Napoléon Bonaparte

Une enfance en Corse
Le collège d’Autun
L’école de Brienne
L’école militaire de Paris
La Révolution de 1789
Napoléon pendant La Terreur
Napoléon pendant La Terreur
Défendre la République
La Campagne d’Égypte (1798-1801)
La Campagne d’Égypte (1798-1801)
Prises de guerre
Prises de guerre
Prises de guerre
Vie privée de Napoléon
Vie privée de Napoléon
Vie privée de Napoléon
Le coup d’État (9 et 10 novembre 1799)- Premier consul
Le coup d’État (9 et 10 novembre 1799)- Premier consul
La paix intérieure
La paix intérieure
La paix extérieure
Le sacre de l’Empereur
Des guerres se succèdent aux guerres
Le système Bonaparte
La guerre d’Espagne
Changement d’impératrice
Changement d’impératrice
L’affaiblissement de l’Empire
L’ennemi aux portes de Paris
Le retour de la monarchie
Les Cent jours - Waterloo
Repère-toi dans le temps
1769-1778
1779-1788
1789-1794
1795-1799
1799 - 1803
1804 -1807
1808 - 1812
1813 - 1821
Une enfance en Corse
Le petit Napoléon Bonaparte naît le 15 août 1769, en Corse.

Sur la carte à droite, tu peux voir où cette île se trouve.
La Corse est une ancienne possession de Gênes, une république italienne. Peu de temps avant la naissance de Napoléon, Gênes vend la Corse à la France; l'île devient française le 15 mai 1768.

La famille Bonaparte (ou Buonaparte), issue de la noblesse italienne de Ligurie, parle alors l'italien. Napoléon naît le 15 août 1769. Après son frère Joseph, il est le deuxième enfant d’une grande fratrie de 8 enfants.
Ses parents, Charles de Buonaparte et Maria-Letizia Ramolino, ne sont pas très riches, après 1768, son père arrive à maintenir son titre de noblesse. Dès lors, les Bonaparte appartiennent à la petite noblesse française.
Être noble offre des avantages, comme celui de pouvoir inscrire ses enfants dans de prestigieuses écoles militaires.

Regarde ci-dessus, c’est la maison dans laquelle Napoléon grandit. Léonard-Alexis Daligé de Fontenay peint ce tableau 28 ans après sa mort

Illustration:
Léonard-Alexis Daligé de Fontenay (1813-1892)

Maison natale de Napoléon Ier à Ajaccio, 1849
huile sur toile, 65.4 x 92.4 cm
Musée d'Orsay, Paris, France.

 

Le collège d’Autun
Aidé par le Comte Marbeuf, un ami de la famille, les parents Bonaparte obtiennent des bourses d’étude pour leur fils ainé Joseph et leur cadet Napoléon.

Le petit Napoléon quitte sa famille à l’âge de 9 ans. Il est destiné à l’école militaire de Brienne et son frère au Séminaire d’Aix.
Avant d’intégrer leurs formations respectives, les deux garçons passent quelques mois au collège d’Autun (Bourgogne), ce qui leur permet d’apprendre le français. Après 3 mois, Napoléon obtient ses examens de langue et s’apprête à partir pour Brienne (Champagne).
La sculpture ci-dessus représente le futur empereur à 11 ans. Mais attention, l’artiste n’a jamais rencontré Napoléon, il ne s’agit pas d’un portrait ressemblant !
 

Illustration
Eugène Jean-Baptiste-Claude Guillaume (1822-1905)
Napoléon Bonaparte en 1780
sculpture en plâtre, 70 x 45 cm
Rueil-Malmaison, châteaux de Malmaison et Bois-Préau.
Photo © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Franck Raux

 

L’école de Brienne
Au sein de l’école militaire de Brienne, le petit Napoleone di Buonaparte découvre un système très élitiste.

En Corse, le père de Napoléon s’est élevé dans l’échelle sociale, mais à Brienne, Napoléon est méprisé car il bénéficie d’une bourse. Il subit également des railleries à cause de son accent très prononcé.

 

Le petit Corse lit beaucoup. Il est très bon dans toutes ses matières et obtient ses examens en 1784. Il souhaite intégrer la marine mais, à 15 ans, il est trop jeune ! Napoléon décide alors de poursuivre ses études à l’École militaire de Paris et se spécialise dans l’artillerie.

