Tour de France des musées nationaux - château de Saint-Germain-en-Laye

24 août 2015
Le Tour de France, vous connaissez ? Bien sûr, mais celui que nous vous proposons ne va pas sillonner les routes de France en vélo, mais vous faire découvrir le réseau des musées nationaux...

Parce que la vie culturelle ne se limite pas seulement à Paris, après les châteaux de Malmaison et Bois-Préau, continuons notre Tour de France des musées nationaux avec la treizième étape, le musée d'archéologie nationale, le château de Saint-Germain-en-Laye.





 

L'histoire du château...et du musée

Le château de Saint-Germain-en-Laye, résidence royale pendant plusieurs siècles, lieu de naissance de plusieurs souverains, a été restauré par Eugène Millet à partir de 1862.

Depuis cette date, à l’initiative de Napoléon III, il abrite le Musée des antiquités nationales, devenu Musée d'archéologie nationale en 2005.

Le château féodal

C’est vers 1122 que Louis VI le Gros fait construire un château fort, appelé le « Grand Châtelet », sur ce plateau de Laye alors recouvert de forêts. Louis IX, dit Saint Louis, agrandit ce château féodal, l’une de ses demeures préférées, par un ensemble de bâtiments : « le Petit Châtelet ». Entre 1230 et 1238, il fait élever la chapelle à l’écart des autres constructions. Un mur de protection entoure le tout.

En 1337, la guerre est déclarée avec l’Angleterre qui revendique le trône de Philippe VI de Valois. Les troupes du Prince Noir, le fils du roi d’Angleterre, incendient le village qui s’est peu à peu formé et le château lui-même en 1346. La chapelle est alors épargnée. Il faut attendre Charles V le sage pour voir les rois revenir à Saint-Germain.

Ce souverain, le plus riche d’Europe, fait raser les bâtiments incendiés et reconstruire, entre 1364 et 1367, un château à l’emplacement des murs de protection de saint Louis. La chapelle est alors raccordée au bâtiment. On ignore à peu près tout de ces constructions sauf que le donjon abritait « l’estude » du souverain.



Les grandes années

François Ier habite d’abord le château sans rien entreprendre. En 1539, il fait abattre la vieille bâtisse et en reconstruire une autre sur les fondations établies sous Charles V. Après sa mort en 1547, son fils Henri II continue les travaux suivant les mêmes plans. Pierre Chambiges dirigera les travaux.

En 1559, le château totalise une surface de 8 000 m2. On y trouve 55 logis, une salle de bal, 7 chapelles, une cuisine. Le sous-sol voûté du donjon renferme une prison. L’actuelle place du château, entourée de 5 corps de bâtiments (les communs) constitue la basse-cour. Au fond des douves, sèches, est aménagé un jeu de paume. Henri II fait construire, à l’extrémité de l’actuelle terrasse, le "Château Neuf" que terminera Henri IV. Les règnes d'Henri IV et de Louis XIII verront ce que l’on nomme dorénavant « le Château Vieux » abandonné aux enfants royaux et à leur domesticité.



En 1660, Louis XIV déserte le Château Neuf qui « prenait eau de toute part ». Il s’installe au Château Vieux dans lequel il fait effectuer quelques travaux d’aménagement intérieur. La Cour, qui se partage 63 appartements, vit ici à l’étroit. Un projet d’agrandissement est alors confié à Jules Hardouin Mansart qui, en 1680, enlaidit le bâtiment par l’adjonction de cinq pavillons d’angle (aujourd’hui disparus) qui ne seront jamais terminés. Le Nôtre dessine la terrasse qui domine la Seine. Chasse, comédies, promenades en galère sur la Seine, concerts et bals rythment les journées. Les dames en faveur cohabitent plus ou moins bien. La fameuse affaires des poisons se déroule en grande partie à Saint-Germain. Le 20 avril 1682, le roi quitte définitivement Saint-Germain pour Versailles, au grand désespoir des habitants.

Du château au musée

En 1689, Louis XIV offre l’hospitalité à son cousin jacques II Stuart, roi d’Angleterre exilé, et à sa famille. Les Jacobites resteront jusqu’en 1713.

La Révolution y installe une prison pour suspects. Puis, le château devient, au gré des événements : un hôpital pour le traitement des maladies contagieuses, une école de cavalerie sous Napoléon Ier, une caserne et enfin un pénitencier militaire sous Louis-Philippe.

En 1862, Napoléon III décide d’y installer le « Musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines ». Il confie la restauration de ce monument délabré à Eugène Millet , élève de Viollet-le-Duc. Aujourd’hui, les anciennes salles du château sont transformées en salles d’exposition (il n’y a plus aucun meuble) qui présentent des collections archéologiques, dont certaines parmi les plus riches au monde.

La cour intérieure du château, restaurée par Bernard Voinchet, architecte en chef, est l’une des plus belles cours de la Renaissance aujourd’hui visible. Des visites conférences sur l’histoire du château sont organisées pour le public individuel et pour les groupes.

La chapelle et la salle de bal

Rosace de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

La chapelle mesure 24 mètres de long sur 10 mètres de large. Ses fenêtres, fait unique dans la construction gothique, sont rectangulaires au lieu d’être ogivales dans leur partie supérieure. Les angles des croisées d’ogive sont décorées de sept têtes en ronde-bosse parmi lesquelles on reconnaît saint Louis et sa mère Blanche de Castille. Une rosace de 10 mètres carrés, autrefois « garnie de verres peints » occupe l’un des murs. C’est ici que Beaudoin II, empereur de Constantinople, cède à saint Louis en 1238, les reliques du Christ, et notamment la couronne d’épines, pour lesquelles sera élevée la sainte chapelle de Paris. Baptêmes des enfants royaux, légitimes et illégitimes, mariages royaux et princiers s’y enchaînent. Louis XIV y est baptisé, François Ier y épouse Claude de France en 1514....

À la mort de François Ier, la grande salle de bal, qui mesure plus de 500 m2, est encore à ciel ouvert. L’élément principal reste la cheminée monumentale ornée d’un motif en pierre où figure la salamandre, emblème du roi. La salle est inaugurée le 19 mai 1549 par le grand banquet que donne Henri II à l’occasion du baptême de l’un de ses fils. Louis XIV la transforme en « Salle des comédies » et l’équipe d’une formidable machinerie. Plus de 140 représentations en tout genre sont données dans cette salle considérée comme la plus grande de tout le royaume. Lully et Molière y connaissent leurs heures de gloire. En 1666, Louis XIV se produit lui-même dans le Ballet des Muses. Cette salle abrite aujourd’hui la salle d’archéologie comparée.

 

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