Une exposition coproduite par la Rmn et le Centre Pompidou.

La Figuration narrative n’a jamais été un mouvement proclamé comme tel. Elle est née de l’action du critique d’art Gérald Gassiot-Talabot et des peintres Bernard Rancillac et Hervé Télémaque qui, en juillet 1964, organisent ensemble au Musée d’art moderne de la Ville de Paris l’exposition {Mythologies quotidiennes}.

Au moment même où le Pop Art triomphe à la Biennale de Venise (avec le Grand Prix de peinture attribué en juin 1964 à Rauschenberg) et s’impose en Europe, l’exposition {Mythologies quotidiennes} réunit 34 artistes (dont Arroyo, Bertholo, Bertini,
Fahlström, Klasen, Monory, Rancillac, Recalcati, Saul, Télémaque, Voss…) qui, comme leurs homologues américains, placent la société contemporaine et ses images au coeur de leurs oeuvres.

Quelques mois plus tard, le Salon de la Jeune Peinture est bouleversé par l’arrivée en force de jeunes peintres (Aillaud, Arroyo, Cueco, Recalcati, Tisserand…) qui se fixent l’objectif de faire à nouveau de l’art un outil de transformation sociale.
Force attractive, la figuration narrative rassemble ainsi au cours des années 60 des peintres venus d’horizons esthétiques ou géographiques différents (tels les premiers nommés mais aussi Adami, Erró, Fromanger, Stämpfli, la Coopérative des Malassis…) qui, travaillant à partir de l’image photographique ou cinématographique, de l’imagerie publicitaire, de la bande dessinée ou même de la peinture classique, aboutissent à des oeuvres qui détournent la signification première de ces représentations pour en révéler des sens inattendus, suggérer d’autres narrations, montrer leurs implications politiques.

Au cours de ces années, la figuration narrative se démarque ainsi de la neutralité sociale de l’Ecole de Paris comme du formalisme du Pop Art américain et dénonce les aliénations de la vie contemporaine.
L’effervescence de la fin des années 60 favorisera d’ailleurs l’engagement des plus militants des peintres de ce mouvement dans la vie politique et, particulièrement, dans les événements de mai 68 à Paris.

Regroupant plus de cent peintures, objets ou films, l’exposition {Figuration narrative. Paris, 1960-1972} est conçue comme une exploration des sources du renouveau figuratif qui marque l’histoire de l’art des années soixante à Paris.

Leur rassemblement, que l’on peut considérer comme le plus à même de rappeler l’inventivité de ces années fondatrices, permet de saisir le climat d’apparition de ces oeuvres. Suivant un parcours mettant en valeur les thématiques majeures qui ont inspiré la plupart de ces artistes, l’exposition se divise en sections nettement distinctes :

1) Aux origines de la Figuration narrative (Prémices)
2) L’exposition « Mythologies quotidiennes » (1964)
3) Objets et bandes dessinées
4) L’art du détournement
5) La peinture est un roman noir
6) Une figuration politique.

Commissariat

Jean-Paul Ameline, conservateur général du Patrimoine au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Bénédicte Ajac, attachée de conservation au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou

Scénographie

Laurence Le Bris

Jean-Paul Ameline, né en 1948, professeur d’Histoire-géographie dans l’enseignement secondaire de 1969 à 1982, est conservateur des musées de France depuis 1982.
Nommé au Centre Pompidou (Musée national d’art moderne) en 1984, il s’est particulièrement attaché à l’étude de l’art des années d’après–guerre (1945-70) dans le cadre du service des collections historiques.
Il a été également le commissaire ou le co-commissaire de plusieurs expositions organisées au Centre Pompidou (ou à partir de la collection du Centre Pompidou) dont :
« Picasso et le Rideau de Parade », 1986
« Daniel Spoerri » (rétrospective), 1990
« Manifeste, Une histoire parallèle », 1993
« Face à l’Histoire, L’artiste moderne devant l’évènement historique, 1933-1990) », 1996
« Robert Delaunay, de l’Impressionnisme à l’abstraction », 1999
« Denise René l’intrépide », 2001
« Nicolas de Staël », 2003
« Rauschenberg/Combines », 2006
« Paris du monde entier (l’artiste étranger à Paris, 1900-2005) » à partir de la collection du Centre Pompidou, au National Art Center de Tokyo (exposition inaugurale), 2007.

Bénédicte Ajac
1978 : Centre Pompidou, Présidence : assistante pour les Relations Internationales.
1985 : Musée national d’art moderne : Documentaliste pour les expositions « Qu’est-ce que la sculpture moderne ? » 1986, « L’époque
la mode la morale la passion » 1987
Co organisatrice de l’exposition « Constantin Brancusi » 1995
Commissaire de l’exposition « Duchamp-Villon » 1999 à Rouen dans le cadre des expositions hors les murs du Centre Pompidou
2000 : Attachée de conservation au Musée national d’art moderne,
Co-commissaire des expositions : « Nicolas de Staël » 2003;
« David Smith » 2006 (auteur de la chronologie dans catalogue) ;
« Robert Rauschenberg » 2006- 2007
Commissaire avec Jean-Paul Ameline de l’exposition « Figuration narrative Paris 1960-1972 » 2008,
Directrice d’ouvrage pour le catalogue « Donation Daniel Cordier » 2005
Auteur de notices dans les catalogues des « Collections historiques et contemporaines du Musée

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Press release

Narrative Figuration was never proclaimed as a movement as such. It grew out of the initiative of art critic Gérald Gassiot-Talabot and artists Bernard Rancillac and Hervé Télémaque who worked together in July 1964 to set up the exhibition {Mythologies quotidiennes} at the Paris Museum of Modern Art.

