« Je n’ai eu de Bonheur qu’en peinture »

23 septembre 2015
« Je n’ai eu de Bonheur qu’en peinture », une citation que l'ont doit à Élisabeth Louise Vigée le Brun. De toutes les femmes artistes qui s’illustrèrent dans la France du XVIIIème siècle, seule Vigée Le Brun est aujourd’hui encore peu connue du grand public...

Portrait de l'artiste avec sa fille, dit "La Tendresse maternelle", Élisabeth Louise Vigée Le Brun, Paris, musée du Louvre, département des Peintures © Photo Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux

Non seulement, on associe son nom aux portraits de Marie Antoinette, et peut-être aussi au célèbre tableau du Louvre figurant La Tendresse maternelle, mais l’artiste est également restée dans les esprits comme une femme d’une grande beauté, dont l’art élégant sut s’adapter à une vie particulièrement mouvementée relatée dans ses Souvenirs publiés à la fin de sa vie.

Née en 1755, décédée en 1842, Vigée Le Brun a connu les fastes de la vie d’Ancien Régime, les heures sombres de la Révolution, l’essor d’une société nouvelle sous l’Empire et le développement de nouveaux codes artistiques. Placée entre deux époques, elle incarne le portrait français dont elle sut diffuser les beautés tout au long de ses voyages européens. Mais, paradoxalement, son pays natal ne l’a jamais honorée d’une exposition monographique. Seuls les États-Unis lui avaient dédié en 1982 l’hommage qu’elle méritait.



L’exposition organisée au Grand Palais lui rend enfin justice. Bien évidemment, elle présente la portraitiste qui sut saisir la ressemblance tout en l’idéalisant. Sous son pinceau, toute une société revit, solennelle, heureuse, sensuelle ou innocente, attentive aux raffinements de la mode et à sa position sociale. Consciente de son talent, l’artiste chercha aussi à s’imposer dans un milieu éminemment masculin où les femmes avaient beaucoup de difficultés à être reconnues. En 1783, lorsqu’elle fut reçue à l’Académie avec le soutien affiché de la reine, elle entendait démontrer que la peinture d’histoire, le genre le plus noble, ne lui était pas interdite et qu’elle pouvait se mesurer aux hommes. Avec les années, elle sut aussi donner une vision très personnelle du paysage. Aujourd’hui réunis, peintures, pastels et dessins, permettent de redécouvrir son art dans toute sa variété, raffiné et palpitant de vie.


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