 

Et ses frères et sœurs ? Son petit frère Lucien prend sa place à l’école de Brienne. L’ainé Joseph, rechigne à une carrière religieuse et décide lui aussi de suivre une formation militaire. Leurs sœurs ont la chance de suivre des études à l’Académie de Saint-Cyr.

 

La sculpture en bronze ci-dessus est encore une fois un portrait posthume, c’est-à-dire réalisé après la mort de Napoléon. Elle est offerte à la ville de Brienne par le neveu de Napoléon 1er, Napoléon III, Empereur des français de 1852 à 1870.

 

Le jeune Napoléon est représenté debout (portrait en pied) dans l'uniforme du collégien de Brienne. Regarde bien son geste : sa main droite est glissée dans l'ouverture de son gilet, c'est à cela que l'on sait qu'il s'agit de Napoléon. C'est un geste devenu célèbre; on dit que ce geste est iconique. Napoléon empereur souffrait, à la fin de sa vie, d'un cancer de l'estomac et se soulageait en plaçant sa main sur l'endroit de sa douleur. 

Illustration
Louis Rochet (1813-1878)
Napoléon Bonaparte à l'école de Brienne (1769-1821), 1857
sculpture en bronze, 168 x 53 x 51,5 cm
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

L’école militaire de Paris
À la fin de l’année 1784, Napoléon découvre Paris et sa nouvelle école luxueuse.

L’adolescent est toujours en retrait de ses camarades issus de familles encore plus riches que celles des collégiens de Brienne ! Napoléon ne se laisse pas intimidé, il suit assidûment ses cours et se montre bon élève.

L’estampe ci-dessus est un portrait posthume de Napoléon à l’École militaire de Paris. L’artiste Charles Toussaint l’imagine élaborant déjà des stratégies militaires.

Malheureusement, au début de l’année 1785, le père de Napoléon décède... En tant qu’ainé, Joseph retourne en Corse s’occuper des affaires familiales. Pendant ce temps, son cadet poursuit ses études.

Il obtient son diplôme en un an, deux fois plus rapidement que la plupart des élèves ! À 16 ans, il est nommé second lieutenant de l’artillerie royale. Napoléon profite des années qui suivent pour prendre des permissions très longues et revoir enfin sa famille en Corse.


Illustration
Charlet Nicolas Toussaint (1792-1845)
Bonaparte à l'École Militaire de Paris (1783), milieu du 19e siècle
estampe, Rueil-Malmaison
châteaux de Malmaison et Bois-Préau.
Photo © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Gérard Blot

 

La Révolution de 1789
La Révolution française (1789-1799) est un événement important de l’Histoire de France. Elle dirige la carrière de Napoléon vers un tournant exceptionnel.

Au 18e siècle, la société française, organisées en 3 ordres (la noblesse, le clergé et le tiers-états), est très inégalitaire. Le tiers-état et le bas clergé paient des impôts et la noblesse aucun. Durant les années qui précèdent la Révolution française, le pouvoir royal est endetté et la population souffre de famine. De nouvelles idées émergent.

En 1789, les représentants du peuple sont convaincus qu’il faut plus de liberté et d’égalité. Ils renversent le roi Louis XVI et imposent des idées nouvelles.


Constitués en Assemblée nationale,ils reconnaissent et déclarent les droits de l’homme et du citoyen et bien d’autres réformes en faveur de l’égalité. Les nobles perdent leurs privilèges. Attention, ces nouveaux droits ne concernent pas encore les femmes !


Ce moment important de l’histoire de France est représenté, ici, par le peintre Jacques-Louis David.Les élus qui lèvent le bras font le Serment du Jeu de Paume : ils jurent de ne pas se séparer avant d’avoir écrit une constitution. Il s’agit d’un texte qui établit le système politique du pays.


La France a désormais un nouveau régime politique : la République.

 

Illustration
Jacques Louis David (1748-1825) 
Le Serment du jeu de Paume, le 20 juin 1789, après 1791
huile sur toile, 65 x 887 cm
Paris, Musée Carnavalet
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Napoléon pendant La Terreur
Napoléon, promu capitaine, jure allégeance à la Révolution et sert la jeune République.

