Claude Monet

ENFANCE DE MONET
LES PREMIERS PAYSAGES DE MONET
ÉTUDES ET SERVICE MILITAIRE
RENCONTRE AVEC CAMILLE
UN REFUGE EN ANGLETERRE
ENTRE ARGENTEUIL ET PARIS
EMMÉNAGEMENT AVEC ALICE
INSTALLATION À GIVERNY ET VOYAGE EN MÉDITERRANÉE
VOYAGE AUX PAYS-BAS
PASSAGE EN CÔTE D'AZUR
PEUPLIERS ET ACHAT DE LA MAISON DE GIVERNY
ROUEN ET SA CATHÉDRALE
LES PREMIÈRES NYMPHÉAS
RETOUR À LONDRES
AMÉNAGEMENT DU JARDIN ET PRODUCTION DES NYMPHÉAS
DEUX PASSAGES À VENISE
LA CATARACTE DE MONET ET LES PANNEAUX DÉCORATIFS
Repère-toi dans le temps
1840 - 1865
1865 - 1878
1878 - 1890
1890 - 1892
1896 - 1908
1908 - 1927
ENFANCE DE MONET
Claude Monet commence sa carrière artistique par la production de caricatures.

Oscar-Claude Monet naît en 1840 dans une famille de notables parisiens et habite dans la ville du Havre en Normandie. Son père, Claude-Adolphe Monet, était agent de commerce ou « propriétaire », aujourd’hui, nous dirions « homme d’affaires ». Sa mère, Louis-Justine Aubrée, fille d’un employé du ministère des Finances du roi Louis-Philippe, aime la culture et la vie en société. Oscar-Claude Monet, second enfant de la famille, a un frère, Léon-Pascal, de quatre ans son aîné. C’est leur mère qui a initié aux arts graphiques Claude Monet dès l'âge de 5 ans. À 10 ans, Oscar-Claude Monet suit des cours de dessin au collège communal et aime caricaturer les gens de son entourage, jusqu’à ce qu' il réussisse à les vendre; il a alors 15 ans. 

Œuvre représentée:
Auguste Renoir (1841 - 1919)
Portrait de Claude Monet, 1875
huile sur toile, 85 x 60 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Jean-Gilles Berizzi
LES PREMIERS PAYSAGES DE MONET
Les premiers paysages peints par Monet sont ceux du Havre.

Leur mère meurt hélas en 1857, alors que le jeune Oscar a 17 ans. Les deux frères partent vivre chez leur tante (la demi-sœur de leur père), Mme Lecadre. Amatrice de peinture et peintre amateur, elle pousse son neveu, dont elle perçoit les dons artistiques, dans la voie des beaux-arts. En 1858, alors que Claude Monet a 17 ans, il rencontre Eugène Boudin chez Graviez, un marchand d’art du Havre. Ce peintre, connu pour ses représentations des côtes du nord de la France, conseille Monet et l’initie à la peinture de plein air. Monet peint ses premiers paysages et, durant l’été, présente quelques toiles pour la première fois à l’exposition municipale du Havre.

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Vue prise à Rouelles, 1858.
huile sur toile, 46 x 65 cm
Marunuma Art Park
ÉTUDES ET SERVICE MILITAIRE
La vente des caricatures permet à Monet de partir à Paris.

À 18 ans et demi, en 1859, avec ses deux milles francs gagnés grâce à la vente de ses caricatures, Monet part pour Paris où il trouve un logement rue Pigalle. Il visite le palais de l’Industrie et le fameux Salon où il découvre les œuvres de Daubigny, de Corot, de Rousseau et de Monginot.
Il rencontre Gustave Courbet, Constant Troyon et Thomas Couture, tous peintres célèbres.

Claude Monet n’entre pas à l’École des Beaux-Arts comme le souhaite son père qui, déçu, lui coupe les vivres.
Il s’inscrit à l’Académie de Charles Suisse, située dans l’île de la cité, quai des Orfèvres, où il pouvait peindre d’après modèles. Là, il rencontre deux jeunes artistes : Camille Pissarro et Armand Guillaumin.

À 20 ans, en 1860, appelé, il doit partir deux ans au service militaire, en Algérie. Mais la fièvre typhoïde interrompt cette obligation et il est rapatrié au Havre où il reste en convalescence.

