
D’autres, comme Ocean Park #54 (1972) et Ocean Park #122 (1980), sont issues d’une série de plus de cent quarante peintures et de plusieurs centaines d’œuvres sur papier que l’artiste a commencées en 1967 après s’être établi à Los Angeles, en Californie. Revenant à l’abstraction, il utilise des géométries linéaires qui rappellent celles dont il se servait pour définir les espaces intérieurs de ses tableaux figuratifs. Diebenkorn dira plus tard que les toiles d’Ocean Park sont libérées de toute obligation de représenter « le concentré de psychologie qu’est une personne » ; néanmoins, par leurs surfaces faites de strates multiples, leur dessin sous-jacent apparent et leurs passages retravaillés, elles portent les marques du travail physique et psychologique qui entre dans leur création.
À la fin des années vingt, intéressé par une analogie possible entre les inventions du peintre et celles de l’ingénieur, Kupka crée un ensemble de peintures inspirées par la machine.