Découvre qui est Amadeo de Souza-Cardoso ?

18 mai 2016
Artiste peintre portugais du vingtième siècle,
« Un des secrets les mieux gardés du début de l’art moderne »


Carte d'identité

Amadeo de Souza-Cardoso, Manhufe, Portugal, vers 1913. Fonds ASC, FCG-BA, ASC 03/39. Biblioteca de Arte, FCG

Nom de naissance : de Souza-Cardosa

Prénom : Amadeo

Date de naissance : 14 novembre 1887

Lieu de naissance : Manhufe, au Portugal

Nationalité : Portugaise

Activités : dessin, peinture

Profession : artiste peintre

Date de décès : 25 octobre1918, à Espinho, au Portugal

Sa signature

 

 

Côté Famille

 

 

Amadeo naît dans une famille traditionnelle de la riche bourgeoisie rurale portugaise.

Son père, José Emídio de Sousa-Cardoso est producteur de vin,

Sa mère s'appelle Emília Cândida Ferreira Cardoso,

Fratrie: Amadeo a trois sœurs: Helena, Alice et Aurélia et deux frères: Alberto et António,

Sa femme s'appelle Lúcia Pecetto Souza Cardoso (1890-1987). Il la rencontre à Paris, à la Crèmerie Chaude, un restaurant de Montparnasse. 

Elle joua un rôle important dans la conservation de l'œuvre d'Amadeo.

Lucie de Souza-Cardoso à Manhufe, possiblement prise en photo par Amadeode Souza-Cardoso, [1915] Tiragephotographique 18 x 13 cm. Biblioteca de Arte FCG, ASC 05/12

Formation

Jusqu’en 1904 il est élève au lycée national d’Amarante, puis à Coimbra.

Amadeo de SOUZA-CARDOSO «Amadeo Caricature de Alves Cardoso et Emmerico Nunes», 1906, encre sur papier, 19 x 22 cm, Biblioteca Municipal Albano Sardoeira, Museu Municipal Amadeo de Souza-Cardoso, Amarante, Portugal.

À 17 ans, en 1905, il suit le cours préparatoire de dessin à l’Académie royale des beaux-arts de Lisbonne.

Il prend goût au dessin et plus particulièrement à la caricature.

À 18 ans, en 1906, Il pratique la caricature en dessinant ses amis. 

À 19 ans, le 14 novembre 1906, jour de son anniversaire, il part pour Paris avec l’un de ses camarades.

Arrivé à Paris, il s’inscrit aux ateliers de Godefroy et Freynet pour préparer l’examen d’entrée à l’École des beaux-arts. Il se destine à étudier l’architecture mais sans grande motivation. Il préfère se consacrer au dessin.

À 21 ans, en 1909, il suit, à Montparnasse, des cours à l’académie Vitti dont ceux du peintre espagnol Hermenegildo Anglada-Camarasa.

La même année, son père l’autorise à abandonner les cours d’architecture. Amadeo se consacre aux caricatures qu'il fait publier dans des journaux portugais,  jusqu'en 1909.

Il étudie la peinture aux Académies libres de Paris.

De 18 à 26 ans - La période parisienne (de novembre 1906 à juillet 1914)

Pendant cette période, Amadeo passe la plupart de son temps à Paris. Il retourne régulièrement au Portugal voir ses parents. 

Il voyage également en France et visite d’autres pays européens comme l'Espagne, la Belgique…

Amadeo choisit Paris pour démarrer sa vie d’artiste. La période des mouvements néo-impressionniste et symboliste s'achève et celle des mouvements fauviste, cubiste, futuriste et de l'art abstrait débute. Il y rencontre les autres jeunes peintres avant-gardistes, inventeurs des nouvelles formes et des nouveaux langages de l’art plastique du début du xxe siècle.

À 22 ans, en 1909, il rencontre Amadeo Modigliani.

L'année 1911 est faite de rencontres artistiques importantes. Il commence également à exposer son œuvre.

À 24 ans, en mars 1911, en binôme avec Amadeo Modigliani, et avec l'aide de Constantin Brancusi, une première exposition confidentielle est organsée dans son atelier « luxueux » au 3 rue du Colonel-Colombes. Ils reçoivent la visite de Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Ortiz de Zárate (peintre chilien), d’André Derain.

"Lévriers", vers 1911. Huile sur toile, 100 × 73 cm. Lisbonne, CAM – Fundação Calouste Gulbenkian Inv. 77P1

de 21 avril au 13 juin 1911, Amadeo participe au 27e  Salon des Indépendants

il y envoie six œuvres : un petit ensemble de peintures, natures mortes, scènes animalières, « croquis de Nus ».

