Quand Dalí ou Hitchcock défilaient devant le jeune Irving Penn...

3 octobre 2017
Entre 1947 et 1948, Irving Penn réalise une série de portraits de célébrités qui va en fait… lancer sa carrière ! Découvrez comment !

Rentré de la guerre dans un New York en pleine ébullition culturelle, Irving Penn reprend son travail chez Vogue avec une série de photos de célébrités commandée par le directeur artistique Alexander Liberman. Ces portraits, destinés à enrichir le magazine d’une dimension culturelle, seront publiés dans plusieurs numéros successifs. Les modèles sont désignés à l’avance, mais Penn a carte blanche pour les décors, l’éclairage et la conduite des séances. 
 
Salvador Dalí, New York, 1947, The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised Gift of The Irving Penn Foundation, © The Irving Penn Foundation


Ses modèles sont célèbres, mais ce n’est pas encore le cas de Penn qui se sent parfois mal à l’aise de les prendre en photo.



Il place alors ses modèles dans un angle formé par deux cloisons, sorte de coin sans issue, dont l’entrée est bloquée par le photographe. Les vedettes, plus habituées à être adulées, doivent s’adapter à cet espace contraignant en se plaçant parfois tant bien que mal devant le regard curieux de l’objectif.



Certains s’accommodent plus facilement que d’autres à l’austérité de ce décor brut et peu valorisant, qui exagère parfois les disproportions physiques, dû à la prise de vue rapprochée en grand angle.



 
Alfred Hitchcock, New York, 1947, The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised Gift of The Irving Penn Foundation, © The Irving Penn Foundation

Pendant la série, un autre dispositif émerge, dans lequel apparaîtra, l’air désabusé, le cinéaste Alfred Hitchcock (1899-1980) : un vieux tapis étalé sur des caisses, dessinant un horizon désertique de grisaille poussiéreuse. 

 
Entre mise en cage et mise au ban, cette esthétique brute fait écho aux angoisses mûries pendant la guerre et aux questionnements philosophiques de Jean-Paul Sartre (1905-1980) sur le sentiment d’abandon et la liberté de choix face à la contrainte.

 
Dès 1948, les portraits dépouillés et clairvoyants d’Irving Penn font sa notoriété.



 




Irving Penn, Grand Palais

jusqu'au 29 janvier 2018



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