Constable

Le choix de Lucian Freud

Du 10 octobre 2002 Au 13 janvier 2003
Grand Palais, Galeries nationales
Description

{Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux et le British Council.}

Né en 1776 à East Bergholt dans le Suffolk, à une cinquantaine
de kilomètres de Londres, Constable a passé l'essentiel
de sa vie entre sa région natale, Londres, Salisbury et Brighton. Un
voyage dans le Nord de l'Angleterre, dans la région des Lacs,
a été la seule exception d'une vie particulièrement
sédentaire. Ces lieux ont été aussi les sujets de ses
peintures et un critique a pu dire que son oeuvre reflétait la
passion exclusive de Constable pour quelques paysages.

Pourtant rien de facile ni d'installé dans la vie de Constable.
Certes il naît dans la famille d'un meunier aisé et passe
une partie de sa jeunesse à travailler dans l'entreprise familiale.
Il connaît dès lors cette campagne autant pour l'avoir regardée
que pour l'avoir littéralement travaillée. Il réussit
à imposer à son père son désir de peindre et après
avoir pris quelques leçons auprès de peintres locaux, il part
pour Londres en 1799, où il devient l'élève de la
Royal Academy. En 1802, il montre une première oeuvre à
l'exposition de la Royal Academy. Pendant de longues années, ses
toiles ne rencontrent pour ainsi dire aucun succès et les quelques
tableaux qu'il arrive à vendre le sont à des amis comme
les Fisher, une famille de Salisbury auprès de laquelle il trouva toujours
un véritable réconfort.

Il se marie avec Maria Bicknell en 1816. Ce mariage tardif sera un mariage
heureux. Il s'achèvera trop vite par la mort de Maria en 1828.
Pendant ces années Constable trouva auprès de sa femme et de
ses enfants un réconfort que rendaient nécessaire les difficultés
qu'il rencontrait dans son métier de peintre.

La période de succès – un succès relatif quand
on le compare à celui de Turner à la même époque
– ne commence véritablement que dans les années 1820. Il
ne sera véritablement acquis qu'après l'exposition
de ses oeuvres à Paris et le triomphe qu'il y rencontra. Ce
succès tardif s'explique certainement par l'exigence extraordinaire
de Constable. Rarement un peintre aura aussi peu concédé à
la critique et au public. Sa vie se limitait strictement à son oeuvre,
sa famille et ses quelques amis.

Revenant sans cesse sur les mêmes motifs, tentant de rendre, soixante
ans avant les Impressionnistes, les infimes variations du temps sur un même
motif, il a littéralement révolutionné la peinture de
paysage en Europe. Son désir de vérité, l'absence
d'effets facilement séduisants furent un véritable choc
pour ses contemporains. On le comparait à un miroir qui reflétait
la vérité et ses défauts. Son attention aux nuages et
aux changements du ciel témoigne des préoccupations de son époque
mais aussi d'une volonté farouche de rendre avec science les beautés
de la Nature. Avec lui disparaissent les références à
l'histoire, à la mythologie et à la grande tradition de
Poussin et de Claude Lorrain. Son influence sur la peinture européenne
fut immense et les peintres de Barbizon, Paul Huet et Théodore Rousseau
notamment, devaient beaucoup à Constable.

Cette exposition était attendue depuis longtemps. Celui que Delacroix
appelait "le père de notre école de paysage" n'avait jamais
fait l'objet d'une grande rétrospective en France. On comprend
d'autant plus mal cet "oubli" que les Français ont toujours apprécié
Constable, même si les musées français conservent très
peu de ses oeuvres.

Fruit d'une étroite collaboration franco-anglaise, elle a été
conçue de manière tout à fait originale. En effet, c'est
le grand peintre britannique Lucian Freud, qui depuis longtemps se passionne
pour l'oeuvre de Constable, qui a établi la sélection
des tableaux et dessins présentés aux Galeries nationales du
Grand Palais (il a donné aussi un entretien sur le maître, retranscrit
au début du catalogue). De la génération de Bacon, dont
il fut l'ami, Lucian Freud (né à Berlin en 1922) est l'un
des artistes les plus fascinants de la seconde moitié du XXe
siècle. A côté des chefs-d'oeuvre dont la présence
est évidemment indispensable dans ce type d'exposition rétrospective,
le choix opéré par Lucian Freud met en lumière des aspects
négligés ou méconnus de l'oeuvre de Constable.
Le visiteur découvre ainsi, près des grands paysages qui ont
fait la réputation du peintre ({La charrette à foin}, la
{Vue de la Stour de Dedham, Le cénotaphe}, des différentes
versions de {La Cathédrale de Salisbury}…), un ensemble de
ses portraits et de ses dessins tel qu'il n'en a jamais été
présenté hors du monde anglo-saxon. L'exposition réunit
les grands tableaux définitifs, quelques grandes esquisses qui permettent
de suivre le travail de l'artiste, de petites esquisses faites en plein
air, des dessins et des aquarelles. Les plus grands musées du monde
ont prêté leurs chefs-d'oeuvre ainsi que des particuliers,
notamment David Thomson, le plus grand collectionneur vivant d'oeuvres
de Constable.

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