Le rôle des femmes sous l'empire

12 août 2021

L’ordre politique installé par Napoléon célèbre dès ses débuts la masculinité et la virilité guerrière. Idée très répandue parmi les révolutionnaires à la fin du XVIIIe siècle, la théorie de la vérité naturelle place les femmes en état d’infériorité physique et mentale. Cette logique, qui associe physiologie et psychisme, se base sur les différences physiques existantes entre les sexes. 

La généralisation de cette mentalité sous l’Empire conduit à une division de la société en deux sphères bien distinctes, dont les raisons d’être sont conçues comme complémentaires. D’un côté, la sphère masculine allie la force et la domination ; de l’autre, la sphère féminine se structure autour de la natalité et de la famille. Dans ce schéma, les femmes s’effacent au profit de leurs statuts d’épouses et de mères – elles deviennent garantes de la respectabilité du foyer. Dès les premières années de la Révolution, le statut civique des femmes est renié, car elles sont jugées trop influençables pour penser de manière autonome. 

Portrait de famille par J.M. Combette Tours, musée des beaux-Arts
Portrait de famille par J.M. Combette Tours, musée des beaux-Arts, © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz

Le Code Civil traduit la mentalité de l’époque, et les aspirations d’une population qui, après la Révolution, attend plus de stabilité. « Les hommes font la loi, les femmes font les mœurs » : le Consulat et l’Empire font de la cellule familiale la pierre angulaire de leur projet de société, qui doit apporter paix et prospérité à la nation française. Le Consul, en homme de son temps, ne conçoit les femmes que comme épouses et mères placées sous la tutelle d’un mari. Les environnements dans lesquels Napoléon a évolué n’ont d’ailleurs jamais été porteurs d’idées avant-gardistes sur l’émancipation des femmes. Aussi, l’article 213 du Code civil stipule que « Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari ». Le sexe faible ne peut donc décider seul de son choix de vie, ni gérer ses propriétés sans l’accord de son mari. 

Malgré tout, certains élans progressistes peuvent être relevés : le mariage reste un contrat civil et s’inscrit dans un cadre laïc et le divorce, bien que rendu difficile, est maintenu. Au-delà du rôle de figurantes qui leur est assigné, les femmes savent imaginer de nouvelles attitudes et forger leur ambition dans les interstices qui s’offrent à elles. Ainsi, malgré une instruction défaillante et parcellaire pour les filles, les productions féminines littéraires, musicales et picturales sont de plus en plus nombreuses sous l’Empire. 

 

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