Jean Paul Gaultier, naissance d’un "enfant terrible de la mode"

2 avril 2015
Doux provocateur animé d’une éternelle jeunesse, Jean Paul Gaultier fait figure d’iconoclaste dans l’histoire de la mode et du costume.

Jean Paul Gaultier et sa grand-mère maternelle, Marie vers 1958 © DR / Archives Jean Paul Gaultier

Fils unique d’un père comptable et d’une mère caissière, rien ne le prédisposait à entrer dans le cercle très prisé des créateurs de mode. Et pourtant ! Dès sa plus tendre enfance, il développe une passion pour la couture et un étonnant coup de crayon.

Sa mine d'or ? L’appartement de sa grand-mère paternelle qui en véritable inspiratrice lui ouvre les coulisses de la beauté et de la mode. Esthéticienne, infirmière et magnétiseuse à ses heures perdues, "Mémé Garabé" est un peu tout pour le jeune Jean Paul. De ses yeux d’enfant, il l’observe attentivement en pleine séance de coiffure-maquillage avec ses voisines, épluche les magazines féminins et découvre avec stupéfaction les dessous d’antan dans les placards de ses aïeules. Ce terreau fertile agit sur lui comme un puissant stimulant.

 

Pour traduire sa soif de créer, il s’exerce sur Nana, ours en peluche et mannequin cabine favori où il n’hésite pas à poser les jalons de ce qui deviendra quelques années plus tard sa marque de fabrique : le corset aux seins coniques. Quand à l’âge de 12 ans, il découvre Falbalas, film retranscrivant l’atmosphère singulière des maisons de haute couture sur fond de jeu de séduction, le déclic s’opère instantanément. C’est décidé, il sera couturier.


Nana, 2013 © Emil Larsson



Bien vite, il croque avec entrain des silhouettes inspirées dans la veine de René Gruau et inonde toutes les maisons de couture de la place Parisienne. Pierre Cardin sera réceptif à l’appel. C’est ainsi que la majorité en poche, Jean Paul Gaultier entre officiellement en tant que dessinateur dans le saint sacerdoce de la mode. Là-bas, il exprime et nourrit sans limites toutes ses envies d’excentricité. Ce que le père de la mode futuriste confirme : « Jean Paul avait une personnalité forte et pleine d'idées. Il réinterprétait, recyclait sans copier. Il avait un vrai sens de la création et ne craignait pas d'oser. »

« L’enfant terrible de la mode » était né.

Jean Paul Gaultier au Grand Palais du 1er avril au 3 août

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