Mais il passe inaperçu aux yeux des journalistes et des critiques focalisés sur la salle 41 qui réunit les cubistes pour leur première grande présentation. 

Il y rencontre Sonia et Robert Delaunay.

À 25 ans, en juin 1912, il participe à une exposition collective organisée par la revue La Vie.

Gustave Flaubert, "La Légende de saint Julien L´Hospitalier" (Paris), 1912. Exemplaire unique, calligraphié et illustré par l’artiste 143 fol. (83 illustrés) montés sur onglets. Papier chiffon (?) avec en filigrane, sur quelques pages, l’inscription « 1912 England » 27,4 (26,4) × 23,9 (21,5) × 4,2 cm (3,2) Lisbonne, CAM – Fundação Calouste Gulbenkian Inv. DP1822

En juillet et en août 1912,  il séjourne avec sa femme Lucie à Pont-l’Abbé, en Bretagne. C'est là qu'Amadeo illustre le manuscrit de La Légende de saint Julien l’Hospitalier de Gustave Flaubert

Fin août 2012, il publie un album de reproductions de ses dessins à partir de clichés typographiques : XX dessins.

Du  1er octobre  au 8 novembre 1912, il expose au Salon d’Automne, au Grand PalaisAvant la corrida (ici reproduite à gauche), un sujet ibérique influencé par le cubisme mais sans les décompositions prismatiques.

"Avant la corrida", vers 1912. Huile sur toile, 60 × 92 cm. Lisbonne, CAM – Fundação Calouste Gulbenkian Inv. 06P1267

À 26 ansdu 19 mars au 18 mais 1913, il participe encore une fois au Salon des Indépendants. Il y envoie trois tableaux disparus aujourd’hui: Les poissons d’or , La Panthère et Cavalier. Il se fait remarquer par certains critiques d’art qui caractérisent sa peinture d’orientale et décorative.

"Saut du lapin", 1911 Huile sur toile 49,9 × 60,8 cm Chicago, The Art Institute of Chicago, Arthur Jerome Eddy Memorial Collection Inv. 1931.514

Le Saut du lapin est l'œuvre emblématique du travail d'Amadeo: elle contient déjà : ♦ son sens du mouvement, ♦ son sens de la couleur, ♦ des éléments graphiques bien définis.

L'année 1913 est l'année des expositions pour Amadeo:

en Autriche, à Vienne (galerie Miethke);

aux États-Unis d'Amérique, à New York, Chicago et Boston, entre le 17 février et le 18 mai, à la fameuse International Exhibition of Modern Art (Armory Show) où il expose huit œuvres dont Le Saut du lapin (ci-dessous)œuvre choisie pour illustrer la couverture du catalogue – il y vend tous ses tableaux sauf le plus cher, Le Prince et la meute;

> en Allemagne, à Berlin, au Premier Salon d’Automne allemand [Erster Deutscher Herbstsalon] du 20 septembre au 1er novembre 1913 et à Hambourg, à l'École des arts et métiers.

Dans l'année 1914, Amadeo continue d'exposer au London Salon of the Allied Artists’ Association.

À l'occasion d'un voyage de Paris au Portugal, il s'arrête à Barcelone où il rencontre le célèbre architecte Gaudí qui termine les travaux du parc Güel.

Le 26 septembre : il épouse Lucie Pecetto à Porto.



Le 3 août, l'Allemagne a déclaré la guerre à la France. Amadeo ne peut plus retourner à Paris, il reste à Manhufe.

De 27 à 31 ans -  Le retour à Manhufe, au Portugal (1914-1918)

La vie à Manhufe se partage entre la peinture, la chasse et les promenades à cheval. Il est rejoint par le couple de peintres Robert et Sonya et Delaunay qui s'installe au Portugal, à Vila do Conde, dans la Villa Simultanée.

En 1915, un groupe d'artistes portugais de la Corporation Nouvelle se forme autour d'eux avec Almada Negreiros, Eduardo Viana et José Pacheco, Baranoff-Rossiné (peintre russe), puis Guillaume Apollinaire et Blaise Cendrars.

Le modernisme portugais est en route.

En 1916, Amadeo expose son œuvre pour la première fois au Portugal, à Porto puis à Lisbonne.

En 1917, Il poursuit ses recherches plastiques dans les montagnes de Manhu.

