Gauguin – Tahiti

l'atelier des tropiques

Du 3 octobre 2003 Au 19 janvier 2004
Grand Palais, Galeries nationales
Description

{Cette exposition est organisée par la Réunion des musées
nationaux, le musée d'Orsay et le Museum of Fine Arts, Boston.
Elle sera présentée à Boston du 29 février au
20 juin 2004.}

{L'exposition est réalisée à Paris grâce
au soutien de LVMH/Moët Hennessy.Louis Vuitton et de Christian Dior.}

Il y a cent ans, le 8 mai 1903, mourait Paul Gauguin, isolé du
monde, dans sa {Maison du Jouir}, à Atuona, aux Iles Marquises.
Pour célébrer cet anniversaire, quelque cinquante ans après
la commémoration de sa naissance, au musée de l'Orangerie
en 1949, le musée d'Orsay, la Réunion des musées
nationaux et le Museum of Fine Arts de Boston rendent hommage à
celui qui, à la veille de sa mort, revendiquait "le droit de tout
oser".

En 1897, lors de son deuxième séjour à Tahiti, Gauguin
entreprit de peindre un grand tableau qu'il envisageait comme son
testament pictural : "Alors j'ai voulu avant de mourir peindre une
grande toile que j'avais en tête, et durant tout le mois j'ai
travaillé jour et nuit dans une fièvre inouïe. Dame,
ce n'est pas une toile faite comme un Puvis de Chavannes, études
d'après nature, puis carton préparatoire, etc…",
écrivit-il à son ami Daniel de Monfreid, poursuivant en
ces termes : "Tout cela est fait de chic, du bout de la brosse, sur une
toile à sac pleine de noeuds et rugosités, aussi l'aspect
en est terriblement fruste." En haut à gauche du tableau, dans
un large aplat de couleur jaune vif, il inscrivait : {"D'où
venons-nous? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?", }signant
ainsi{ }l'un de ses plus grands chefs-d'oeuvre. Quarante
ans plus tard, cette somme picturale, qui a d'abord appartenu au
collectionneur français Gabriel Frizeau, entrait dans les collections
du musée de Boston.

Pour la première fois depuis plus de cinquante ans, cette oeuvre
unique revient en France où elle sera entourée des huit
tableaux - {fragments-répliques }ou{ études,}
selon le mot de Thadée Natanson - qui avaient été
exposés avec elle à la galerie d'Ambroise Vollard en
1898.

Focalisée sur les deux séjours consécutifs de Gauguin
à Tahiti (1891-1893) puis aux Iles Marquises (1895-1903), l'exposition
remonte aux sources d'inspiration de {D'où venons nous
?} à travers les peintures et sculptures du premier voyage,
témoins de l'appropriation progressive de la culture polynésienne
par l'artiste, de sa quête du "sauvage", pour montrer ensuite
les prolongements de cette oeuvre-testament au cours des cinq dernières
années de sa vie tumultueuse. Autant de tentatives de réponses
aux questions que formulait Gauguin sur la création artistique
en donnant son titre au tableau de Boston : "Où commence l'exécution
d'un tableau, où finit-elle?", alors qu'il s'interrogeait
ainsi : "Au moment où des sentiments extrêmes sont en fusion
au plus profond de l'être, au moment où ils éclatent,
et que toute la pensée sort comme la lave d'un volcan, n'y
a-t-il pas là une éclosion de l'oeuvre soudainement
créée, brutale si l'on veut, mais grande et d'apparence
surhumaine?… mais qui sait quand au fond de l'être l'oeuvre
a été commencée?"

Autour de cette oeuvre-phare, centre même de l'exposition,
sont réunies une cinquantaine de peintures réalisées
au cours des deux séjours polynésiens de l'artiste
- parmi lesquelles on peut citer {Les ancêtres de Teha'amana}
(The Art Institute of Chicago), {Te nave nave fenua, Terre délicieuse}
(Ohara Museum of Art, Kurashiki, Japon), {Rupe Rupe, La cueillette des
fruits} (Musée Pouchkine, Moscou) - une trentaine de sculptures
et objets d'art (ces fameux "bibelots ultra sauvages" puisant aux
sources mêmes du primitivisme), plus d'une soixantaine d'oeuvres
graphiques (dessins, pastels, gravures et monotypes), ainsi que les manuscrits
majeurs de l'artiste, parmi lesquels {Noa Noa, L'Ancien culte
mahorie }et le {Cahier pour Aline.} Cet ensemble exceptionnel
sera situé dans le contexte ethnographique et artistique océanien
grâce à la présentation d'une quarantaine de
photographies (G. Spitz, G. Arosa, H. Lemasson…) et d'objets
polynésiens comparables à ceux que Gauguin avait pu voir
avant ou après son départ dans les mers du Sud.

Au total, plus de deux cents oeuvres provenant des musées et collections
privées d'Europe (Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne,
Italie, …), d'Amérique (Boston, Chicago, New York, Washington…),
de Russie et du Japon…