L’art à plein régime : la machine à dessiner de Jean Tinguely au Grand Palais
Inventeur de machines aussi drôles qu’imprévisibles, Jean Tinguely a fait de la mécanique un art vivant. Certaines de ses créations sont visibles en ce moment au Grand Palais, dans l’exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten, jusqu’au 4 janvier 2026.
Jean Tinguely, Méta-matic no 17, 1959. Fer et bois peints, papier, encre, latex, moteur à carburant, 330 × 170 × 190 cm, Moderna Museet, Stockholm. Donation des Amis du Moderna Museet, 1965
Une machine à dessiner et à penser l’art autrement
Après de premiers essais vers 1955, l’artiste suisse met au point ses Méta-matics, de drôles de “machines à dessiner”, en 1959. Le principe ? Déléguer à la machine l’acte de dessiner, selon toutes sortes de configurations, en fonction de la manière dont elle est animée.
L’une des plus impressionnantes, la Méta-matic n°17, est actuellement exposée au Grand Palais. Construite en fer et bois peints, dotée d’un moteur à carburant, elle avançait toute seule en déroulant des centaines de mètres de papier. Sur ce ruban blanc apparaissaient alors des tracés hasardeux, aussitôt découpés par des ciseaux mécaniques.
Avec humour et invention, Tinguely interroge ce qu’est un artiste : peut-on déléguer à une machine le geste créatif ? En donnant vie à ces sculptures, il bouscule les certitudes, transforme la création en performance et fait de la mécanique un véritable langage poétique.
Présentée lors de la première Biennale de Paris en 1959 la Méta-matic n°17 est devenue une œuvre emblématique, conservée depuis au Moderna Museet de Stockholm.
Jean Tinguely, L’Enfer, un petit début, 1984, métal, objets et matériaux divers, moteurs électriques, 370 × 920 × 700 cm, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris.
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