« Tu seras peintre, mon enfant »
Son père, Louis, auquel elle était très attachée, était un pastelliste de renom admis à l’Académie de Saint-Luc. Disparu alors que Louise n’avait encore que douze ans, il avait eu le temps de reconnaître ses dons artistiques et de lui enseigner le maniement des instruments de l’art, et surtout les secrets de la peinture au pastel, sa propre spécialité. De manière prophétique, Louis Vigée aurait dit à sa fille : « Tu seras peintre, mon enfant, ou jamais il n’en sera. »
La jeune artiste eut tout naturellement ses proches pour premiers modèles, leur manifestant ainsi son affection, tout en perfectionnant sa technique. Sa mère, Jeanne Maissin, son frère, Étienne, puis plus tard l’épouse de celui-ci, Suzanne Marie Françoise, posèrent ainsi pour elle.
Le marchand de tableaux Jean Baptiste Pierre Le Brun, qu’elle épousa en 1776, certaines amies, telles Anne Rosalie Bocquet ou Marguerite Émilie Chalgrin, formèrent le cercle de l’artiste, et lui apportèrent soutien et admiration.