Le Grand Palais invite …. Carolyn Carlson dans l'expo Artistes & Robots

8 juin 2018
Carolyn Carlson, la figure emblématique de la danse contemporaine, a visité l’exposition Artistes & Robots en notre compagnie !


Devant l’œuvre de Nicolas Schöffer, CYSP1, elle se souvient…

portrait%20CCarlson.jpgMa mémoire de danseuse a été marquée de façon indélébile par Nicolas Schöffer et ses extraordinaires innovations cybernétiques, une véritable révélation pour moi. J’ai dansé KYLDEX à l’Opéra d’Hambourg en 1973. Je me souviens de ces gigantesques structures métalliques, sublimes et majestueuses, qui tournaient autour de la scène, en émettant des effets sonores et lumineux. Cela créait un effet inquiétant représentatif de l'interaction entre l'homme et la machine. En tant que danseuse, cela m'a profondément marquée, m'encourageant à explorer cet univers et à défier ce même sens provocateur d'espace et de mouvement, mais de façon beaucoup plus limitée. C’était une œuvre de théâtre total : la musique de Pierre Henry répondait à la chorégraphie d’Alwin Nikolais. A l’époque, Alwin Nikolais était un précurseur ; il dansait avec les lumières psychédéliques, intégrait des costumes aux formes folles sur des sonorités électroniques. C’était une révolution !

Vous avez dansé pour d’autres plasticiens ?

Oui, parmi eux, je me souviens du Monumenta consacré à Anselm Kiefer en 2007 au Grand Palais. J’ai dansé sous la verrière ; C’était la soirée de clôture de Chutes d’Etoiles qui intégrait la danse parmi ces incroyables structures d’acier du bâtiment. Il y a eu aussi le ballet Signes à l’Opéra Bastille en 1997. C’était un travail en commun avec Olivier Debré qui a conçu les décors et les costumes, et René Aubry qui a composé la musique du ballet. D'immenses tableaux et objets traversaient la scène : ce fut un véritable défi de reproduire ses idées en tant qu'artiste visuel – il reste l'un des principaux instigateurs de mon travail en tant que chorégraphe – et un honneur de m'impliquer dans la réalisation de ses visions. 

 

Découvrez en un extrait : 

 

Alors qu’avez-vous pensé de l’exposition et quelle œuvre avez-vous préférée ?

J’ai trouvé incroyable le travail de Catherine Ikam et Louis Fleri : Visages en nuages de points. Des visages en réalité virtuelle, très mystérieux et très instables. Des portraits émouvants mais qui, au final, sont des leurres et qui disparaissent sous un effet de dissolution en poussière de pixels. C’est très beau. Les robots seront un jour ou l’autre nos « surhommes » modernes. Moi, je travaille avec le corps humain et l’esprit. Je laisse le soin à mes successeurs d'explorer le potentiel de la communication intelligente et des capacités surnaturelles des robots.

 

encre%20_%20Carolyn%20Carlson.jpgToujours à la recherche du geste parfait : depuis les années 1960, Carolyn Carlson travaille la calligraphie et la méditation. Une très belle exposition au musée Toulouse-Lautrec à Albi vient de fermer. Mais vous pourrez découvrir son travail du 7 au 14 juin 2018 à la Galerie du Jour Agnes.B (17 rue Dieu – 75010 Paris) – Exposition Brush mind no merit – le geste peint.

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