Titre inconnu (Entrée), vers 1917. Technique mixte : huile sur toile avec collage de matériaux inertes (sable et colle ?) et autres matériaux (trois miroirs et un morceau de bois / carapace de tortue ?); 93,5 × 75,5 cm. Lisbonne, CAM – Fundação Calouste Gulbenkian Inv. 77P9

Quel beau tableau cela donnerait si je réussissais à projeter sur un écran, en même temps, tout l’éclairage électrique, toutes les publicités lumineuses, toutes les voitures qui passent avec une énorme bouteille de champagne ou une publicité du Chat Noir, dans une grande capitale du monde !



Cette peinture fait partie de la période la plus complexe d'Amadeo. Elle est un résumé de toutes ses expériences et un point de départ vers d’autres approches artistiques.

En 1918, Amadeo souhaite retourner à Paris, mais il est touché par une maladie de peau qui le condamne à rester au Portugal. Le 25 octobre, il meurt du virus de la grippe espagnole qui fait vingt millions de morts en Europe. 

Caractère de son œuvre

Amadeo est un très bon dessinateur. Il préfère la caricature, plus libre, au dessin académique. Sa première formation d’architecte va structurer ses dessins. Dans sa première phase, il compose des paysages de collines et de montagnes colorées qui ressemblent à des formes géométriques. Ces dessins préparatoires sont raffinés. Le trait est simple et rigoureux dans la construction. Sa peinture prend des formes linéaires avec des aplats de couleurs sur fonds unis. Les modelés sont délicats, les proportions quasi architecturales.

Il recherche les formes archaïques. La décomposition du mouvement ne l'intéresse pas (contraitement aux recherches des futuristes).

Il aime à travailler l'aspect héraldique et non réaliste des animaux. Il  étudie avec passion les primitifs de la fin du Moyen Âge.

 Je passe mes journées en compagnie de quelques peintres primitifs, qui sont mes idoles.

Ses influences

En Littérature

Plusieurs œuvres littéraires inspirent le travail d'Amadeo: Don Quichotte de Cervantès 

"Le Moulin" (dessin no 15 pour l’album XX DESSINS), 1912. Encre de Chine et gouache sur papier; 25,5 × 32,8 cm. Lisbonne, CAM – Fundação Calouste Gulbenkian Donation Famille Thepaut Inv. 92DP1552
La Forêt merveilleuse (dessin no 2 pour l’album XX DESSINS), 1912 Encre de Chine et gouache sur papier; 33,7 × 26,4 cm. Lisbonne, CAM – Fundação Calouste Gulbenkian Donation Lucie de Souza-Cardoso Inv. DP397

Les Trois contes de Gustave Flaubert dont La Légende de saint Julien l'Hospitalier  pour l'album de Saint Julien l'Hospitalier.

En peinture

Le cubisme (Cézanne et Derain), le futurisme, l’orphique et l’expressionnisme inspirent son œuvre

La peinture de Dufy qu'il découvre au Salon des Indépendants de 1910.

Constantin Brancusi et Amadeo Modigliani.

Henri Rousseau, "un primitif moderne" dont il voit les œuvres au 27e Salon des Indépendants, en 1911.

Les primitifs occidentaux de la fin du Moyen Âge.

Ses amis

Manuel Laranjeira, médecin, poète et essayiste 

 

Emmérico Nunes (1888-1968), peintre, illustrateur et caricaturiste portugais. En 1906, Il part étudier à Paris où Amadeo le retrouve.

Deux amis d'enfance portugais et modèles d’Amadeo 

José de Almada Negreiros, écrivain, artiste et compagnon de travail d’Amadeo,  

Il proclama à son égard une phrase légendaire du futurisme portugais – qui ferait leur renommée nationale : «Amadeo est la première découverte du Portugal en Europe au xxe  siècle».

Amadeo Modigliani. Il le rencontre en 1909 et est son seul ami intime à Paris et compagnon de travail tout au long de sa vie artistique selon la fille de Modiglliani.

Son seul ami intime à Paris

Constantin Brancusi,

Alexandre Archipenko,

Le couple Robert et Sonya Delaunay

Freundlich,

Boccioni… 

Ses relations

Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, Albert Gleizes, Henri Le Fauconnier, Francis Picabia, Marc Chagall, Umberto Boccioni, Paul Klee, Franz Marc et August Macke. L'artiste toscan Umberto Brunelleschi. Le critique d’art américain Walter Pach qui l’introduit au monde artistique américain.

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