Le corset Jean Paul Gaultier : histoire d'un iconique
29 mai 2015
Révélateur du style Gaultier, le corset « aux nénés pointus comme des cornets à la crème » a fait couler tant d’encre qu’il en devient à certains égards difficile d’en percer les mystères. Jean-François Bizot, esprit décalé et contestataire à l’image du magazine Actuel pour lequel il œuvre, a certainement trouvé les mots justes, pour décrire avec humour cette pièce qui dès son apparition a déchainé les passions de la presse mode spécialisée.
«
Signe extérieur de richesse : les seins y sont pointus, tubulaires, plus poires que pommes, plus Afrique qu’Amérique. On y voit une transgression érotique de haut vol, un jeu avec le corps. Caractériser ces obus va devenir le passe-temps sémantique de la décennie » relate Elizabeth Gouslan dans sa biographie Jean Paul Gaultier, punk sentimental.
Le corset, ce « tailleur de corps » tant déploré par les femmes et héritier d’une obsession délirante pour la taille fine, Jean Paul Gaultier en a fait l’objet de tous les fantasmes. Malgré les histoires rocambolesques que sa grand-mère lui conte à ce sujet, Jean Paul Gaultier est ébahi : « Le corset évoquait pour moi quelque chose d’extraordinaire, de fascinant et de mystérieux. Je n’étais pas du tout préoccupé par sa fonction orthopédique. »
Symbole d’enfermement par le passé, Jean Paul Gaultier le transcende en une arme de pouvoir qui rend hommage aux femmes de caractère. Nous sommes à l’aune des années 80, la fête bat son plein dans les nuits parisiennes et Jean Paul Gaultier se souvient : « C’est en voyant Fred* porter un soutien-gorge sous sa veste Chanel, le soir au Palace, que l’image des corsets de ma grand-mère m’est revenue. Je me suis dit c’est ça ma collection ! Je vais tout faire à partir du corset couleur saumon, qui deviendra mon emblème. » Il s’entoure alors d’une corsetière et transforme ce dessous en vêtement du dessus.
Fondée sur une conscience accrue du corps, la mode selon Gaultier se révèle dans toute sa splendeur. Lorsqu’en 1990, Madonna arbore pendant sa tournée mondiale « Blond Ambition » le néo-bustier en satin chair et aux seins télescopés sous un costume d’homme sombre, Jean Paul Gaultier est unanime : « la poitrine transperce la veste : c’est le pouvoir et la sensualité réunis. »
*Frédérique Lorca qui fut entre autre responsable de la communication et mannequin pour Jean Paul Gaultier de 1986 à 1996 puis Fashion Consultant de la maison depuis 2006.
Henri Fantin-Latour a peint Victoria Dubourg à cinq reprises : trois portraits individuels et deux autres où elle figure, l’un avec sa sœur Charlotte et l’autre dans le célèbre portrait collectif de sa famille.
Ce lundi 14 novembre à 18h, venez assister gratuitement à la conférence "Diva, voyante ou concierge… comment les femmes de Tintin sont-elles entrées dans nos vies ?". Avec Albert Algoud, humoriste, animateur de radio et de télévision.
Henri Fantin-Latour rencontre Victoria Dubourg au musée du Louvre en 1866 alors que tous deux copient "Le Mariage mystique de sainte Catherine de Corrège". Ils se fiancent en mai 1869 et c’est à cette occasion que Fantin offre cette nature morte – dont le titre en conserve le souvenir – à Victoria.