« Toutes les créatures viennent au monde pour suivre leur propre destin » Amadeo de Souza Cardoso

3 mai 2016
Apprenez à connaître un peu mieux "le secret le mieux gardé de l'art moderne". L'artiste portugais Amadeo de Souza-Cordoso est au Grand Palais jusqu'au 18 juillet 2016.

Domingos Rebêlo, Amadeo de Souza-Cardoso, Emmerico Nunes, Manuel Bentes (derrière), José Pedro Cruz mettant en scène la peinture de Vélasquez Los Borrachos, photographiés par Eduardo Viana, Paris, 1908 Fonds ASC-BA, ASC 03/01

Amadeo semble avoir été conscient très tôt de sa vocation d'artiste. Lorsqu'il suit le parcours universitaire d'architecture de Lisbonne voulu par son père, il s'ennuie dans la vision classique et académique dispensée par les professeurs, tout comme il ne s'épanouit pas aux cours d'architecture parisien de l'académie Julien qu'il juge insipides et qu'il quittera prématurément. D'un tempérament obstiné Amadeo parvient à embrasser une vie d'artiste, à l'encontre des volontés familiales. Il écrit à sa mère en 1907 : « Toutes les créatures viennent au monde pour suivre leur propre destin ». La vision d'un artiste insoumis apparaît lorsqu'il rejoint l'un de ses premiers ateliers à Paris et refuse d'être de corvée de transport de toiles. Par cet acte jugé orgueilleux et indiscipliné, il se fait renvoyer et cette réputation lui ferme la porte d'autres ateliers. Sociable, son atelier boulevard du Montparnasse devient un lieu d'échanges quotidien autour de la peinture et de la littérature. Il s'épanouit dans les cercles artistiques parisiens entouré de ses amis, la plupart sont des artistes portugais, avec lesquels il passe de nombreuses soirées notamment à la pension de Mme Friot, rue Delambre, où les chants et le fado résonnent toute la nuit.





Plus qu'amateur de musique, Amadeo est également un bon musicien et accompagne régulièrement les chanteurs sur sa guitare portugaise. Parmi les nombreuses photos de groupe conservées dans les archives, l'une d'entre elles, prise en 1908 par Eduardo Viana est la reconstitution burlesque du tableau de Velázquez, Los Borrachos où l'artiste apparaît grimé et costumé. José Pedro Cruz le décrit comme « un jeune homme au regard vif et intelligent, à l'esprit créateur et connaisseur, de nature enthousiaste...une vraie personnalité, un bon causeur qui exposait ses idées avec beaucoup de savoir et de sensibilité ». Mais au-delà de cette vie de bohème parisienne, il ressort principalement de sa correspondance l'image d'un travailleur acharné, passant ses nuits à lire et ses après-midi à fréquenter les galeries et les musées à la recherche de sa propre voie artistique. Il écrira d'ailleurs dans son ex-libris « Accomplir, c'est vaincre ».


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