L’homme représenté ci-dessus s’appelle Maximilien de Robespierre. C’est un des révolutionnaires les plus radicaux qui gouvernent le pays. Il met en place la Terreur, une période durant laquelle des milliers de personnes sont exécutées. Même le Roi et la Reine!

C’est une période troublée et le pays est très divisé. En 1793, la ville de Toulon se révolte et demande de l’aide au gouvernement anglais. À ton avis, qui reprend la ville et devient un héros ? Napoléon, bien sûr !

Sur le tableau suivant, tu peux observer le siège de la ville, peint par Siméon Fort. À 24 ans, Napoléon réussit son premier exploit militaire en faveur de la République. On le nomme général de brigade !

Robespierre est exécuté six mois plus tard. Comme Napoléon avait pris son parti, sa chute a des conséquences négatives sur sa carrière jusqu’à la fin de l’année 1795.

Illustrations
Jean Michel Moreau, le Jeune (1741-1814)
Portrait de Maximilien de Robespierre (1758-1794)
aquarelle, Versailles, Musée Lambinet.
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz

Siméon Jean Antoine Fort (1793-1861)
Vue panoramique du siège de la ville et du port de Toulon, 1842, détail
huile sur toile
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.

Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Défendre la République
Après la période de la Terreur, vient la période du Directoire (26 octobre 1895-10 novembre 1799). Le gouvernement est instable.

Un jour, les royalistes s’insurgent. Ils veulent le retour d’un roi. Un homme politique nommé Paul Barras (1755-1829)demande à Napoléon d’intervenir. C’est l’occasion pour lui de revenir en scène ! Il fait tirer à l’artillerie sur la foule. Les royalistes tombent.

Bonaparte obtient le commandement de l’armée d’Italie où il affronte l’Autriche. Il y gagne plusieurs batailles. Sur la carte, les flèches t'indiquent son trajet. Dans cette peinture, le peintre Antoine-Jean Gros (1771-1835)  met le général Bonaparte en valeur, il le montre traversant le pont d’Arcole (bataille d'Arcole : 15 au 17 novembre 1796)encourageant ses troupes à le suivre. En réalité, Napoléon, bousculé dans la charge, tombe du pont dans les marais où il risque de se noyer. Pour en savoir plus sur le tableau, clique ici.

Grâce à la propagande, il devient très populaire. Ce succès agace le Directoire. En Italie, il négocie aussi des traités tout seul et sans l’avis du gouvernement ! Pour écarter ce jeune officier ambitieux qui pourrait vouloir trop de pouvoir, on lui confie le commandement de l’armée d’Orient.

Illustration
Antoine-Jean, baron Gros (1770-1835)
Bonaparte au Pont d’Arcole, 1796-1801
huile sur toile, 130 x 94 cm
Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

La Campagne d’Égypte (1798-1801)
L’ennemi le plus puissant de la France, c’est l’Angleterre. Napoléon va tenter la conquête de l’Égypte pour les affaiblir.

Pourquoi envahir l’Égypte ? La flotte française n’est pas assez forte pour attaquer directement l’Angleterre. Le but de la conquête est de trouver un moyen plus court pour se rendre en Asie et contrer les Anglais en matière de commerce. Observe la carte pour y voir plus clair !

En 1798, le général Bonaparte part pour l’Égypte. Le pays est alors soumis aux Turcs ottomans. La campagne débute avec de grandes victoires, comme la Bataille des Pyramides représentée ci-dessus par Louis-François Lejeune (1775-1848.

Mais, le 1er août 1798, les Anglais détruisent la flotte française ancrée dans la baie de la presqu'île Aboukir, près d'Alexandrie. Napoléon se retrouve coincé en Égypte ! Il y entame de nombreuses réformes et modernise le pays. Au gré de ces batailles, il ne fait preuve d’aucun scrupule vis-à-vis des prisonniers ou de ses propres soldats blessés ou malades.

Sa conquête du Moyen-Orient s’achève avec une défaite à Saint-Jean d’Acre (21 mai 1799). Après ce dernier épisode désastreux, Napoléon Bonaparte s’échappe précipitamment et rentre en France. L’image suivante est une caricature anglaise qui se moque du général : sur sa barque, Napoléon se vante d’avoir vaincu les Turcs tout en abandonnant son armée !

