Qui sont les artistes de l'exposition Icônes Américaines ?

22 avril 2015
L'exposition Icônes Américaines côté Jeune Public

Dans l’exposition Icônes Américaines, tu découvriras une sélection de peintures et de sculptures de quatorze artistes américains parmi les plus grands du XXe siècle.

Ces œuvres viennent du fonds du San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA) et de l’extraordinaire collection d’art contemporain réunie par Doris et Donald Fisher (les fondateurs des magasins Gap).



Tu pourras reconnaître différents courants artistiques américains dans l’exposition :



LE POP ART

En savoir plus sur le Pop Art



« L’art, c’est déjà de la publicité. La Joconde aurait pu servir de support à une marque de chocolat, à Coca-Cola ou à tout autre chose. » Andy Warhol 

 

Le terme Pop Art est une abréviation de popular art qui signifie « art populaire ».



Ce mouvement est né en Angleterre dans les années 1950 et s’est ensuite développé aux Etats-Unis dans les années 1960.



Cet art s’inspire de la culture de masse et de la société de consommation. Ainsi les artistes du Pop Art représentent l’art comme un produit consommable : éphémère, bon marché et jetable. La publicité, les médias, la bande dessinée et la télévision vont être les principales sources d’inspiration de ce mouvement.



Le Pop Art est critiqué, à cause de son utilisation d’images du quotidien qui sont alors négligées voire méprisées. Mais aussi par l’utilisation répétitive de la sérigraphie qui permet de réaliser des séries d’œuvres et non plus une œuvre unique. Ainsi l’œuvre d’art acquière un nouveau statut. On passe de l’unique au multiple ; cela marque un grand changement par rapport aux idées classiques de l’art.






LES ARTISTES "POP ART" DE L'EXPOSITION



Roy Lichtenstein (1923-1997) réalise ses premiers tableaux avec des images tirées des bandes dessinées à partir de 1961. Le dessin est le plus souvent cerné d’un trait épais sur un fond de petits points serrés. Il utilise à la fois une trame et des aplats de couleurs.

Voir une des ses œuvres présente à l’expositionRouen Cathedral, Set 5

 

Andy Warhol (1928-1987) est une figure centrale du mouvement Pop Art. Il est considéré comme le Pope of the Pop (« Pape du Pop »). Mais avant d’être considéré comme un artiste Pop de grande renommée, il débute dans le milieu publicitaire, en 1949, comme dessinateur pour le magazine Glamour. On connaît son œuvre surtout par le procédé de la sérigraphie, qu’il a très souvent utilisé. Il utilise des célébrités de l’époque pour critiquer « l’american way of life » comme dans l’œuvre Liz #6 où il piège l’image de cette star en lui donnant une dimension artificielle.



L'ART MINIMAL

En savoir plus sur l'art minimal



L'art minimal est basé sur le principe de l'économie des moyens. L'intervention de l'artiste sur l'œuvre doit être réduit à son minimum.



L’art minimal est né dans les années 1960 aux États-Unis. On peut parler d’abstraction et de géométrisation. Cet art est plutôt mal reçu par le public, qui voit un terme réducteur dans le nom même du mouvement. C’est-à-dire un art réduit à des structures simples. La figure géométrique (carré, rectangle, triangle,…) tient une place très importante au sein de l’art minimal.



Une œuvre ne doit être ni décorative, ni monumentale. Les dimensions sont à taille humaine et les matériaux utilisés sont divers : le bois, l’acier, le néon, le feutre, la tôle, l’aluminium…L’art minimal est basé sur plusieurs principes : la répétition (la série), les combinaisons et les variations de formes abstraites. Les œuvres sont généralement monochromes.