At a time when Pop Art was triumphing at the Venice Biennale (Rauschenberg was awarded first prize for painting in June 1964) and generally making its presence felt in Europe, {Mythologies quotidiennes} brought 34 artists (Arroyo, Bertholo, Bertini, Fahlström, Klasen, Monory, Rancillac, Recalcati, Saul, Télémaque, Voss…) who, like their American counterparts, put contemporary society and its images at the core of their work.

A few months later, the Salon de la Jeune Peinture was disrupted by the mass arrival of young artists (Aillaud, Arroyo, Cueco, Recalcati, Tisserand…) who had set themselves the goal of making art once more a tool for social change.
Narrative figuration was a powerful force, attracting painters from very different artistic and geographical backgrounds in the 1960s (those mentioned above, but also Adami, Erró, Fromanger, Stämpfli, la Coopérative des Malassis…) who, working from images taken from photography or film, advertising, comic strips or even classical painting, produced works which twisted the original significance of these images and gave them unexpected meanings, suggested other narratives and highlighted their political implications.

Over these years, Narrative Figuration set itself apart from the social neutrality of the Paris school and the formalism of American Pop Art and denounced all forms of alienation in contemporary life. The effervescence of the late sixties led the most militant painters in the movement to take an active part in politics and, in particular, in the events of May ‘68 in Paris.

Bringing together over one hundred paintings, objects or films, {Narrative Figuration Paris, 1960-1972} is an exploration of the sources of the figurative revival which marked the history of art in the sixties in Paris.
The exhibition, which can be seen as the best way to remind the public of the inventiveness of these founding years, reconstitutes the creative environment of these works, which were sparked by the cultural and social ferment of the sixties. Following a dynamic circuit focusing on the major themes common to most of these artists, the exhibition is divided into clearly separate sections :

1) The Origins of Narrative~Figuration
(Prémices)
2) The exhibition {Mythologies quotidiennes}~~(1964)
3) Objects and Comic Strips
4) The Art of diversion
5) Painting is a Detective Novel
6) A politic figuration

Curators

Jean-Paul Ameline, General curator of Patrimony at the Musée national d’art moderne Centre Pompidou
Bénédicte Ajac, associated curator at the Musée national d’art moderne Centre Pompidou

Exhibition design

Laurence Le Bris

Comunicado

La Figuración narrativa nunca ha sido un movimiento proclamado como tal. Nace bajo la actuación del crítico de arte Gérald Gassiot-Talabot y de los pintores Bernard Rancillac y Hervé Télémaque que, en julio de 1964, organizan juntos en el Museo de arte moderno de la Ciudad de París la exposición {Mythologies quotidiennes}.
En el mismo momento en el que el Arte Pop triunfa en la Bienal de Venecia (con el Gran Premio de pintura otorgado en junio de 1964 a Rauschenberg) y se impone en Europa, la exposición {Mythologies quotidiennes} reúne a 34 artistas (incluidos Arroyo, Bertholo,
Bertini, Fahlström, Klasen, Monory, Rancillac, Recalcati, Saul, Télémaque, Voss…) que, como sus homólogos americanos, sitúan a la sociedad contemporánea y a sus imágenes en el corazón de sus obras.

Pocos meses más tarde, el Salón de la Joven Pintura causa una gran conmoción por la llegada masiva de pintores jóvenes (Aillaud, Arroyo, Cueco, Recalcati, Tisserand…) que se fijan por objetivo hacer nuevamente del arte una herramienta de transformación
social.
Fuerza atractiva, la figuración narrativa reúne de este modo, a lo largo de los años 60, a pintores procedentes de horizontes estéticos o geográficos diferentes (tales como los nombrados anteriormente, pero también Adami, Erró, Fromanger, Stämpfli, la Coopérative des Malassis…) que, trabajando a partir de la imagen fotográfica o
cinematográfica, de los iconos publicitarios, del cómic o, incluso, de la pintura clásica, realizan obras que desvían el primer significado de dichas representaciones para revelar otros sentidos inesperados, sugerir otras narraciones o mostrar sus compromisos políticos.
Durante estos años, la figuración narrativa se desmarca de este modo, tanto de la neutralidad social de la Escuela de París, como del formalismo del Pop Art americano, y denuncia las alienaciones de la vida contemporánea. La efervescencia de finales de los años 60 favorecerá, por otro lado, el compromiso de los pintores más militantes de este
movimiento en la vida política y, en particular, en los acontecimientos de Mayo del 68 en París.

Con más de cien pinturas, objetos o películas, la exposición {Figuración narrativa. París, 1960-1972} está diseñada como una exploración de las
fuentes de la renovación figurativa que marca la historia del arte de los años sesenta a París.
Su agrupación, que podemos considerar como la más apropiada para rememorar la inventiva de estos años iniciales, permite captar el clima de la aparición de estas obras. Siguiendo un recorrido dinámico que pone de relieve las principales temáticas que inspiraron a la mayoría de dichos artistas, la exposición se divide en secciones obviamente distintas :

1) Los orígenes de la Figuración narrativa (Prémices)
2) La exposición {Mythologies quotidiennes} (1964)
3) Objetos y cómics
4) El arte del desvío
5) La pintura es una novela negra
6) Una figuración política

Comisariado

Jean-Paul Ameline, conservador general del Patrimonio en el Museo
nacional de arte moderno, Centro Pompidou
Bénédicte Ajac, agregada de conservación en el Museo nacional de arte moderno, Centro Pompidou

Escenografía

Laurence Le Bris