Irving Penn, photographe mais aussi génie artisan du tirage

8 novembre 2017
Éxigeant et méticuleux, découvrez comment Irving Penn donnait à ses tirages photographiques le rendu exact qu’il désirait pour obtenir LA photo !

Durant toute la carrière de Penn, l’épreuve photographique – qu’elle soit destinée à être reproduite dans une publication ou, plus tard, exposée en tant qu’oeuvre d’art – a été un passage obligé pour communiquer ses idées. Dans les divers procédés de tirage qu’il a utilisés – aux sels d’argent, au platine ou en couleurs –, Penn s’est distingué durant plus de soixante ans. 
 
La majorité de ses tirages sont des épreuves gélatino-argentiques, dont les premiers exemples sont à peu près contemporains de son arrivée au magazine Vogue en 1943. Principal procédé chimique pour la photographie en noir et blanc depuis la fin du XIXe siècle, le tirage à la gélatine d’argent suppose d’exposer sous un négatif – par contact ou par agrandissement – une feuille de papier recouverte industriellement d’une émulsion de cristaux d’halogénure d’argent photosensibles en suspension dans de la gélatine. Une fois exposé à la lumière, le papier est placé dans un bain de « révélateur » qui fait apparaître l’image latente ; celle-ci est ensuite fixée, lavée et séchée.
 
« Un beau tirage est un objet en soi », Irving Penn, 1964. 
Après avoir développé ses négatifs et tiré des épreuves-contacts en chambre noire, Penn examinait le résultat pour sélectionner les images qu’il jugeait dignes d’un beau tirage à la gélatine d’argent. Dans le « labo photo », il avait l’habitude de donner des instructions à ses assistants jusqu’à ce qu’il trouve les meilleurs temps d’exposition et confère à la photo le « mordant » voulu. 
Durant ces séances, plusieurs épreuves (le nombre n’était pas défini à l’avance) étaient tirées à partir d’un même négatif, chacune d’elles présentant des différences perceptibles. Ces variations étaient délibérées, car c’était pour Penn le moyen de tester diverses possibilités et d’affiner la qualité. Il n’arrêtait que quand il était satisfait. Une fois les épreuves lavées et séchées, il faisait le tri : les tirages qui ne répondaient pas à ce qu’il recherchait étaient détruits, les autres étaient conservés pour la postérité. 



 
À propos de la série Girl Drinking 

 
Girl Drinking (Mary Jane Russell), New York, 1949, The Irving Penn Foundation, © Condé Nast

Remarquablement différents, ces tirages sont révélateurs de la démarche de Penn, qui, bien que travaillant avec un médium permettant la production de multiples, aimait le sur-mesure et ne souhaitait pas avoir des épreuves identiques. Il y trouve une inspiration qu’il évoquera en décrivant son travail avec le procédé au platine-palladium: « Je me suis mis à aimer ce qui se produit quand on applique à la main sur un bon papier des couches de ces métaux remarquables. Le plaisir que je prends à manipuler ces substances m’encourage à chercher des sujets qui me permettront de tirer le meilleur parti de ces possibilités. » 



 

 
Découvrez en vidéo l’incroyable travail des commissaires de l’exposition pour choisir chaque tirage présenté à l’expo ! 
 












Irving Penn, Grand Palais

jusqu'au 29 janvier 2018



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