 

LES ARTISTES "MINIMALISTES" DE L'EXPOSITION



Donald Judd (1928-1994) réalise à partir de 1965, des œuvres fixées aux murs constituées de plusieurs éléments, appelées « Stack » (pile). Les différents éléments sont placés à intervalles réguliers. Le premier élément, en partant du bas, est volontairement fixé non pas sur le sol mais légèrement au-dessus, car Donald Judd ne souhaite pas que l’on associe les « Stacks » à des colonnes.

Voir une des ses œuvres présente à l’expositionUntitled



Dan Flavin (1933-1996) a créé plus de sept cents œuvres d’art uniques à partir d’ampoules et de luminaires fluorescents. Ce matériau, qu’il introduit dans le monde de l’art en 1963, devient rapidement sa marque de fabrique. Il fait parti des premiers à avoir été qualifié de minimalistes.

Voir une des ses œuvres présente à l’expositionThe diagonal of may 25, 1963 

 

Sol LeWitt (1927 – 2008) pense qu’une idée peut suffire à constituer une œuvre d’art. Au milieu des années 1960, LeWitt élabore systématiquement un répertoire de formes géométriques. Ce répertoire va lui servir d’éléments de construction pour représenter lignes, formes, volumes et espaces. Intéressé par la production d’œuvres véritablement bidimensionnelles, LeWitt décide de dessiner dorénavant à même le mur. Chaque installation est temporaire, le mur étant repeint à la fin de chaque exposition.

Voir une des ses œuvres présente à l’exposition > Wall Grid (3X3)

 

Carl Andre (né en 1935), incite le spectateur à aborder les oeuvres depuis différents points de vue. Elles sont même conçues au départ pour que l’on puisse marcher dessus et les voir d’en haut. Dans l’œuvre Parisite, où deux bandes de cuivre croisées viennent animer l’architecture de la galerie, ou 13th PbFe Triangle (1987) avec sa bordure de plomb en dents de scie qui pénètre dans l’espace, Andre s’interroge sur la relation spatiale entre l’art et le spectateur.

 

Ellsworth Kelly (né en 1923) a élaboré son approche de la peinture lors de son séjour en France entre 1949 et 1954. Il s’inspire d’éléments de la nature ou d’architecture puis il utilise des photographies et des collages afin de créer des œuvres abstraites. Cité a été inspiré par un rêve de l’artiste. Dans Spectrum I (1953), ci-dessous, il explore le spectre des couleurs.



Ellsworth Kelly

Spectrum I

1953

Huile sur toile

153 x 153 cm

San Francisco Museum of Modern Art, The Doris and Donald Fischer collection at the San Francisco Museum of Modern Art, et Helen and Charles Schwab collection


 

Brice Marden (né en 1938) exécute ses œuvres en appliquant la peinture à distance à l’aide de longs pinceaux, puis en l’essuyant de près. On entrevoit également les traits « annulés » : recouverts de peinture claire, ils deviennent ce que l’artiste appelle des « figures fantômes ». Marden nous rappelle ainsi que nous regardons rarement vers l’avant sans nous retourner aussi vers le passé ;)

Voir une des ses œuvres présente à l’exposition > Cold Mountain 6 (Bridge)



L'EXPRESSIONNISME ABSTRAIT AMÉRICAIN

En savoir plus sur l’expressionnisme abstrait américain 



L’expressionnisme abstrait américain est le premier grand mouvement artistique des États-Unis d’Amérique.

Il se développe dans les années 1950-1960. Les artistes expérimentent une nouvelle forme de peinture dans laquelle ils s’expriment par le geste, la couleur et la matière.



Deux courants se développent :

Action Painting

Le geste est primordial dans ce courant qui attache une grande importance aux mouvements exécutés lors de la création de l’œuvre. Les artistes peuvent utiliser toutes sortes de techniques comme projeter la peinture ou encore l’égoutter sur la toile.

Colorfield

Contrairement à l’action painting, les artistes de ce nouveau mouvement expressionniste vont travailler avec des aplats de couleurs vives, supprimant toute profondeur dans leur toile.