Illustrations
Louis-François, Baron Lejeune (1775-1848)
Bataille des Pyramides, 21 juillet 1798, 1806 

huile sur toile, 180 x 258 cm
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.

Photo ©  Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï

James Gillray (1757-1815) dit J. Kent
Democratic Courage, 1800
aquatinte, 13,9 x 12,8 cm
Paris, Musée de l’Armée.
Photo © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l'Armée

Traduction de la légende : "Bonaparte désertant son armée en Égypte, par peur des Turcs, après s’être vanté qu’il les éliminerait tous."

Prises de guerre
Des savants accompagnent les soldats en Égypte. Ils profitent de la conquête pour étudier le patrimoine antique.

Revenons un peu en arrière.

Dans les années qui suivent la Révolution de 1789, les généraux français comme Napoléon profitent de leurs conquêtes pour saisir les objets d’art de l’ennemi et les envoyer à Paris.

Observe l’image ci-dessus et la suivante : il s’agit de deux points de vue différents sur le même sujet. La première estampe est française. Elle met en scène l’arrivée triomphale de tous ces objets en France. La deuxième est une caricature anglaise. Elle dénonce le pillage de ces mêmes objets.

En Égypte, c’est pareil. Napoléon part avec 160 savants ! Ils mettent au jour le patrimoine de l’ancienne civilisation égyptienne. On rassemble, on étudie… Les Français veulent tout amener en France. Seulement à la fin de la campagne, les Anglais saisissent une partie de ces objets. Aujourd’hui, ces trésors du patrimoine égyptien sont encore en France ou en Angleterre, comme la Pierre de Rosette que tu peux voir ci-dessus. Grâce à cette pierre, on a pu traduire les hiéroglyphes !

Tout au long de cette histoire, garde en tête que ces prises de guerre continuent. On apporte des œuvres d’art par milliers à Paris depuis toute l’Europe !

Illustration
Pierre-Gabrielle Berthault (1737-1831)
Entrée triomphale des monuments des sciences et des arts en France, Paris, 1798
estampe, 22.9 × 30.8cm
Washington, Musée national de l'air et de l'espace.

Licence Creative Commons

George Cruikshank  (1792–1878)
« Saisir les reliques italiennes », publié dans La vie de Napoléon, 1814, ed. Thomas Tegg
Paris, Musée de l’Armée.
Photo © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais

Égypte ancienne
Pierre de Rosette, 196 av. J-C
granodiorite grise et rose, 12,3 x 28,4 x 75,7 cm
Londres, British Museum.
Photo © The Trustees of the British Museum

Vie privée de Napoléon
L’ascension de Napoléon est étroitement liée à son réseau de relations. Il se sert aussi de sa famille pour créer des alliances.

Quand il rentre d’Égypte, Napoléon retrouve sa femme Joséphine. Et oui, nous n’en avons pas encore parlé mais Napoléon est marié depuis 3 ans. Qui est cette femme ? Elle s’appelle Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie. Napoléon préfère l’appeler Joséphine.

Regarde, c’est elle sur le portrait ci-dessus. Elle est née en Martinique dans une famille très riche. Elle a deux enfants d’un premier mariage, Eugène et Hortense. Napoléon fait sa rencontre en 1796 et l’épouse juste avant son départ pour l’Italie. Il est très amoureux !

Sa famille corse est également très importante pour lui. Ses frères, Joseph, Lucien et Louis s’impliquent dans les domaines politiques ou militaires. Et ses sœurs Élisa et Pauline signent des mariages avec des personnages importants.

Les personnes qui l’entourent vont l’aider dans sa quête du pouvoir.

Illustrations
Baron François Pascal Simon Gérard (1770-1837), Joséphine de Beauharnais, Impératrice des Français en 1805, huile sur toile, 211 x 131 cm, Rueil-Malmaison, châteaux de Malmaison et Bois-Préau.
Photo © RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Yann Martin

Portraits re-dessinés des sœurs et frères de Napoléon (2 images).
© Rmn-GP/DPN,2021
Le coup d’État (9 et 10 novembre 1799)- Premier consul
Malgré un bilan en Égypte mitigé, la foule célèbre le retour de Napoléon. La propagande a su faire de lui un héros ! Avide de pouvoir, il organise un coup d’État.