À 22 ans, en 1862, pendant ce séjour sur la côte normande, il rencontre Johan Barthold Jongkind, peintre néerlandais qui éduque l’œil de Monet et aura une grande influence sur son art.
Cette même année, Monet retourne à Paris avec la permission de son père. Il s’inscrit à l’atelier de Charles Gleyres, peintre académique où il rencontre ses futurs compagnons impressionnistes : Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille, ce dernier devient son ami et confident.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Coin d'atelier, 1861.
huile sur toile, 180 x 130 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
RENCONTRE AVEC CAMILLE
Monet ne tarde pas à rencontrer sa muse dont il peindra de nombreux portraits.

En 1865, il rencontre Camille Doncieux qui devient son amie et son modèle. Et avec qui, deux ans plus tard, il aura son premier enfant ; Jean.

En 1868, ils partent tous les trois pour Fécamp, en Normandie. Monet manque d’argent et a du mal à vendre ses tableaux. Ses amis lui viennent en aide en lui commandant des peintures.
Il revient vivre sur Paris et s’installe à Bougival où il épouse Camille en 1870.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Les Promeneurs, ou Bazille et Camille 1865.
huile sur toile, 93,5 x 69,5 cm
National Gallery of Art, Washington D.C
UN REFUGE EN ANGLETERRE
Claude Monet part en Angleterre et y trouve amis et inspiration.

Monet fait le choix de s’éloigner de Paris à la fin de l’été 1870, quand la France entre en guerre avec la Prusse (l‘Allemagne). Avec Camille, il part résider temporairement en Angleterre, où Monet rencontre le peintre américain James Abbott McNeill Whistler qui sera une grande source d’inspiration pour lui. Il y rencontre aussi le marchand d’art Paul Durand-Ruel avec lequel il entretiendra un lien professionnel fort durant toute sa vie. Monet peint six tableaux en l’espace de six mois, ce qui est inhabituellement peu pour lui. Il présente cependant un intérêt pour la tamise londonienne qui piquera son attention régulièrement puisqu’il en fera plus d’une centaine de représentations au fil de sa carrière artistique. De plus, il observe les œuvres de William Turner, le précurseur de l’impressionnisme dont il s'inspire. 
Lorsque le père de Monet meurt le 17 janvier 1871, il décide de ne pas rentrer en France pour assister à ses obsèques par peur du traitement qui sera fait à ceux qui, comme lui, ont quitté le pays lors de son entrée en guerre.

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
La Tamise à Westminster, 1871.
huile sur toile, 72.5 x 47 cm
National Gallery, London
ENTRE ARGENTEUIL ET PARIS
Monet est porté vers Argenteuil et ses courants d’eau.

La guerre prend fin en mai 1871. La famille Monet revient en France, en passant par la Hollande. À la fin de l’année 1871, elle s’installe à Argenteuil, une ville située au nord-ouest de Paris et qui était devenue un des lieux de détente favori des plaisanciers, amateurs de voile ou de canotage. Comme un banlieusard de nos jours, Monet fait le trajet en train entre Argenteuil et son atelier parisien.

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Les Coquelicots, 1873.
huile sur toile, 50 x 65 cm
Musée d'Orsay
photo © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
EMMÉNAGEMENT AVEC ALICE
Une propriété de Giverny attend la nouvelle famille de huit enfants de Monet et Alice.

En 1878, Camille et Monet ont un second fils : Michel. L’année suivante, Camille meurt. Monet est abattu par cette disparition trop précoce et vit quelque temps seul avec ses deux enfants puis décide de s’installer avec Alice Hoschedé, veuve d’Ernest Hoschedé collectionneur et ami de Monet. Il recompose ainsi une famille de huit enfants : les six enfants d’Alice et ses deux fils. 5 ans plus tard, après avoir vécu à Poissy, toute la famille Monet-Hoschedé va habiter définitivement à Giverny, dans une propriété de Haute-Normandie.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Camille sur son lit de mort, 1879.
huile sur toile, 90 x 68 cm
Musée d'Orsay
photo © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Patrice Schmidt
INSTALLATION À GIVERNY ET VOYAGE EN MÉDITERRANÉE
Renoir et Monet peignent le littoral méditerranéen.