LES ARTISTES DE L' "EXPRESSIONNISME ABSTRAIT AMÉRICAIN"

Philip Guston (1913-1980) est reconnu, depuis les années 50, comme l’un des plus grands peintres expressionnistes abstraits de la décennie. Les touches intenses de rose, de rouge et de blanc qui planent au centre de For M. (1955) sont emblématiques de ses toiles abstraites brillantes.

 

 

Philip Guston

Back View

1977

Huile sur toile

175,3 x 238,8 cm

San Francisco Museum of Modern Art, don de l’artiste


 

Richard Diebenkorn (1922–1993) est célèbre comme peintre figuratif, mais il est surtout connu pour ses toiles abstraites qui portent le nom de ville ou de quartier où il les a peintes.

Des œuvres comme Berkeley #23 et Berkeley #47 (ci-dessous) montrent des compositions variées et de riches effets de couleur.

 



Richard Diebenkorn

Berkeley #47

1955

©The Richard Diebenkorn Foundation / Photo SFmoma


 

Agnes Martin (1912-2004) cherche à traduire l’immatériel en formes visibles et concrètes. Ses tableaux sont toujours carrés et construits sur des combinaisons de lignes parallèles et perpendiculaires. L’artiste parvient à une étonnante richesse de tons, de textures et d’impressions optiques.

Voir une des ses œuvres présente à l’exposition > Falling blue

 

Alexander Calder (1898-1976) révolutionne l’art au début des années 1930 en introduisant le mouvement dans des peintures ou des sculptures jusque-là statiques. Cet art s’appelle « la cinétique ». Il crée des constructions murales ludiques, en forme de machines, connues sous le nom de « constellations » et de « tours », et des mobiles suspendus ou posés au sol, animés par les courants d’air ambiants.

Voir une des ses œuvres présente à l’exposition > Big Crinkly

 

Cy Twombly (1928-2011) crée des œuvres personnelles qui font directement référence à des paysages et des épisodes de l’histoire de l’humanité. Son immersion dans la vie italienne et ses nombreux voyages en Europe, en Afrique du Nord et au Proche-Orient vont alimenter son imagination et lui inspirer des œuvres comme Second Voyage to Italy (Second Version) (1962), qui évoque le voyage d’un héros classique, ou Untitled (Bacchus 1st Version IV) (2004), ci-dessous, qui illustre le dieu romain du vin et du plaisir.



Cy Twombly

Untitled (Bacchus 1st Version IV)

2004

Acrylique et crayon gras

265,4 x 200,7 x 5,08 cm avec cadre réalisé par l’artiste

The Doris and Donald Fisher Collection at the San Francisco Museum of Modern Art

©Cy Twombly Foundation

©SFmoma




HYPERRÉALISME



Ce courant apparaît aux États-Unis à la fin des années 60.

Le but des artistes est de reproduire la réalité en peinture à partir de leurs photos ou d’images de magazines. Chaque œuvre demande de longs mois de travail : les photos sont retravaillées, projetées et recopiées sur la toile ; parfois ils peignent directement sur le cliché.

Les « hyperréalistes » recherchent avant tout la neutralité et l’objectivité.



 

L'ARTISTE "HYPERRÉALISTE" DE L'EXPOSITION

 

Chuck close (né en 1940)

Les trois portraits présents dans l’exposition représentent des artistes, comme Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein et Agnes Martin. Chuck commence par prendre des photos de son modèle, parmi lesquelles il en choisit une qu’il divise en de multiples cellules à l’aide d’une grille. Puis, pendant de nombreux mois de travail, il peint à partir de cette grille le portrait correspondant à l’image. Son travail est d’autant plus remarquable que Chuck souffre d’une maladie qui l’empêche de reconnaître les visages.

 



Chuck Close

Agnes

1998

©Chuck Close, Courtesy Pace Gallery

©SFmoma / photo Ellen Page Wilson

Mots-clés
A lire aussi
Tout le magazine