Six hommes pour un roi
La décennie 1880-1890 a vu Rodin travailler « avec furie » selon ses propres mots, à la fois à La Porte de l’Enfer pour laquelle il modela des dizaines de corps, et aux Bourgeois de Calais. Dans un cas comme dans l’autre, il refusa de s’attacher à l’anecdote, qu’il s’agisse de la description des cercles de l’Enfer ou de l’épisode de la reddition de Calais en 1347, pour ne s’intéresser qu’aux sentiments qui animaient les personnages concernés.
Avec Les Bourgeois de Calais, Rodin prend le parti de mettre l’accent sur la notion de sacrifice collectif en présentant six personnages sur le même plan au lieu de se conformer au schéma pyramidal traditionnel – « qui immobilise», disait-il – visant à exalter un seul individu. Ils sont groupés autour d’Eustache de Saint-Pierre placé au centre de la composition, mais « chacun d’eux est comme isolé en face de sa conscience. Ils s’interrogent encore pour savoir s’ils auront la force d’accomplir le suprême sacrifice… Leur âme les pousse en avant et leurs pieds refusent de marcher. Ils se traînent péniblement, autant à cause de la faiblesse à laquelle les a réduits la famine, qu’à cause de l’épouvante du supplice… Et certainement, si j’ai réussi à montrer combien le corps, même exténué par les plus cruelles souffrances, tient encore à la vie, combien il a encore d’empire sur l’âme éprise de vaillance, je ne puis [que] me féliciter de n’être pas resté au-dessous du noble thème que j’avais à traiter».
Pour aller plus loin, consultez l'étude complète de l'oeuvre sur le site Histoire par l'image
Rodin. L'exposition du centenaire
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