Monet est désormais locataire de la maison de Giverny de 1883 à 1890, bordée d’un verger et d’un jardin potager, l’ensemble de la propriété s'étendant sur presque un hectare. 

Fin 1883, il se rend avec le peintre Renoir au bord de la mer Méditerranée où ils font ensemble le voyage de Marseille à Gênes et rendent visite à Cézanne à L’Estaque. Monet reprend ensuite seul la route du sud afin de se rendre à Bordighera et à Menton. Les paysages pittoresques l'inspirent. Il peint plus de trente toiles représentant notamment la vallée de la Nervia, ainsi que celle de Sasso.

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Les Villas à Bordighera, 1884.
huile sur toile, 115 x 130 cm
Musée d'Orsay

Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
VOYAGE AUX PAYS-BAS
La reconnaissance de l’art de Monet se fait outre-Atlantique.

En 1886, le marchand d’art Paul Durand-Ruel met en contact Claude Monet et le marché américain par le biais de l’American Art Association. Cette reconnaissance outre-atlantique favorise le développement du marché de l’art impressionniste en France et apporte une stabilité financière plus importante à Monet.

La même année, Monet retourne au Pays bas sur invitation de l’Ambassade, où il peint notamment de nombreux champs de tulipes de Hollande.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Champs de tulipes en Hollande, 1886.
huile sur toile, 66 x 82 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Franck Raux
PASSAGE EN CÔTE D'AZUR
L’artiste fait une nouvelle fois cap vers la méditerranée où il peint de nombreuses toiles.

Au début de l’année 1888 Monet retourne sur la Côte d’Azur -à Antibes, au château de la Pinède- où il réalise une trentaine de toiles inspirées des estampes japonaises. Dix sont vendus à Théo Van Gogh afin d’être présentés en galerie où elles rencontreront un grand succès.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Le Fort d'Antibes, 1888
huile sur toile, 65,4 x 81 cm
Musée des Beaux-Arts de Boston
PEUPLIERS ET ACHAT DE LA MAISON DE GIVERNY
Monet fait l'acquisition de la maison de Giverny et explore la production de séries.

Après avoir loué le lieu pendant plusieurs années, l’artiste achète la maison de Giverny en 1890. Il l’aménage d’un magnifique jardin avec un bassin aux nymphéas — décor idéal pour peindre en plein air — et d’un grand atelier où il peint ses grands formats et accroche ses toiles. Giverny est sa dernière demeure aujourd’hui visitée par un public venant du monde entier.

À partir de 1890 -année où il devient propriétaire de la maison de Giverny- il se concentre sur le paysage et cherche à saisir l’instant fugace, à capturer sur sa toile les phénomènes naturels passagers, l’immédiateté. Il travaille en plein air, mais va aussi utiliser son imagination, sa mémoire pour retravailler ses toiles en atelier. Il crée des séries d’un même motif dans lesquelles il expérimente ces recherches de l’effet de la lumière sur l’atmosphère et les matières.

En 1891, il travaille du printemps à la fin de l’automne sur la série de tableaux Les Peupliers, représentant l’évolution de ces arbres au fil des saisons. Il paie même le marchand de bois afin de retarder l'abattage de ses modèles. 

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Effet de vent, série des peupliers, 1891.
huile sur toile, 100 × 74 cm
Musée d'Orsay
Photo © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
ROUEN ET SA CATHÉDRALE
La cathédrale de Rouen, encore et encore.

En 1892 Monet continue sa production de séries en prenant cette fois pour modèle la cathédrale de Rouen. Il réalise des premiers travaux depuis la maison de Fernand Lévy, en face de la cathédrale. Ces premiers travaux ne plaisent cependant pas à Monet qui refuse de les montrer une fois retourné à Giverny. Un an plus tard, en 1893, il retourne à Rouen afin de produire des œuvres lui convenant mieux en se positionnant à deux endroits différents, toujours en face de la cathédrale.

 

Claude Monet (1840 - 1926)
Cathédrale de Rouen, le portail, soleil matinal harmonie bleue, 1866.
huile sur toile, 92.2 × 63 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Adrien Didierjean
LES PREMIÈRES NYMPHÉAS
L’artiste explore son jardin et en capture les lumières.