Avec l’aide d’un homme appelé Sieyès et l’intervention de son frère Lucien, Napoléon organise la chute du Directoire. Une nouvelle constitution est écrite, c’est la quatrième en 10 ans !

Les deux images ci-dessus représentent le coup d’État de façon très différente. L’une est un tableau posthume au service de la propagande officielle. L’autre est une caricature anglaise se moquant de la situation française. Saurais-tu dire laquelle est la caricature et laquelle est le tableau glorifiant Napoléon ?

Suite au coup d’État, la République est gouvernée par 3 consuls. Napoléon est fait Premier consul de la République. Il possède en réalité la quasi-totalité des pouvoirs : il est à l’origine des lois, il affaiblit le débat parlementaire et les élections, il fait appel au peuple.

Petit à petit, il va accroître son pouvoir et ses privilèges, amenant progressivement l’avènement de l’Empire.

Illustration
François Bouchot (1800-1842), Le Dix Huit Brumaire, 10 novembre 1799. Bonaparte au conseil des Cinq-Cents à Saint-Cloud, 1840, huile sur toile, 421 x 400 cm, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo ©  RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP

James Gillray, dit J. Kent (1757-1815), Democratic Honor, 1800, aquatinte, 13,8 x 12,8 cm, Paris, Musée de l’Armée.
Photo © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l'Armée

Traduction de la légende : "Bonaparte renverse la République française qui l’a employé et qui l’a formé au commandement."

La paix intérieure
La France est toujours très divisée. Napoléon doit stabiliser le pays avant de poursuivre les conflits avec les autres pays d’Europe.

D’un côté, le premier consul prend des mesures en faveur de la paix :

  • Il accorde le pardon aux aristocrates qui avaient fuit le pays après la Révolution (ce qui fait plaisir aux royalistes) ;
  • Il rétablit la liberté religieuse, fortement restreinte durant la Terreur, et clarifie les relations entre la République et l’Église (ce qui fait plaisir au clergé) ;
  • Il met en place le Code Civil, dans lequel on retrouve les droits acquis durant la Révolution de 1789 (ce qui fait plaisir aux révolutionnaires).

Et de l’autre, Napoléon met en place un régime autoritaire avec de fortes régressions :

  • De nombreux journaux sont supprimés et la presse est contrôlée ;
  • Il met en place une propagande très forte ;
  • Il rétablit l’esclavage dans les colonies françaises.

Tout ceci s’accompagne de réformes économiques et administratives, comme la création de la Banque de France ou l’institution des préfets. Ces derniers mettent en œuvre les décisions du gouvernement dans chaque département.

De nouveau, tu peux t’amuser à comparer les deux œuvres ci-dessus : l’une une caricature anglaise et l’autre est un tableau français officiel. Les deux représentent le Premier Consul !

Illustrations

Gillray James (1757-1815), dit J. Kent
Democratic glory, 1800
aquatinte, 13 x 12,7 cm
Paris, Musée de l’Armée.
Photo © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l'Armée

Traduction de la légende : "Bonaparte, Grand Consul de France, recevant l’adoration des Jacobins, des flatteurs et des parasites."

Baron Antoine-Jean Gros (1771-1835)
Bonaparte Ier consul, 1802
huile sur toile, 227 x 149 cm
Paris, Musée de la Légion d'Honneur.
Photo © RMN-Grand Palais / Gérard Blot

La paix extérieure
Durant cette période, Napoléon renforce la position de la France en Europe.

Jacques-Louis David fait partie des artistes servant la propagande de l’État. Il représente ici le Premier Consul à cheval traversant les Alpes en 1800. Ce moment précède la Bataille de Marengo qui oppose la France à l’Autriche. Victorieux, Napoléon signe un traité de paix avantageux pour la France.

Pendant ce temps, l’Angleterre, aidée par l’Empire ottoman, déloge l’armée française d’Égypte. Napoléon veut l’isoler. Il oblige les autres pays à suspendre leur commerce avec l’Empire britannique. La situation débouche sur un traité de paix signé à Amiens en 1802.

