L’exposition est organisée par la Rmn-Grand Palais, le Museum of Modern Art de San Francisco et le Metropolitan Museum of Art de New York.
Elle est présentée du 21 mai au 6 septembre 2011 au San Francisco Museum of Modern Art, et du 1er février au 3 juin 2012 au Metropolitan Museum of Art de New York.

Vidéo de Telerama.fr : visite guidée avec le metteur en scène Ludovic Lagarde.

{Leurs pieds nus sont chaussés de sandales delphiques, Ils lèvent vers le ciel des fronts scientifiques.} Apollinaire [à propos des Stein], octobre 1907

D’origine américaine, les Stein s’installent à Paris au début du XXe siècle : Gertrude, écrivain d’avant-garde, avec son frère Léo, rue de Fleurus ; Michael, l’aîné, avec son épouse Sarah, rue Madame. Premiers acheteurs de Matisse et de Picasso, ils accueillent chez eux toute l’avant-garde artistique et constituent ainsi une des plus étonnantes collections d’art moderne.
L’exposition revient sur l’histoire de cette famille hors norme. Elle éclaire l’importance de son patronage pour les artistes et montre comment elle a contribué à imposer une nouvelle norme en matière de goût dans l’art moderne, à travers : le regard de Léo sur les sources de la modernité, ainsi que ses échanges avec les intellectuels de l’époque ; l’amitié de Gertrude avec Picasso ; son écriture poétique et le cubisme ; les liens de Sarah avec Matisse ; les collaborations entre Gertrude et les artistes dans les années 20 et 30…
Cette importante manifestation réunit un ensemble exceptionnel d’œuvres des différentes collections des Stein : Renoir, Cézanne, Picasso, Matisse, Manguin, Bonnard, Vallotton, Laurencin, Gris, Masson, Picabia….
Le parcours articulé en huit sections permet d’apporter un éclairage sur chacun des membres de la famille : Leo, Sarah et Michael et enfin, Gertrude.

I The Big Four : Manet, Renoir, Degas, Cézanne, piliers de l’art moderne.

Léo Stein, jeune américain fasciné par l’art européen, s’installe à Paris en 1902 et construit son regard à travers des échanges avec des théoriciens et des historiens de l’art tels que Berenson et les expositions du Paris du début du siècle - éducation du regard qui le guidera pour construire sa propre collection selon une esthétique spécifique : Manet, Degas, Renoir et Cézanne constituent le socle fondateur de l’art moderne.

II La tradition classique à l’épreuve de la modernité.

Léo, rejoint par sa sœur Gertrude puis par son frère Michael et son épouse Sarah, est à l’origine de leurs premières acquisitions qui ressortent d’un goût pour une modernité classique dans la lignée de Manet et de la grande peinture italienne : Manguin, Vallotton, Maurice Denis, les Picasso de la période bleue et rose. Il rassemble un ensemble étonnant autour du thème classique du nu allongé – parmi lesquels le chef d’œuvre de Matisse le {Nu bleu, souvenir de Biskra} – autant de réminiscences pour Leo du schéma prégnant de la Vénus d’Urbin revisité par l’{Olympia} de Manet.

III La révélation « fauve », salon d’Automne 1905.

Léo achète {La Femme au chapeau}, toile de Matisse qui a fait scandale au Salon d’Automne de 1905. Une acquisition emblématique de l’audace de la collection Stein, placée sous le signe de l’avant-garde.

IV Les « Samedis des Stein».

Michael et Sarah Stein habitent avec leur fils Allan au 58 de la rue Madame tandis que Gertrude et Leo sont installés au 27 rue de Fleurus. Ces deux lieux deviennent des salons prisés du Tout-Paris artistique : étrangers de passage, intellectuels et artistes parisiens s’y pressent afin de voir surtout les œuvres des deux champions de la collection – Matisse et Picasso.
Braque, Apollinaire, Picabia, Duchamp, Man Ray, Gris, Laurencin, Masson, mais aussi les écrivains américains, Hemingway, Sherwood Anderson, Fitzgerald… s’y croisent et y découvrent La Joie de vivre et le {Nu bleu de Biskra} de Matisse, {Le Garçon au cheval} et {Les Trois Femmes} de Picasso, le {Portrait de Madame Cézanne} de Cézanne et les tableaux de Renoir ou de Gauguin.