À partir de 1896 Monet se concentre sur son jardin afin de l’utiliser comme modèle sur ses toiles, mais aussi de l’aménager encore plus. Il érige par exemple un second atelier non loin de sa demeure. Il commence alors à peindre le pont japonais du bassin surplombant l’eau et les nymphéas.
 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte, 1899.
huile sur toile, 89.5 × 92.5 cm
Musée d'Orsay
Photo ©  RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Stéphane Maréchalle
RETOUR À LONDRES
Le parlement de Londres en série.

De 1899 à 1901, Monet effectue trois voyages à Londres pour rendre visite à son fils, Michel, qui y réside. Il y peint une série prenant pour modèle le Parlement de la ville qu’il entoure de brouillard dans chaque toile. Après un travail de retouche en atelier jusqu’en 1904, la série des Parlements de Londres est exposée en mai et juin 1904 et reçoit un immense succès.
 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Londres, le Parlement. Trouée de soleil dans le brouillard, 1904.
huile sur toile, 81.5 × 92.5 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay)
AMÉNAGEMENT DU JARDIN ET PRODUCTION DES NYMPHÉAS
La perspective se courbe et disparaît avec les choix esthétiques de Monet.

Monet passe beaucoup de temps à aménager et représenter son jardin dans ses toiles. En 1901, il fait agrandir l’étang de sa demeure en rachetant les terres situées de l’autre côté de la Ru ; le cours d’eau local qui traverse désormais sa demeure. Ces aménagements font évoluer ses toiles qui sont majoritairement consacrées aux nymphéas. Cependant, les œuvres qu’il produit lui conviennent peu et il repousse régulièrement l’exposition de Durand-Ruel jusqu’à ce qu’elle finisse par ouvrir en 1909 et soit un nouveau succès présentant une cinquantaine de toiles, datées de 1903 à 1908.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Le Jardin de l'artiste à Giverny, 1900
huile sur toile, 81.6 × 92.6 cm
Musée d'Orsay
Photo © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
DEUX PASSAGES À VENISE
Alice et Monet font un dernier voyage à Venise.

En automne 1908, Monet  et Alice, sa conjointe, font un voyage d’un mois en Italie où Monet réalise quelques ébauches seulement, mais qui lui donneront l’envie de revenir l’année d’après afin de réaliser d’autres travaux. Il réalise cette fois de nombreuses toiles qu’il reprendra dans son atelier qui seront livrés et exposés bien plus tard, en 1912. Il est difficile de travailler sur ces tableaux pour Monet, car Alice tombe malade en rentrant de Venise. Son état ne s’améliore pas et elle finit par décéder le 19 mai 1911.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Saint-Georges-Majeur au crépuscule, 1908-1912
huile sur toile, 65.2 × 92.4 cm
Musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay)
LA CATARACTE DE MONET ET LES PANNEAUX DÉCORATIFS
Les problèmes de vue de celui qui peignait ce qu’il voyait, sans tricher.

En 1912, une double cataracte est diagnostiquée chez Monet qui ne tient pas à se faire opérer malgré les conseils de ses proches, dont Clémenceau. Sa vue se dégrade au fil du temps jusqu’au mois de mai 1922 où l’ampleur de ses problèmes de vue l'empêche de travailler et le pousse à se faire opérer l'œil droit par Charles Coutela. L'opération améliore sa vue, mais trouble sa perception des couleurs. Suite à cela, Monet refuse catégoriquement de se faire opérer l'œil gauche. 
    C’est sur cette même période que Monet entreprend la réalisation d’un ensemble de panneaux décoratifs sur le thème des nymphéas, projet qui l’occupe jusqu’à la fin de sa vie. Le projet est encouragé par Clémenceau qui le poussera à réaliser ce travail sans prendre trop de retard. Monet contracte finalement une maladie pulmonaire puis est atteint d’un cancer du poumon, et meurt le 5 décembre 1926 dans l’après-midi. Les dix-neuf panneaux produits sont remis par Michel, son fils, à la direction des Beaux-Arts. L’architecte Camille Lefèvre termine l’installation des panneaux dans deux salles sous la supervision de Clémenceau et l’exposition “Claude Monet”  de 1927 ouvre ses portes.

 

Œuvre représentée:
Claude Monet (1840 - 1926)
Les Nymphéas, 1914
Paris, musée de l'Orangerie
Photographie
Musée de l'Orangerie
Photo © RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Gérard Blot / Hervé Lewandowski