Petit à petit, Napoléon fait de la France la première puissance en Europe. Il neutralise la Prusse, vainc l’Autriche, soumet le nord de l’Italie et la Belgique. Observe la carte : c’est la situation française à la fin du Consulat, en 1804.

Évidemment, aucune puissance européenne n’accepte avec plaisir la contrainte française. La paix sera de courte durée.

Illustration
Jacques Louis David (1748-1825)
Bonaparte, Premier consul, franchissant les Alpes, au mont Saint-Bernard, le 20 mai 1800, 1803
huile sur toile, 2685 x 2243 cm
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Thomas Garnier

Le sacre de l’Empereur
Être consul à vie ne suffit pas à Napoléon. Pour stabiliser le gouvernement et augmenter son pouvoir, il devient Empereur.

Le sacre se déroule à la fin de l’année 1804. Le Premier Consul devient empereur des Français (et roi d’Italie quelques temps plus tard). Napoléon 1er a désormais tous les pouvoirs. L’opposition politique qui existait encore durant le Consulat n’est plus possible avec la nouvelle constitution.

Le peintre Jacques-Louis David représente le moment où l’Empereur pose la couronne sur la tête de son épouse Joséphine. Il met l’accent sur le faste de l’évènement. Le tableau présente toute une galerie de portraits et l’artiste rajoute même certaines personnes qui n’étaient pas présentes ! Pour en savoir plus sur le tableau, clique ici.

Illustration
Jacques-Louis David (1748–1825) et Georges Rouget (1783–1869)
Sacre de l'Empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, entre 1808 et 1822
huile sur toile, 610 x 971 cm

Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

 

Des guerres se succèdent aux guerres
Les guerres reprennent. L’Angleterre réunit une forte coalition : elle comprend la Russie, l’Autriche, Naples, la Suède et plus hésitante, la Prusse.

En 1805, l’armée française subit des défaites en mer mais se montre puissante sur terre. Le tableau ci-dessus représente la victoire d’Ulm, une des victoires de Napoléon les plus connues avec celle d’Austerlitz. L'Empereur prépare ses batailles en amont. Elles sont rapides et coordonnées.

Après l’Autriche et Naples, l’armée française vainc la Prusse. Ces conquêtes permettent à Napoléon d’organiser l’isolement de l’Angleterre !

Au début de l’année 1807, la France affronte la Russie en Pologne. Les victoires sont françaises mais les pertes humaines sont considérables. Les soldats souffrent non seulement des combats mais aussi des longues marches et des maladies. Les populations locales subissent également les déplacements de l’armée. En l’absence de ravitaillement suffisant, elles endurent les pillages des soldats.

Observe la carte à droite de l'écran : les pays contre lesquels se bat l'Empire français sont en vert. Ils sont nombreux, ne trouves-tu pas ?

Illustration
Charles Thévenin (1764-1838), Napoléon Ier recevant la soumission d’Ulm, 20 octobre 1805, entre 1806 et 1815
huile sur toile, 260,5 x 392 cm
Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

Le système Bonaparte
Pour asseoir son emprise sur l’Europe, Napoléon place toute sa famille sur les trônes du continent.

Ses petits frères Louis et Jérôme sont placés à la tête de la Hollande et de la Westphalie. Son ainé Joseph gouverne Naples avant d’obtenir le trône d’Espagne. Sa sœur Caroline, mariée à Joachim Murat récupère le royaume de Naples, une fois Joseph parti pour l’Espagne.

Napoléon n’oublie pas ses enfants adoptifs, nés du premier mariage de Joséphine : Eugène est vice-roi d’Italie et Hortense règne en Hollande aux côtés de son mari Louis, le frère de Napoléon.

Bien évidemment, ces nouveaux souverains doivent obéir aux ordres de leur frère empereur. Ils doivent appliquer le Code Civil et mettre en place les mêmes administrations qu’en France. Parfois, Napoléon leur dit même avec qui ils doivent se marier !

Avec l’aide de sa famille régnante, l’empereur met en place un « blocus continental » contre l’Angleterre. Il exige de tous les pays soumis qu’ils ne commercent plus avec elle. Même la Russie s’y est engagée.