V Matisse. Une collection sensible et complète.

Sarah et Michael Stein se lient à Matisse et seront les premiers grands défenseurs de son art. Ils réunissent avant guerre une collection exceptionnelle. Sarah le convainc d’ouvrir une académie où elle suit les cours du maître aux côtés de nombreux artistes étrangers. Elle soutient Matisse dans sa volonté d’expliciter son art à travers écrits et enseignement. En 1914, les Stein acceptent de prêter dix-neuf de leurs plus belles toiles à Berlin pour une exposition dans la galerie de Fritz Gurlitt. La guerre bloquera leurs œuvres en Allemagne, qui ne seront jamais récupérées. Ils s’installent en 1928 dans une villa qu’ils font construire par Le Corbusier, à Garches, jusqu’en 1935 alors qu’ils décident de rejoindre les Etats-Unis face à la montée des périls fascistes.

VI Gertrude Stein et Picasso.

Gertrude Stein, dont Picasso se propose de faire le portrait en 1906, se découvre une véritable amitié avec le peintre. C’est à ce moment-là qu’elle commence l’écriture de son ouvrage monumental {The Making of Americans}, profondément marquée par la peinture de Cézanne, notamment le {Portrait de Femme} acheté chez Vollard, et les échanges avec Picasso. Préoccupés tous deux par la question du réalisme et de l’objet, chacun élabore une écriture relativement hermétique – l’une, littéraire, fondée sur la répétition, et l’autre, picturale, sur la décomposition des volumes.
Ainsi, Gertrude et son frère accompagnent Picasso pendant l’aventure de la genèse des {Demoiselles d’Avignon}, acquérant un carnet d’études exceptionnel et le grand tableau, {Nu à la serviette} (1907).
Lorsque le frère et la sœur se séparent en 1913, Gertrude continue d’acheter des toiles cubistes de Picasso.

VII Années 1920 – 1930 : le Post-Cubisme et les Néo-Romantiques.

Après la guerre, les artistes que les Stein ont soutenus sont devenus très célèbres, et leurs cotes, inaccessibles. Gertrude Stein, proche de Kahnweiler, soutient toutefois dans les années 1920 la production « post-cubiste » de Gris, Braque, Masson… Alors que Léo s’est installé en Italie, Michael et Sarah sont rentrés à San Francisco, Gertrude partage son temps entre Paris et sa maison dans l’Ain, à Bilignin ; elle défend un groupe de jeunes peintres, les Néo-humanistes, Francis Rose, Bérard, Tchelitchew, mais aussi la production tardive de Picabia, les « Transparents » et les peintures hyperréalistes. Elle disparaît en 1946 non sans avoir assisté à l’émergence d’une nouvelle abstraction informelle, avec les toutes premières œuvres d’Atlan.

VIII Gertrude Stein, Portraits et Hommages.

Depuis son engagement auprès de la Croix rouge américaine avec sa compagne Alice Toklas pendant la guerre, elle est devenue une figure populaire, célébrité qui ne fait que croître avec la publication en 1933 de {L’Autobiographie d’Alice Tokla}s. Ses portraits (Vallotton, Cecil Beaton, Man Ray, Jo Davidson, Jacques Lipchitz, Dora Maar, Marcoussis, Picabia, Rose, Tchelitchew, Nadelman…) sont nombreux et contribuent à la construction d’un mythe.

Commissaire

:
Cécile Debray, conservateur, Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou, Paris

Mécènes

L’exposition est réalisée avec le soutien de State Street

Et bénéficie du soutien d’Aurel BGC

Partenaires








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