Les films du vendredi 12h : "Marie-Antoinette" (2006)
Les films du vendredi 12h : "Marie-Antoinette" (2006)
Venez assister gratuitement à la projection du film "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola ce vendredi 18 décembre à l'auditorium du Grand Palais. Mais avant cela, un avant-goût de ce que vous allez voir...
16 декабря 2015
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Dans le film de Sofia Coppola, Marie Antoinette cesse d’être une figure désincarnée. Sous les traits de Kirsten Dunst, la princesse autrichienne, future et dernière reine de France, s’anime. Elle se pare de bijoux et de perruques insensées, elle s’habille du regard et se déshabille des mains. Il y a dans les yeux de la jeune femme la même détresse que celle qui habitait autrefois les adolescentes mélancoliques de Virgin Suicides (1999). La même langueur qui hantaient les postures de Bill Murray dans le très bon Lost in translation (2003).
Si Sofia Coppola respecte l’histoire dans les grandes lignes, celles définies par les historiens, elle prend cependant plaisir à la réécrire, à l'aune de sa propre contemporanéité. Siouxsie and the Banshees, The Strokes, New Order, Aphex Twin… Au moment de sa sortie, la bande-son a eu droit à un joli 7,6/10 pour sa chronique sur Pitchfork. Pourquoi ? Car le long-métrage qui souleva les cœurs des journalistes à Cannes est avant tout un produit générationnel. Des sons qui la rythment aux couleurs qui la peignent, cette toile mouvante est celle d’une personne bien définie. La cinéaste pose son empreinte partout, sans vergogne.

L’aspect historique est ici bien présent, simplement plus décoratif, toujours hors champ, quasi irréel. Il orchestre sans jamais réellement s’impliquer. Élisabeth Vigée Le Brun est présente, la mère, Marie-Thérèse d'Autriche, aussi, tout comme le comte de Fersen. Mais ils ne sont que des figures, certains acteurs de sa vie, d’autres décisionnaires de son destin. La douceur et l’amertume existentielles de cette reine déchue sont présentes dans chaque plan. Au milieu de cet océan d’abondance et de luxe demeure un sentiment d’emprisonnement que rien ne parvient à chasser.
Marie Antoinette est avant tout une quête initiatique, une biographie subjective que l’on se plaît à revivre en contemplant nous aussi, le soleil qui se lève au-dessus d’existences où la fortune prend le pas sur le libre arbitre.
Annabelle Gasquez
Informations pratiques sur la séance :
Vendredi 18 décembre à 12h à l'auditorium du Grand Palais.
L’entrée à l’auditorium est gratuite.
Invitation disponible au téléchargement
Entrée par l'accès coupe-file à partir d'une heure avant le début de la manifestation. Ouverture de l'auditorium 15 minutes avant la manifestation. Cette invitation sera acceptée jusqu'à 5 minutes avant le début de la séance.