Illustration
La famille impériale sur les trônes d’Europe
© Rmn-GP/DPN/multimédia, 2021

La guerre d’Espagne
Au début de l’année 1808, Napoléon destitue le roi espagnol et écarte l’héritier du trône. Il donne la couronne d’Espagne à son frère Joseph.

En mai 1808, une révolte éclate à Madrid. Les insurgés attaquent les soldats Français. Il faut dire que l’Espagne est soumise depuis 13 ans ! L’artiste Francesco de Goya représente, ici, la répression violente qui suivit. Les civils espagnols à gauche du tableau sont exécutés par les soldats français à droite.

>Malgré la répression, les Espagnols refusent toujours le nouveau roi Joseph. Aidé par l’Angleterre, la guérilla inflige à la France ses premières défaites.

Pendant ce temps, l’Autriche, qui a appris de ses échecs et modernisé son armée, entre en guerre. Elle perd face à Napoléon mais fait subir de gros dégâts à l’armée française.

Si tu veux voir où se situent tous ces évènements, observe la carte à droite de l'écran !

Illustration
Francisco José de Goya y Lucientes (1746-1828)
Le Trois mai 1808, 1814
huile sur toile, 268 cm x 347 cm
Madrid, Museo Nacional del Prado.

Licence Creative Commons

Changement d’impératrice
En France, on s’inquiète de la succession de Napoléon. Il n’a toujours pas d’enfant avec Joséphine, donc pas d’héritier !

Comme sa maitresse tombe enceinte de lui, l’Empereur a la preuve qu’il peut avoir des enfants. Le problème de fertilité vient de son épouse. Ils divorcent durant l’hiver 1809-1810.

Napoléon décide d’épouser la fille de l’Empereur d’Autriche, Marie Louise. Le mariage est représenté ci-dessus par Georges Rouget. Cette décision lui permet de garantir la paix entre les deux nations et d’intégrer une des familles régnantes les plus anciennes d’Europe. Évidemment, on ne demande pas son avis à la jeune fille de 18 ans, contrainte d’épouser l’Empereur âgé d’une quarantaine d’années !

En 1811, la nouvelle impératrice met au monde un garçon, le nouveau roi de Rome. Ils sont tous les deux représentés sur le tableau suivant.

Illustrations
Georges Rouget (1783-1869), Le mariage de Napoléon Ier avec Marie-Louise dans le salon carré du Louvre, 1810, huile sur toile, 190,5 x 185 cm, Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

François, baron Gérard (1770-1837), Marie-Louise, impératrice des Français (1791-1847) et le roi de Rome, 1812, huile sur toile, 240,5 x 163 cm, Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (détail).
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

L’affaiblissement de l’Empire
Entre 1810 et 1812, les choses se compliquent pour Napoléon.

C’est une période économique très dure. Le chômage augmente dans toutes les villes. Les récoltes de 1810 et 1811 sont mauvaises.

Pendant ce temps, l’Angleterre est toujours puissante, ce qui agace beaucoup Napoléon. Pire, la Russie ne respecte plus le blocus ! L’Empereur décide d'entrer en guerre contre elle.

La campagne de Russie de 1812 est un terrible échec. Regarde la carte à droite de l'écran, tu peux suivre le chemin de l'armée de Napoléon 1er. L’ennemi applique une stratégie défensive pour répondre à son talent offensif. L’armée russe recule, évite les gros combats et les français s’épuisent petit à petit. Comme le montre le tableau ci-dessus, la plupart des soldats meurent loin du champ de bataille dans le froid glacial de l’hiver.

Pour couronner le tout, la situation en Espagne ne s’arrange pas. Et à Paris, un homme nommé Malet profite de l’absence de l’Empereur pour tenter un coup d’État !

Illustration
D’après Henri-Félix-Emmanuel Philippoteaux (1815-1884)
Épisode de la campagne de Russie, 1848
huile sur toile, 98 x 110 cm
Paris, Musée de l’Armée.
Photo © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Fuzeau

L’ennemi aux portes de Paris
Une nouvelle coalition prend forme, rassemblant l’Angleterre, la Russie, la Prusse et bientôt l’Autriche ! Face à la menace, l’Empereur rassemble une nouvelle armée.

