Élisabeth Louise Vigée Le Brun et la concurrence féminine
Avec les années, les deux rivales s’acheminèrent vers la perfection. On loua Vigée Le Brun pour la beauté de sa technique et de ses innovations chromatiques et le caractère vivant de ses compositions (poses, costumes, accessoires, décors). Quelques commentateurs attribuèrent à Labille-Guiard un pinceau moins flatteur, louant un style plus vigoureux et réaliste, la justesse dans les ressemblances, ainsi que des compositions plus sagement agencées, des tons plus vrais et plus harmonieux.
L’année 1789 sépara les deux artistes. L’une, en émigrant, diffusa sa conception du portrait en Europe et jusqu’en Russie. L’autre, en demeurant à Paris, mit son talent au service des élites de la Révolution.
En outre, toutes deux formèrent à l’art de la peinture et du dessin de nombreuses élèves dans les années qui précédèrent la Révolution. Elles aidèrent à promouvoir la peinture au féminin et permirent ainsi à d’autres jeunes femmes de faire carrière.