Au printemps 1813, Napoléon part combattre les Russes et les Prussiens en Allemagne. Au début, les victoires sont françaises. Mais mauvaise nouvelle pour Napoléon : l’Autriche rentre en guerre ! Il est désormais en minorité numérique sur les champs de bataille. En octobre, son armée est vaincue.

Pendant ce temps, les problèmes se multiplient :

  • En Espagne, les Anglais battent les dernières troupes françaises. L’ex-roi Joseph Bonaparte abandonne son trône.
  • En France, la colère gronde. Les impôts augmentent pour payer la guerre et les soldats sont recrutés de plus en plus jeunes.
  • En Hollande et en Italie, on se rebelle contre l’occupation française. Les insurrections sont évidemment soutenues par les Anglais.

La coalition n’attend pas la fin de l’hiver. En janvier 1814, les combats se déplacent en France. Il leur faut 3 mois pour atteindre Paris. Rapidement le Sénat décide de destituer Napoléon. Enfin, le 13 avril, l’Empereur abdique. Le tableau ci-dessus représente le moment où Napoléon fait ses adieux à ses troupes.

Observe la carte à droite de l’écran, tous les évènements s’y trouvent !

Illustration
Antoine Alphonse Montfort (1802-1884), d’après Horace Vernet
Adieux de Napoléon à la Garde impériale dans la cour du Cheval-Blanc du château de Fontainebleau, 20 avril 1814
Huile sur toile; 
 97,5 x 130 cm
Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux

Le retour de la monarchie
Les pays vainqueurs décident des conditions de la paix : Napoléon est exilé à l’île d’Elbe ; sa femme et son fils obtiennent l’exil à Vienne ; les frontières de la France sont réduites.

Le roi Louis XVIII, représenté ci-dessus, monte sur le trône de France. C’est le frère du roi Louis XVI, arrêté et exécuté à la Révolution. Et oui, pas de Louis XVII ! Celui-ci est mort sans avoir régné.

Le roi met en place une politique modérée. Seulement certaines décisions inquiètent le peuple. Et si on perdait les droits obtenus avec la Révolution de 1789 ?

À la fin de l’année, les nations d’Europe organisent le Congrès de Vienne. Il s’agit de prendre des décisions à propos des territoires pris à Napoléon (et il y en a beaucoup !). Des représentants de chaque pays viennent défendre leurs intérêts. La France réussit à s’imposer dans les grandes décisions. En fait, sa position dans la politique européenne n’est pas si terrible !

Soudain une nouvelle arrive aux oreilles de tous les souverains d’Europe : Napoléon s’est enfuit de l’île d’Elbe !

Illustration
Robert-Jacques-François-Faust Lefèvre (1755-1830)
Louis XVIII, roi de France (1755-1824), 1816
huile sur toile, 292 x 217 cm
Versailles. Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Les Cent jours - Waterloo
Napoléon débarque en France en mars 1815. Il rassemble des troupes à chaque ville qu’il traverse, il se renomme Empereur et marche sur Paris !

Le roi Louis XVIII fuit la capitale. Napoléon en profite pour reprendre sa place ! Débute alors la période dite des « Cent jours » : l’Empire ressuscite durant… tu l’as deviné, environ 100 jours.

Évidemment, le reste de l’Europe refuse son retour. Anglais, Hollandais, Prussiens s’apprêtent à venir le déloger. L’Empereur réunit une petite armée et marche sur la Belgique. Son but est de gagner une grosse bataille pour pouvoir négocier avec ses ennemis en position de force.

Mais tout ne se passe pas comme prévu. Le 18 juin 1815, l’armée de Napoléon est décimée à Waterloo. Des années plus tard, le peintre Andrieux représente cette bataille en peinture. Comme tu peux l’observer, l’armée française n’est pas vraiment mise en valeur.

Son retour a de graves conséquences pour la France. Le pays, ramené à des frontières plus réduites, doit payer des indemnités et subir l’occupation des troupes étrangères.

Bonaparte abdique. Il  est exilé à Sainte-Hélène, une île de l’Atlantique Sud. Il y meurt 6 ans plus tard, en 1821.

Illustration
Clément-Auguste Andrieux (1829-1880)
Bataille de Waterloo, 18 juin 1815, 1852
huile sur toile, 110 x 193 cm
Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

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